Pensez-vous que le "je" soit problématique ?


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Quiddité
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Message Posté le: Mer Aoû 30, 2006 19:18 pm    Sujet du message: Pensez-vous que le "je" soit problématique ?
Mmmmhhh, certains, s'appuyant sur les nouveau-nés, s'essaient à l'affirmer. J'aimerai bien vos avis sur le sujet ^^
uacuus
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Message Posté le: Mer Aoû 30, 2006 20:33 pm    Sujet du message:
Euh tu peux développer... problématique en quel sens?
bassanio
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Message Posté le: Mer Aoû 30, 2006 22:30 pm    Sujet du message: Re: Pensez-vous que le "je" soit problématique ?
Quiddité a écrit:
Mmmmhhh, certains, s'appuyant sur les nouveau-nés, s'essaient à l'affirmer. J'aimerai bien vos avis sur le sujet ^^


En toute amitié, je dirais :

- que tu as un bagage certain.
- que tu l'exprimes mal parce que tu veux bien l'exprimer.
- que donc tu ne peux espérer trouver des interlocuteurs capable de te suivre dans tes raisonnements.

Le départ de ce sujet et la réponse d'uacuus en est déjà le reflet.

En gros, je dirais que soit tu devrais partir vers une communauté plus savante, ou simplifier ton langage. Qu'importe d'avoir une réponse à ce que l'on écrit si cette réponse est à côté de la plaque parce que l'on a pas été compris.

Mon conseil : pas plus d'un mot inusuel par post et surtout en donner une définition accessible au plus grand nombre.

Cordialement,
bassanio
Quiddité
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Message Posté le: Jeu Aoû 31, 2006 09:01 am    Sujet du message:
*réprime un juron*
*s’amuse de la problématique avancée par bassanio*

Bon... attendez que je réfléchisse alors, pour une fois... Alors, facilement, certaines personnes pensent que la construction de l'identité, et sa répercussion grammaticale par le pronom "je", sont des inventions, des constructions qui ne seraient pas comme allant de soi pour les nourrissons (bon, à cet âge encore on peut pardonner ^^) mais qui par la suite restent incertains, et je dis bien "incertains" et non "fluctuants". Cela signifie donc que, dans une brave, forte et puissante vie, le sujet, magnifique et génial, se pose des questions par rapport à son identité, fait adolescent qui trouble précisément l'évolution d'un je et de son rigorisme, puis plus tard dans la vie adulte où il est soumis à des pressions (extérieures dans mon cas, mais pas seulement, bien sûr) qui remettent à nouveau en cause son intégrité générale, et perturbent sa capacité à dire, avec emphase et plénitude, "je". Exemple pris pour des faillites ou des succès dans la carrière professionnelle, etc.
Sachant néanmoins que je ne parle pas ici des forces inconscientes et psychanalytiques, hein... C’est la pure notion de sujet, pour condenser explicitement.

J'espère que j'aurais été le plus apte possible à faire passer ma question. En rappelant que j'attends toujours vos remarques Very Happy
Cordialement, à vous deux !
uacuus
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Message Posté le: Jeu Aoû 31, 2006 12:47 pm    Sujet du message:
Le "je" est évidemment une invention, comme tout le langage du reste. Quant à considérer ce pronom comme la répercussion grammaticale de la construction de l'identité... c'est chose douteuse.
Ce n'est pas le "je" qui permet d'établir une identité, c'est le nom.
En effet le "je" n'est jamais qu'une instance de discours de même que le "tu". "Je" se réfère à l'énonciateur en tant que sujet de l'énoncé. Il ne se comprend pas en dehors de ce qu'on appelle la situation d'énonciation.
Que les nouveaux nés aient du mal à saisir ce pronom qui ne tire son sens que de la situation dans laquelle il est dit, et qui ne fonctionne pas comme un repère stable, c'est compréhensible.
Mais une fois que cet aspect de la langue est maîtrisé (il existe des langues qui ignorent la première personne), je ne pourrais voir quel genre d'"incertitude" peut en découler qu'à la condition de penser que les gens soient assez bêtes pour s'imaginer qu'ils sont définis par le pronom le plus quelconque qui soit.
Tout ceci me semble moins relever d'une "problématique" que d'un enculage de mouches.
uacuus
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Message Posté le: Jeu Aoû 31, 2006 17:28 pm    Sujet du message:
Pour bassanio: quiddité ne s'exprime pas trop mal, le problème est qu'il se référait à une problématique sans nous dire laquelle.
bassanio
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Message Posté le: Jeu Aoû 31, 2006 17:57 pm    Sujet du message:
uacuus a écrit:
Pour bassanio: quiddité ne s'exprime pas trop mal, le problème est qu'il se référait à une problématique sans nous dire laquelle.


Ai-je dis qu'il s'exprimait mal ? Very Happy

J'ai dis qu'il n'était pas compréhensible par le commun des mortels, et entre autre par les mortels qui peuplent ce forum. Nuance importante, mais qu'il fallait sans doute préciser Very Happy

Je viens de créer un sujet-lexique pour aider les lecteurs de Quiddité à s'y retrouver. Visiblement, cette initiative ne plaît pas, car il vient d'être fermé et même supprimé.

Je proteste contre cette censure du libre accès à la connaissance. Elle est significative de l'état d'esprit de notre société ou la protection des intérêts des "majors" sur l'information prime sur l'information elle-même.

Quand le terme, utilisé seul, sera breveté, les hommes seront obligé de payer pour parler. Ils n'auront plus accès qu'aux informations médiocres pré-mâchées des publicités comme celles qui sont affichées en haut de ce forum et qui sont les seuls liens autorisés sur ce forum.

Navrant.

bassanio
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Message Posté le: Jeu Aoû 31, 2006 19:10 pm    Sujet du message:
*soupire*
Comme je te soutiens terriblement. Mais les doctrines d'un pouvoir n'ont guère changé d'eaux depuis la Fontaine (à Boileau, si je me permets de mauvais jeux de mots ^^).

Citation:
Tout ceci me semble moins relever d'une "problématique" que d'un enculage de mouches.

Tsss... Very Happy
Pour la nouvelle problématique indirecte, hé bien, cette phrase serait impertinence, quand même on pourrait s'étonner qu'elle ne le soit pas déjà. Hm.
uacuus
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Message Posté le: Jeu Aoû 31, 2006 21:06 pm    Sujet du message:
Effectivement quiddité ne produit pas toujours de l'eau bien claire.
Autrement vous pensez quoi de cette "problématique" première?
A croire que je suis le seul à prendre cette question sérieusement.
Quiddité
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Message Posté le: Ven Sep 01, 2006 08:08 am    Sujet du message:
Hé bien pour ma part (oui, tiens, je n'ai pas poursuivi ^^), je suis aussi d'accord que l'interrogation du fondement de l'être en tant que "je" reste absurde et inutile, mais c'est une idée, sauf ambiance controuvée, qui fait rage ces temps-ci et semble séduire des intérêts spéculatifs d'ontologistes en mal d'invocation.
Mais pour ce que j'en ai à dire, politiquement, la société comme l'art d'ailleurs déstructurent passablement le "je", ses repères et ses volitions, et à l'instar d'autres religions et des mouvances toutes sectaires qu'elles soient, offrent plus d'artifices et de sommeil que de d'éveil et d'aperceptions. Alors bon, je veux bien que le "je" soit le centre d'une problématique de l'apprentissage, en tant que différant de "tu", mais qu'on généralise la portée au point de se dire que le "je" n'est pas un concept inné mais plus une construction causée par d'autres et qui n'a donc rien d'intime, ma foi... ça a pignon sur rue, mais ne concerne pas mon "jeu". Rm !
Et je passe sous silence les relectures marxistes et socialistes, et les bons tons actuels des déterminismes.

Mais comme, uacuus, tu fais référence à l'intérêt grammatical, tu noteras, je suppose, que tous les termes de la linguistique de l'énonciation (puisque tu la mentionnes) reste des faits très psychologiques, qui deviennent d'ailleurs des défauts assez imputables à la belle théorie. Une considération plus philologique embrasse mieux qu'une vieille "saussure". :p
(j'entends déjà bassanio me faire le sermon sur les morts, les défunts, les enterrés et les morts-vivants:p).
uacuus
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Message Posté le: Ven Sep 01, 2006 09:00 am    Sujet du message:
Citation:
tu noteras, je suppose, que tous les termes de la linguistique de l'énonciation (puisque tu la mentionnes) reste des faits très psychologiques,

En quoi la linguistique de l'énonciation est "psychologique"?

Citation:
qui deviennent d'ailleurs des défauts assez imputables à la belle théorie.

Peut on imputer (si je t'ai bien compris) aux délires foireux de la construction de l'identité et du "je" l'approche énonciative?

Citation:
Une considération plus philologique embrasse mieux qu'une vieille "saussure". :p

Saussure n'a pas dit grand choses sur l'énonciation il me semble.
Autrement je serais curieux de connaitre les considérations philologiques auxquelles tu fais allusion.
uacuus
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Message Posté le: Ven Sep 01, 2006 09:20 am    Sujet du message: Re: Pensez-vous que le "je" soit problématique ?
[quote="bassanio"]
Quiddité a écrit:


Mon conseil : pas plus d'un mot inusuel par post et surtout en donner une définition accessible au plus grand nombre.

Cordialement,
bassanio


A mon avis le diagnostic est mauvais: le problème de Quiddité n'est pas qu'il emploie des mots difficiles, mais qu'il est trop allusif, et multiplie les sous entendus qu'il est le seul à entendre.
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Message Posté le: Ven Sep 01, 2006 14:15 pm    Sujet du message:
Quiddité a écrit:
...mais qu'on généralise la portée au point de se dire que le "je" n'est pas un concept inné mais plus une construction causée par d'autres et qui n'a donc rien d'intime, ma foi... ça a pignon sur rue, mais ne concerne pas mon "jeu". Rm !


Pour déterminer si le "Je" est inné ou acquit, je vous invite au voyage dans un corps privé, de naissance, de ses cinq sens.

On part du principe qu'il est dans une institution qui le soigne et le nourrit.

- si il peut acquérir la pensée. Comment se structurera sa pensée ?
- cette pensée nécessite-elle un langage pour être et/ou pour se structurer.
- peut-il avoir une perception de lui-même en tant qu'entité ?
- est-ce que l'observation d'un mieux être, lorsqu'on le nourrit, peut faire naître la pensée (je pense à la constatation de différence d'états physiologiques) ?
- etc, etc

Posez vos questions d'abord, on fera le tri ensuite.

bassanio
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Message Posté le: Ven Sep 01, 2006 23:15 pm    Sujet du message:
bassanio a écrit:
Quiddité a écrit:
...mais qu'on généralise la portée au point de se dire que le "je" n'est pas un concept inné mais plus une construction causée par d'autres et qui n'a donc rien d'intime, ma foi... ça a pignon sur rue, mais ne concerne pas mon "jeu". Rm !


Pour déterminer si le "Je" est inné ou acquit, je vous invite au voyage dans un corps privé, de naissance, de ses cinq sens.



"Je" est acquis, il existe des langues qui ignorent la première personne.
Mais enfin moi je ne parle que d'un pronom, vous semblez le traiter comme un concept, ce qu'il n'est pas.
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Message Posté le: Sam Sep 02, 2006 11:56 am    Sujet du message:
uacuus a écrit:
"Je" est acquis, il existe des langues qui ignorent la première personne.


Si le "je" n'existe pas dans ces langues, elles ont du le remplacer par un équivalent. L'apparition du "je" dans le langage de l'enfant se fait lorsque dans l'analyse de la perception de ses sens, il parvient à faire la différence entre ce qui est lui et ce qui est autre que lui. D'ailleurs au départ, il ne parle pas à la première personne, mais à la troisième (en utilisant son prénom), "Martin aime chocolat". En fait, c'est comme si il utilisait la façon dont ses proches le désigne pour se définir lui-même. Le "je" est vraiment là quand le langage se structure. Si dans les langages dont tu parles, les gens parlent d'eux à la troisième personne, on peut admettre qu'il s'agit d'un équivalent au "je", non ?

uacuus a écrit:
Mais enfin moi je ne parle que d'un pronom, vous semblez le traiter comme un concept, ce qu'il n'est pas.


Je n'en suis pas convaincu. On parle bien de l'ego, à mon avis. Dès sa conception l'ovule est déjà une unité, cette unité s'affirme au fur et à mesure qu'elle se structure. Le langage n'est qu'un outil qui s'appuie sur cette unité. Et je dirai même que l'ego est un outil du même genre inféodé à l'unité vitale que nous représentons. Je me suis souvent demandé si notre ego n'était pas une sorte de sixième sens destiné à assurer la cohérence des cinq autres.

Le forme du langage importe peu. Que nous utilisions la première ou la troisième personne pour nous désigner est-il fondamental ? Qu'en est-il dans le langage des signes utilisés par les sourds-muets ? Désigner sa poitrine pour "parler" de soi est-il à la première ou à la troisième personne ?

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Message Posté le: Sam Sep 02, 2006 12:11 pm    Sujet du message: Re: Pensez-vous que le "je" soit problématique ?
uacuus a écrit:
A mon avis le diagnostic est mauvais: le problème de Quiddité n'est pas qu'il emploie des mots difficiles, mais qu'il est trop allusif, et multiplie les sous entendus qu'il est le seul à entendre.


Je fini par me demander si sa formulation n'est pas poétique. Une sorte de dérive de la sémantique. Il veut faire une poésie qui ne serait interprétable que dans un seul sens. Le problème vient du fait qu'il est le seul à en maîtriser la technique, donc le seul capable d'en interpréter le sens.

C'est intéressant et même formateur pour lui-même, mais ce ne peut pas être une forme de communication, parce qu'elle induit en erreur le lecteur qui ne possède pas les clés de la bonne interprétation.

Quiddité, j'espère que cette vivisection ne te dérange pas Mr. Green

bassanio
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Message Posté le: Sam Sep 02, 2006 20:46 pm    Sujet du message:
bassanio a écrit:
uacuus a écrit:
"Je" est acquis, il existe des langues qui ignorent la première personne.


Si le "je" n'existe pas dans ces langues, elles ont du le remplacer par un équivalent.



Il faudra absolument que je me renseigne précisément, mais si elles des linguistes ont dit qu'il n'y avait pas de première personne, je ne conçois pas quel type d'équivalent trouver.
Ils doivent simplement parler d'eux à la toisième personne, et cela ne les conduit sans doute pas à se confondre avec les autres individus.


Cependant la première personne est si importante dans nos langues, que je n'imagine pas que sa disparition soit sans conséquence, quoi que je me méfie de ceux qui sautent hâtivement sur les conséquences psychologico-métaphysiques.

Citation:
On parle bien de l'ego, à mon avis. Dès sa conception l'ovule est déjà une unité, cette unité s'affirme au fur et à mesure qu'elle se structure. Le langage n'est qu'un outil qui s'appuie sur cette unité.


"L'ego" est construction douteuse.
Grammaticalement dire "l'égo", consiste à substantiver par l'article le pronom personnel sujet latin et grec de la première personne.
Le pronom est je le rappelle un mot sémantiquement vide, qui réfère à quelquechose soit d'après le contexte, soit d'après le reste du discours.
La première personne précisément se réfère toujours à la situation, et désigne l'énonciateur.
Un nom commun suppose un concept, un sens défini et stable. Comment passe-t-on de cette fonctionnalité référentielle à la stabilité du concept?
Je suppose qu'il y a une métonymie à l'oeuvre: l'égo, en soi, ce n'est pas moi, l'égo désigne toute personne qui se désigne par "je" ou "moi".
Les animaux ont une unité vitale, mais n'ont pas d'égo, puisque ils ne peuvent appréhender par le langage cette unité. Etre capable de dire "je", revient donc à concevoir cette unité, et à la considérer comme sujet de l'action (puisque ce pronom a une fonction grammaticale précise). Mais le langage possède aussi le recours du nom propre de la personne en sujet du verbe. Alors qu'est ce qu'il a de spécial ce "je"?
Il est économique et commode sans doute. Et il ne désigne la personne que par ce qu'elle est par rapport au discours.
De cela je déduis que la définition satisfaisante de l'égo à mon gré, et s'il faut absolument qu'il y en ait une, ce n'est pas l'unité vitale, c'est la faculté pour un animal parlant donné, de se situer lui même dans son propre langage et de l'assumer.
bassanio
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Message Posté le: Dim Sep 03, 2006 08:15 am    Sujet du message:
uacuus a écrit:
De cela je déduis que la définition satisfaisante de l'égo à mon gré, et s'il faut absolument qu'il y en ait une, ce n'est pas l'unité vitale, c'est la faculté pour un animal parlant donné, de se situer lui même dans son propre langage et de l'assumer.


Sans vouloir passer sous silence le reste de ton post, mais pragmatiquement parce que je n'en ai pas le temps, je répondrai uniquement à ce dernier paragraphe.

- Il nous faut vraiment définir ce qu'est le langage, la langue, et sa grammaire.

- Qu'en est-il :

• du langage corporel ? La parade nuptiale, les attitudes matamoresque, le "courbé la tête", etc. Sont-elles purement instinctives, donc innées ? Si leur grammaire ne se déroule qu'au présent incluent-elles le "je" ? C'est un langage très complexe.

Petit hors sujet : J'ai eu un chien qui pouvait détecter à ma façon de me lever de mon fauteuil si je quittais simplement la pièce ou si j'allais sortir de la maison. J'ai fait des expériences pour essayer de déterminer ce qui lui faisait acquérir cette certitude, mais là encore, il était capable de faire la différence entre l'expérience et la réalité d'une gestuelle qui impliquait une absence prolongée de ma part ou de mon épouse. Nous avons poussé très loin, mon épouse et moi, ces expériences, ma femme ou moi, nous observant mutuellement pour essayer de détecter ces signes que le chien captait, mais en vain. Very Happy

• du langage des odeurs ? À côté du dégagement de phéromones qui est un processus "inconscient", que penser du marquage du territoire par l'urine ? N'est-ce pas là une affirmation de l'ego de l'animal puisqu'il communique à l'autre animal capable de le détecter, sa volonté de rester propriétaire des lieux ?

Ceci pour donner quelques éléments de réflexion supplémentaires.

bassanio
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Message Posté le: Dim Sep 03, 2006 09:12 am    Sujet du message:
Il faut faire attention au mot "langage" qui n'est pas univoque. Si je parle du langage humain et du langage des fleurs, je n'emploie pas ce ce mot avec le même sens.
Le "langage des fleurs" consiste en un code dont le signifiant est la fleur. Mais la fleur n'est nullement responsable de ce langage, et si on lui fait signifier quelquechose, elle n'y peut rien et n"a rien demandé.
De la même façon le langage des odeurs est un code dont le signifiant est l'odeur. Mais ce qui constitue le code n'est pas tant dans l'existance de la manière qui sert de support à la signification (odeur de pisse, mouvement de cou, vibration des cordes vocales...) que dans le fait même d'attribuer à ces choses diverses une signification stable.
L'odeur en elle même n'est pas un langage, et si je pisse dans la rue, certes ce n'est pas la siginification "marquage de territoire" qui va resortir. Rien dans la nature n'est en soi un langage. Le perroquet qui imite l'articulation humaine ne parle pas, à proprement parler.

Par ailleurs les divers codes qui existent chez les animaux ne constituent pas à proprement parler un langage.
En effet celui ci ne se définit pas seulement pas son code et sur un ensemble de signes, mais aussi sur la possibilité d'associer ces signes de manière articulée.
Une danse nuptiale ne constitue pas un langage, elle n'est pas l'élément d'une série de signes qui s'assemblent, elle n'est pas non plus édcompasable en signes particuliers.

Par contre dans une phrase humaine, disons par exemple:
le petit chat est mort...
Les divers signes forment une chaine, et il est possible de substituer un signe à un autre:
le petit chameau est mort... etc.
bassanio
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Message Posté le: Lun Sep 04, 2006 12:29 pm    Sujet du message:
uacuus a écrit:
En effet celui ci ne se définit pas seulement pas son code et sur un ensemble de signes, mais aussi sur la possibilité d'associer ces signes de manière articulée.


Oui, tu as raison, je le reconnais. Le langage est la capacité à enchaîner les "mots".

Je vais me pencher là-dessus, dès que j'ai le temps.

@+

bassanio

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