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Posté le: Mer Aoû 16, 2006 21:44 pm Sujet du message: Boum!!!!
Voici un petit article qui fout bien les boules!!!!!!!
L’Europe est passée à deux doigts de la catastrophe nucléaire le 25
juillet 2006 à cause d’un court-circuit qui a provoqué le black-out
d’un réacteur à Forsmark en Suède. Selon l’ancien responsable de cette
centrale, « C’est l’événement le plus dangereux depuis Harrisburg et
Tchernobyl ».
Alors que la panne gravissime du réacteur suédois fait la UNE de la presse
en Europe, on en a très peu entendu parler en France. Le Réseau « Sortir
du nucléaire » apporte donc la lumière sur le plus grave événement lié
à un réacteur nucléaire depuis l’explosion de Tchernobyl, il y a
exactement 20 ans.
Le 25 juillet dernier à la centrale nucléaire de Forsmark (Suède) un
court-circuit dans le réseau électrique extérieur de la centrale a
provoqué la perte d’alimentation électrique du réacteur n°1. Le
réacteur a alors été stoppé d’un seul coup en raison de la coupure de
courant. Tous les écrans de la salle de contrôle se sont éteints
simultanément : les opérateurs se sont retrouvés sans les commandes face
à un réacteur incontrôlé et incontrôlable. Une seule solution pour
éviter la fusion du coeur : mettre en route les quatre générateurs pour
alimenter en électricité les pompes de refroidissement du réacteur. Mais
aucun n’a démarré spontanément comme il aurait dû le faire dès
qu’une panne de l’alimentation extérieure survient. Il semblerait que
les batteries des générateurs aient été affectées par le court-circuit.
Le cœur ne pouvant plus désormais évacuer sa chaleur, s’est échauffé
[1], le niveau de l’eau dans le circuit primaire a baissé de deux mètres
et la pression a dégringolé à 12 bars alors qu’elle doit se maintenir à
70 bars. Dans ces conditions l’accident majeur n’est plus qu’une
question de minutes. Or il faudra 23 minutes à l’équipe en place pour
finalement arriver à démarrer manuellement deux générateurs de secours.
23 minutes pendant lesquelles les opérateurs n’ont pas su si le réacteur
était vraiment à l’arrêt et si leurs actions avaient les conséquences
voulues [2]. Pourquoi seulement deux générateurs sur quatre ont-ils
finalement démarré alors que les quatre générateurs étaient de même
conception ?
On l’ignore toujours.
Que se serait-il passé si aucun des générateurs de secours n’avait
fonctionné à Forsmark le 25 juillet ?
La première phase de la destruction du cœur, selon les Suédois, se serait
produite 7 minutes plus tard et la fusion, dans l’heure qui aurait suivi,
produisant un dégagement colossal de radioactivité qui se serait
disséminée dans toute l’Europe. Une fois le processus de fusion du cœur
entamé, l’explosion du réacteur risquait de se produire à n’importe
quel moment [3]. Le réacteur de Forsmark est bien passé très très près
de la catastrophe nucléaire.
Un ancien responsable et constructeur du réacteur n°1 de Forsmark,
Lars-Olov Höglund, confirme qu’il s’agissait bien d’un événement
gravissime : « C’est un pur hasard si la fusion du cœur n’a pas eu lieu
» a-t-il déclaré au journal suédois Svenska Dagablet [4].
Faut-il rappeler que l’organisme de contrôle nucléaire américain, la NRC
[5], estime que 50 % des scénarios menant à la fusion du cœur ont une
seule et même cause : la coupure de courant du réacteur [6] ?
Comme un défaut générique est très vraisemblablement à l’origine de la
panne gravissime, l’organisme de contrôle nucléaire suédois a fermé
préventivement trois réacteurs.
Si l’on tient compte des réacteurs fermés pour maintenance, la Suède a
aujourd’hui la moitié de ses réacteurs en berne. L’Allemagne et la
Finlande examinent de près chacun de leurs réacteurs nucléaires et la
France, bien évidemment, ne fait rien, persuadée qu’elle est de son
infaillibilité. On pourra toujours nous raconter que cela ne peut pas
arriver aux réacteurs français parce que leur conception est différente
mais c’est un court-circuit hors du réacteur qui a mis à genoux le
réacteur suédois. EDF et la DGSNR [7] doivent impérativement démontrer
que ce risque n’existe pas en France. Jusqu’à preuve du contraire,
l’accident majeur nucléaire est possible en France en raison d’un
court-circuit sur le réseau électrique. En attendant, les 58 réacteurs
nucléaires français doivent être arrêtés et inspectés minutieusement
pour déterminer s’il y a ou non un tel défaut générique.
Oui, on peut perdre le contrôle d’un réacteur occidental récent pendant
plus de 20 minutes. Oui, on risque l’accident nucléaire à cause d’un
simple court-circuit. Non, les tenants de l’atome n’ont pas tout prévu.
Preuve en est la déclaration de l’AIEA [8] rapportée l’année dernière
par l’exploitant du réacteur suédois : « La centrale nucléaire de
Forsmark est une des plus sûres au monde et il devrait être possible de la
faire fonctionner pendant encore 50 ans » [9].
Belle clairvoyance !
La technologie nucléaire est extrêmement fragile par essence parce
qu’elle met en œuvre une infinité de procédés plus complexes les uns
que les autres, rendant les sources d’accidents multiples et
imprévisibles. Le nucléaire est par nature périlleux et ingérable.
Forsmarks Kraftgrupp, propriétaire de la centrale de Forsmark, l’avait
probablement oublié en affirmant en 2005 qu’« un réacteur nucléaire
n’est en réalité qu’une bouilloire géante » [10].
La crise nucléaire de Forsmark montre clairement que les réacteurs russes
RBMK ne sont pas les seuls à être dangereux mais que, bien au contraire,
tous les réacteurs nucléaires sont menaçants même s’ils sont construits
par une des nations les plus développées au monde, la Suède. Le nucléaire
nous fait prendre des risques ahurissants sans pouvoir assurer notre
sécurité.
Le jeu en vaut-il vraiment la chandelle ?
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