Slal
De passage

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Posté le: Jeu Aoû 24, 2006 01:04 am Sujet du message: Construire le poème devenu :"poème pour une idiote"
Je ne sais pas comment vous travaillez sur vos textes. Je me suis dit qu'il
serait intéréssant de développer un texte en expliquant mon approche, et
peut-être pour vous, la vôtre si vous vouliez bien livrer "vos artifices".
Si j'ai écrit "travaillez", c'est à dessein. Je ne crois pas à la muse (
quelle horreur d'avoir ce truc immonde au dessus de l'épaule qui me prendrait
pour son secrétaire ou son pigiste. Elle peut crever ), à
l'inspiration divine... Dieu n'a jamais écrit le moindre mot que je sache,
comment pourrais-t'il inspirer le moindre écrivain si ce n'est lui dicter les
recettes de cuisine fondamentale que l'ont connait.
Non je pense, que l'homme est à son origine absolue, son référentiel
extérieur, lorsqu'il écrit vraiment ( je ne parle pas des propagandistes,
des publicitaires, des idéologues, des fondamentalistes, des écrivains de
Goncourt ou d'opportunité, qui ne sont pas écrivains mais ça on le savait
).
Loin de toutes ces foires donc, je me dis :
Allez bonhomme, de quoi tu veux parler ? Je suis pas trop dans le "fleur
bleu", le "romantisme", le "David Hamilton" avec la brume nauséeuse tout
autour des mots, j'aime pas les emails avec les gifs animés qui illustrent un
bonheur fractionné ( les petits chats, les papillons qui volètent autour de
roses surannées, les musiques midi qui encensent les images de notes aussi
creuses qu'elles sont synthétiques,.... ). Je baille pour les amours de
l'Éther ( ils doivent confondre avec le Formol ), les
fantasmagories celtiques, ersatz occidental de l'hégémonie de l'empire du
Manga ( faute de mieux ), cet existentialisme manucuré à la sauce
"Moé"....
Oki, c'est dit alors quoi : Le "réel" vendu, le cru "pasteurisé", les gens
du vécu "vécu", celui qu'on nous donne à vivre, à boire, à baiser, celui
livré sous cellophane avec date de péremption. Miam, oui... alors ???
Bon ! Réfléchir sur l'ordinaire, ca va pas chercher loin, ca... hein ?
Visiter le bureau, les livres qui flottent sur les meubles au gré des
ménages, ciseler les infos de ce jour, trier le vrai du livré,... ca devient
appétissant là.
On passe l'étape de l'introspection trop rapidement de nos jours ( ces
généralités sont aussi facile à écrire qu'elles n'ont aucun sens ). C'est
usant ces question du devoir "écrire", pourquoi "écrire", pour qui
"écrire", alors l'option la plus plausible reste celle de l'écriture
"symptomatique" ( à choisir parmis les options payantes du bouquet :
"automatique","curative","existentielle","artistique","esthétique",etc... en
alinéa, chaque option sera couverte d'une assurance idéologique et
forfaitaire obligatoire).
Donc cette "culture" de l'égo, véritable "coopérative" du savoir partagé,
sera un savant "communisme-libéralisé-labelisé", forme d'AOC de l'écriture
de demain. Appétissant l'édulcorant, mais les esthers sont basiques, l'acide
citrique qui pepsule à la bouche à le goût éphèmère. Nounours n'a plus
la côte, Tagada fait la nouba... Les tracts sont nombreux et les prophêtes
pullulent. Bref je me pose un peu et ne saute pas l'étape.
J'aime écrire le sexe, mais bon ca fait pas le centimêtre non plus. Les
attitudes à la troisième personne m'interpellent, elles tendent un miroir au
lecteur comme à l'écrivain et si on parle de l'ordinaire, le reflet est
tellement codifié qu'il restera pour peu, semblable ( Heisenberg, tu remets
tes postulats et tes incertitudes dans la poche, ou bien fais ton Gilles ).
Je ne déforme rien puisque j'écris.
Ca me plait, je continue. Les objets du quotidien manquent d'histoire, je
place le nom d'un designer comme on nomme un aliment. Et puis je ne suis pas
Ponge, ni Pichette. Roubaud à le mérite de l'investigation, l'option reste
underground sur le jeu de "go". C'est un message, cà ! Je continue.
Mais Jacques à dit, Jacques m'agace comme la fille de cet après-midi.
Ne pas parler de moi, ne pas parler d'elle, elle n'est ni objet, ni l'objet...
Pas de commisération, elle m'a fait mal. Action, réaction mais perdre de
toute façon ( ca je garde !! L'idée est bonne - elle est finale d'ailleurs !
).
Je ne la juge pas, elle est cause, je suis cause aussi... l'effet du poème
est donc externe à nous. Mais au final il y a le constat que j'en tire, que
je diffuse.
Étant moi et introspectif avisé, avisant ( cf. plus haut ), je décide
qu'elle a mal compris et qu'elle est vraiment trop bête cette fille.
Constat à l'emporte-pièce : La poésie est un témoignage. L'idée en vaut
une autre et Robert Franck, le photographe reste un guide sans le mot.
Heisenberg toujours aux oubliettes me fait signe de dire oui, pour qu'il en
sort. j'ai pas le goût du conflit, je dis oui...
Ce sera donc un : " Poême pour une idiote" que j'essaierai de développer
pour un prochain poême à vos cotés.
À ceux qui ont eu le courage de lire ces lignes, merci
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Slal
De passage

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Posté le: Mar Aoû 29, 2006 01:01 am Sujet du message:
Poêmes pour une idiote
C'est trés doux, ton visage,
mes mots sales à ton sexe:
sucré, salé, acide, amer, etc...
là, là, assis par terre, j'envisage
une autre danse, un rite
autour des sous que l'on nous jette,
à ta petite fente, ma jolie
puisse-t'elle servir à juste titre.
Finie, la foire du village,
je range les auto-tamponneuses,
dégraffe tes seins, ma visiteuse
dont je ne sais pas l'age.
Ce que t'es bête,
cela n'a jamais fait le mal
de s'abboucher, et blablabla
là, plein la bouche. Arrête
maintenant ça suffit bien,
relâche ma main, bon Dieu,
vas-tu bien cesser ce jeu,
tu fais gueuler les chiens.
Lâche ma main, petite idiote
ne vois-tu pas qu'ils viennent me pendre,
ils saupoudrent de cendres
les bois de ma roulotte.
Tu ne vas pas partir comme papa ?
Chaque fois, le vent
n'a rien à voir dans les déplacements
et la bascule de la croix.
C'est plutôt nous,
moi qui te force à terre,
serrée à hauteur de ma guerre
ta tête coincée dans mes genoux.
Ne remonte plus. Sans
doute, tu es lasse
que je t'embrasse
c'est indécent
Tu sens bien: tout qui fissure
dans " Qui nous somme ? ",
Qui n'aime plus les hommes,
Qui a la dent dure.
Tu sens bien: tout qui change.
Tes jambes que tu maquilles,
la couleur même des billes
qui font l'objet d'échanges
mais plus d'enjeu,
de pari : " Der mille"
d'accord va pour mille billes,
mais je n'échange
pas, je joue. Tout mon tas.
Si tu joues pas, déguerpis.
Les billes jouées sur le tapis
ne comptent pas de résultat
valable - J'accepte toute
offrande qui vole un page
à ton image
Je veux le doute
que tu ne comprends plus
comme le fils prodigue,
né de l'intrigue
entre l'idiote et le poilu
de cette vieille guerre
autour de l'art.
J'aime bien l'art,
j'aime bien l'art populaire.
- - - - - - -
Ce que je dis n'a pas de sens,
petite idiote, et tes bras battent
et tombent et balancent
à juste titre.
Petite moue, puis le sourire.
Tu fais toute seule,
ce qui tend à mourir
chez moi
Je n'ai plus goût à rien
sinon ta pomme,
tes pieds après le bain,
la peau fripée, arrosée
de savon, de parfums, de chaleur.
Je te sèche
puis je t'habille avant l'heure,
quand ils passeront nous prendre,
je n'oublie rien de toi, ma compagne,
ma marotte, je perds
si je te gagne alors je te perds
petite idiote.
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