| Slal De passage
 
  
 
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                Bonjour à tous, c'est en lisant les excellentes critiques et textes de votre
rubrique poésie que l'envie m'est revenue de reprendre mes doigts pour
écrire quelques textes. Je suis trés impressionné par nombre de ceux que
j'ai lu içi et espère rejoindre ce niveau. Posté le: Lun Aoû 21, 2006 13:47 pm    Sujet du message: Quotas et divers N'hésitez pas à la critique, j'ai un égo qui frise le zéro.
 Ma sensibilité me rapproche des boulots d'Olivier Cadiot, Katalyn Molnar,
Stephan Jude ou plus prosaiquement d'Antoine Volodine que j'adore et Alberto
Caeiro ( hétéronyme de Fernando Pessoa ) qui me poussent à tester d'autres
formes.
 
 Je vous soumet pour commencer un truc encore trés ampoulé, va falloir que je
révise sérieusement... mais bon faut bien commencer par quelque chose.
 
 L 'envie de parler d'Emma Valentin, une prostituée de Marseille, rencontrée
et aimée durant mon service militaire, mais ma passion pour elle ne trouva
d'issue que dans les mots qui ont et vont naître pour elle. Emma Valentin est
morte à 23 ans du Sida, voilà déjà plus de 10 ans...
 Je cherchais un sujet pour partager le travail de l'écriture avec vous, vous
montrer les premières pistes, les premières images, pour charger les
premiers mots. Parler d'elle.
 
 J'ai commencé les premiers textes mais vais certainement y revenir. J'étais
plus jeune mais les sensations demeurent, et les images imprègnent. J'ai bien
connu Emma, nous nous voyions souvent et elle me parlait de ce travail qu'elle
faisait, c'est ce que je voudrais évoquer à vos cotés.
 
 J'ai décidé de construire ce travail sous forme d'episodes, des
instantanés.
 
 amitiés à tous !
 
 à Emma Valentin ( Emy )
 1970-1993
 
 épisode anodin n°1
 
 Au sein des témoins d'Arachnide
 Elle offre au sacre du Soleil
 ses demi-lunes et puis ses rides
 Elle expose son flanc à la bataille
 Bas... Taille...Slip...Hanches...
 Elle épanche et déverse
 ses deux seins et ses fesses
 
 
 épisode anodin n°2
 
 Simone, aux heures chloroformes
 s'éveille et souligne à l'extrême
 cette peau qui recouvre informelle
 la laideur de ses yeux
 La ruelle évacue au petit matin
 ces hommes qui s'excusent le billet
 à la main
 Sur le boulevard livide,
 la ruelle est torride
 Le boulevard est livide
 si tu voulais le comprendre
 
 
 épisode anodin n°3
 
 Un collier brille à l'embrasure mal définie
 Les yeux clos comme des braises
 qui s'enflamment lorsqu'on les soulève
 Emmanuelle pisse
 La jupe retroussée de quelques
 centimêtres
 suffit à démasquer ses deux genoux qui
 saillent
 et cernent un petit nez qui vaille
 les lumières du périmêtre
 Lorsque les lêvres se referment
 sur l'humidité suinte
 Elle reprend, inhumaine
 ses activités de Sainte
 et délaisse... Ô divine
 un mouchoir sur le pavé
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		| Slal De passage
 
  
 
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                voilà les suivants... pour le moment Posté le: Lun Aoû 21, 2006 14:03 pm    Sujet du message:   
 épisode anodin n°4
 
 Mon sexe repose
 Simple coincidence
 Le sien s'y oppose fermement
 Emy est brune, elle
 ondule et
 dégaine
 une
 à
 une
 ses jambes...
 Elle m'entraîne
 J'en tremble de la savoir
 en maintes mains
 passée,
 fouillée
 Emy est une p***,
 C'est une p*** !!
 C'est une p*** !!
 Une p***** !!
 
 épisode anodin n°5
 
 Il n'avait rien à dire,
 ca ne le génait pas
 Il a tendu le doigt
 pour qu'elles s'éteignent
 Quelques filles ont pleuré
 J'ai pas compris de suite
 Ce soir, on ferme le quartier
 On a viré les vieilles
 
 épisode anodin n°6
 
 Les jambes soulevées à des fins
 d'ouverture
 Belles si on veut dans les faiblesses de
 l'ombre
 Olivia s'écarte à ma sollicitude
 par son sexe béant que je devine sombre
 Elle me conte à merveille
 toutes ses blessures de guerre
 que j'admire ci-et-là dans les retours de flammes
 Traces et cicatrices de ses amants naguère
 où les plissures sont d'hommes,
 et les morsures de femmes
 
 épisode anodin n°7
 
 Le dos tordu
 sous la pression de l'âge
 Une vieille p***,
 récente à Miraille
 bataille, chipie
 pour son bout de trottoir
 Putréscente, c'est grand mot
 en tout cas pas récente
 car ses seins s'affaissent
 sur son torse
 le pire
 ses fesses sont ceintes
 d'une écorce d'oranger
 Marmelade immonde
 qu'elle se presse d'exhiber
 car de sa peau grasse
 suintent les comédons
 
 
 à suivre...
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		| abd Membre
 
  
 
 
 
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                 Posté le: Lun Aoû 21, 2006 14:13 pm    Sujet du message:  	  | Citation: |  	  | les
excellentes critiques et textes de votre rubrique
poésie | 
 
 
  euh ?! 
 
 à part ça,
 tu vas me plaire toi..  en tout cas c'est bien parti.
 | 
	
		| M0R€NIT@ Super actif
 
  
  
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                super j'ai de quoi lire!! surtout n'esite pas a en mettre d'autre j'adore lire
les poèsir!! Posté le: Lun Aoû 21, 2006 14:52 pm    Sujet du message: | 
	
		| tyseb Super actif
 
  
  
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                très poignant, réel et sortant des sentiers battus! Un coté émouvant
repris par le pathétique, la pitié et le désespoir. Tu as un talent certain
Slal. bravo. Posté le: Lun Aoû 21, 2006 16:26 pm    Sujet du message: | 
	
		| Slal De passage
 
  
 
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		| Slal De passage
 
  
 
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                Voilà les deux derniers de la journée donc... mais bon, va falloir que je
calme le jeu sinon je vais rien rapporter à la fin du mois. Posté le: Lun Aoû 21, 2006 21:05 pm    Sujet du message:   
 Encore merci pour votre accueil.
 
 A bientôt.
 
 
 épisode anodin n°8
 
 Souvent je pense à elle,
 son visage me revient en plein
 L'orbite fou comme une dernière esquive
 à mon regard fouillant le sien
 Cette p***, ma soeur,
 mon idéal humain,
 une crucifiée en un seul point
 
 
 épisode anodin n°9
 
 Marie s'auréole d'un halo de lumière
 Accole sa fatigue au pieu du "réverbère"
 Les lucioles sont nombreuses et ce soir
 agglutinent
 en couches successives leurs pertes
 infanticides
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		| Slal De passage
 
  
 
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                j'ai pu bosser un peu ce soir sur sept, huit textes et en voilà donc quatre
nouveaux qui me plaisent bien, surtout le 12... Tout commentaire apprécié ! Posté le: Mer Aoû 23, 2006 01:32 am    Sujet du message: 
 
 épisode anodin n°10
 
 Tu fais rouler tes mandarines
 De Strasbourg à Saint-Denis
 Seins demis
 tu rebondis
 de portes cochères en adultères
 Tu te mêles à la foule
 Tu t'évapores
 vers d'autres porcs
 qui sauront te payer
 avant la main de l'aube,
 avant le pain de l'auge,
 au cri du groin de l'autre
 qui attendrait derrière ta porte.
 
 Mais avant qu'il ne t'emporte,
 rappelle-moi mon numéro
 
 
 épisode anodin n°11
 
 Il fait froid sous le porche
 Les mains fourrées dans les poches
 Elle s'affiche
 Goutte son nez,
 aussi sa sombre intimité
 Lesquels où pend si ridicule
 une minuscule stalactite
 Si la nasale vacille à tous revers de bras
 L'autre s'étale en un petit pénis
 Ou peut-être est-ce un travesti
 
 
 
 épisode anodin n°12
 
 Le visage maigre, le mien l'est aussi
 Sa main décharnée
 sur l'immense appétit que j'ai d'elle
 Pas de ficelles
 Son corps se tient
 Par jonctions d'os, de ligaments
 Elle me crie son plaisir
 Je suis sûr qu'elle ment
 
 
 épisode anodin n°13
 
 Ainsi, elle s'approchait... Monsieur le
 Juge
 Vers moi !!!
 Je vous assure en mon âme et conscience
 Que c'est bien moi que ses tétons
 visaient
 Je m'écartais... Vous pensez bien
 Toujours, elle s'approchait...
 Vers moi
 je vous assure, Monsieur le juge
 | 
	
		| abd Membre
 
  
 
 
 
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                bah, pas grand chose à dire, à part que j'suis client. Posté le: Mer Aoû 23, 2006 14:33 pm    Sujet du message: 
 peut être un bémol sur le 13,
 
 "monsieur le juge".. me semble un peu facile mais bon,
 c'est vraiment pour chipoter hein..
 
 sinon,
 
 
 
 je suis.
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		| RemoRhâ De passage
 
  
 
 
 
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                A lire assurément Posté le: Mer Aoû 23, 2006 15:03 pm    Sujet du message: | 
	
		| Slal De passage
 
  
 
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                Oui Abd, c'est léger, tu as bien raison... Je vais revoir tout ça au final,
une bonne partie des mots sont à revoir, j'en ai bien conscience. Posté le: Mer Aoû 23, 2006 23:46 pm    Sujet du message:   
 Mais je suis sur l'ébauche, les traits principaux sont là, troubles parfois,
maladroits souvent mais l'image se donne à lire. Me reste encore tellement à
faire : Je dois revoir la couleur, la lumière, les volumes sont grossiers.
 
 Merci à tous les deux de votre lecture et de votre commentaire.
   | 
	
		| Slal De passage
 
  
 
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                épisode anodin n°14 Posté le: Mar Aoû 29, 2006 02:17 am    Sujet du message: 
 Emy, sens-tu mon pouls ?
 Là, pose tes mains sur mon cou
 Tu vois comme il est rapide
 Est-ce parce que tu l'intimides ?
 J'ai peur qu'un soir, tu les devines
 ces choses auxquelles je pense
 ces choses qui m'assassinent
 Un soir où tu me laisserais dans l'ombre
 Entre les cendres et les décombres
 de tes yeux
 gris
 alors je prie
 Silencieux, l'oreille collée au ventre
 que j'aime à caresser tout autant que
 l'espoir
 d'un matin triomphant
 où tu m'offrirais de te faire un enfant...
 Voici quelques billets, ma belle,
 pour celui qui n'est
 
 
 
 épisode anodin n°15
 
 Une pluie fine masque le pas
 de deux gamines aux doux appâts
 À peine il a souri, déjà elles l'entreprennent
 L'une à son clitoris, l'autre à sa haine
 
 
 
 épisode anodin n°16
 
 Je la trouve au café,
 plus belle que jamais...
 "Jamais, ça ne veut rien dire !!
 Plus belle que je ne l'étais hier
 ou belle comme je ne le serais plus ?? "
 Ma main sur sa joue
 La sienne avide mais loin de moi
 Le douze avril d'il y a treize ans
 Emy m'apprend qu'elle "séropositive"
 
 
 
 
 épisode anodin n°17
 
 S'abaissent nos paupières
 sur leurs grands yeux abscons
 lorsqu'elles nous fixent, fières
 tous les seins aux balcons
 Aurions nous honte à croire
 que ces femmes nous plaisent
 et qui dans leur savoir
 nous mettraient bien à l'aise
 
 
 
 
 épisode anodin n°18
 
 La nouvelle ne parle pas
 Encor hier, je l'ai croisée
 surprise dans la ruelle
 à se cacher
 Je veux écrire sur toi
 "On n'écrit pas sur une injure"
 
 
 
 épisode anodin n°19
 
 Soudain j'ai vu Emy
 Elle a brulé d'un tout
 J'ai posé sa main sur mon cou
 Comme avant
 J'ai malmené son corps,
 j'étais comme fou à l'idée de sa mort
 Et celle de notre enfant
 de poussière
 | 
	
		| uacuus Super actif
 
  
 
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 | 
            
                Essai d'interprétation. Posté le: Mar Aoû 29, 2006 13:12 pm    Sujet du message: 
 
  	  | Citation: |  	  | épisode anodin n°1 
 Au sein des témoins d'Arachnide
 Elle offre au sacre du Soleil
 ses demi-lunes et puis ses rides
 Elle expose son flanc à la bataille
 Bas... Taille...Slip...Hanches...
 Elle épanche et déverse
 ses deux seins et ses fesses
 | 
 
 Les arachnides se caractérisent par leurs 8 pattes, or le poète
astucieusement fait des octosyllabes. L'Arachnide, qui par le biais de la
majuscule devient une entité en soi comme une idée platonicienne, trouve son
correspondant dans le nombre des syllabes.
 Le poème est lui même arachnéen, et entremêle les significations.
 Les témoins d'arachnide sont ceux là qui peuvent rapporter et porter
témoignage de ce tissage poétique. A un autre niveau, comme il est connu que
le testicule est un petit témoin étymologiquement, se dessine l'improbable
et efrayante vision d'une arraignée couillue, monstruosité divinisée.
 Le soleil est le pendant céleste et glorieux de l'arraignée, il y a
correspondance entre elles, le rayonnement solaire est une toile diffuse et
inextricable.
 L'offrande de la ride est une chose complexe, c'est le signe d'un dévouement
de la vieillesse au soleil, c'est aussi la plissure, le creux, comme celui que
la mer donne au soleil. On songe au poète Lucrèce:
 
  	  | Citation: |  	  | Tibi rident aequora ponti | 
 L'offrande au soleil s'apparente à celle que la mer donne en se ridant, et en
multipliant par là à l'infini l"éclat solaire.
 La mer est tissage infini de rayons. L'image de la demi lune renforce cette
idée de reflets multiples dans lesquels le soleil se diffuse. La demi lune
par ailleurs offre une ligne sinueuse non éloignée de la ride.
 Le rayon solaire rectiligne a quelquechose de masculin, de même que les
courbes des rides et des lignes qui est comme un réceptaple a quelquechose de
féminin. Ce sacre est coït cosmique.
 L'idée se précisé, avec le vers suivant "le flanc à la battaille"...
 Or la fin toute liquide "elle se déverse" rappelle encore la mer ridée,
l'offrande de soi est allé jusqu'à un changement de substance, à une
liquefaction... Ainsi les parties corporelles qui sont celles de la volupté
fusionnent avec l'ensemble de la nature dans un élan mystique, tout en
perdant leur propre consistance; le sacre a un caractère sacrificiel.
 | 
	
		| Slal De passage
 
  
 
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                 Posté le: Mar Aoû 29, 2006 17:55 pm    Sujet du message:    L'interprétation est gouleyante. Merci uacuus, elle vaut largement le
poème. 
 Je n'ai pas voulu particulièrement les octosyllabes ( j'ai eu l'air fin à
compter avec mes doigts mes syllabes
  ), mais
le rapprochement avec l'arachnide est une belle opportunité. Je n'y aurais
jamais pensé.   
 Lucrèce est également une bonne analogie, mais encore, je botte en touche
mais en admire l'idée. Je n'ai pas pu traduire malheureusement la tirade qui
ne m'évoquait ni l'homme, ni le poète, encore moins l'acte. Pas de songe.
 
 Je n'y ai vu nulle diatribe, je conçois donc qu'il t'ai plu, où à défaut,
au moins interpellé ( d'ou l'interprétation ? ).
 
 Quoi qu'il en soit merci d'avoir pris le temps de t'y pencher.
   | 
	
		| uacuus Super actif
 
  
 
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 | 
            
                Je me suis amusé à surinterpréter ce poème  parce que mes diatribes
finissent par me lasser moi même., Pour divaguer ton poème est très bien
car c'est une sorte de récit qui accumule des tas d'éléments opaques. Posté le: Mer Aoû 30, 2006 15:59 pm    Sujet du message: | 
	
		| Tommy Angello Administrateur
 
  
  
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 Localisation: dans ton cpu
 
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                Rappelez vous que nous somme sur un forum qui recoit de nombreux mineurs. Tous
les texes trop explicites seront vérouillés. Posté le: Jeu Sep 14, 2006 21:00 pm    Sujet du message: |