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                L’Australia. Posté le: Mer Aoû 16, 2006 18:42 pm    Sujet du message: 3 poèmes d'Australia 
 
 La nuit, enfin, ouvre le chapitre.
 
 Les étoiles.
 
 Etranges,
 comme autant de guides
 pour mener quelques navires.
 Le vent glisse sans âge sur le bois,
 apportant simplement les lueurs, l’évidence.
 
 Et les hommes ne sont plus
 dans un sourire implacable, dansant, ho !
 Les planches craquent sans le moindre pas
 et pourtant un millier de chants déjà
 emplissent l’atmosphère
 comme deux paumes s’étonnent
 et comprennent deux autres paumes.
 
 Un seul regard contient les terres, sans ciller,
 à l’abri des cartes, des règles graduées.
 Il suffit d’un œil pour écraser
 l’assemblage des îles, des continents,
 et tracer les courbes
 ocres comme le désert est amoureux.
 
 
 et confondre doucement le nom des mers.
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                L’Australia 2 Posté le: Mer Aoû 16, 2006 18:42 pm    Sujet du message: 
 
 Sur ma terre
 les jours se comptent comme on moque l’alphabet.
 Le soir succède à la chute des soleils ardents,
 trois feux pour brûler la fissure des simples murs
 aussi simples que l’enfant
 qui pleure sous un arbre sans mots.
 Ils meurent, donc, les trois princes
 et oublient la fureur, la poussière.
 
 Les habitants de ma terre n’ont pour dieux
 que les passages craquelés
 passages souriant à l’heure des murmures
 passages parcourus par toutes les rumeurs du ciel.
 La charrette du brocanteur porte encore l’odeur
 des têtes, des souvenirs, une ville, une autre…
 La transpiration gagne le museau des mules
 toujours
 le chaos des bibelots dans la charrette.
 
 Ma terre ne disparaîtra pas.
 La danse des saltimbanques sur la place
 au cœur d’une soirée tiède
 hypnotise hypnotise hypnotise
 hypnotise l’œil clair de la jeune fille assise là-bas.
 Cet air ancestral qui monte des choses
 comme un feu central
 qui élève et allonge les ombres
 cet air, comment pourrait-il disparaître ?
 Et les êtres en cercle se fortifient
 malgré tant de mouvance créée par tant d’âmes.
 
 Ma terre est un sentiment tremblant et lointain.
 Je la porte dans mon cœur depuis la naissance
 ma terre inconnue, du creux de mes mains.
 Un rythme sourd donne présence aux volcans
 échange le rire avec les herbes
 pénètre le sel
 transfigure l’âme des étrangers.
 
 Je n’en connaîtrai jamais le chemin
 mais je puis dire entre deux rêves
 que le soir, sous les ponts
 quand trois princes se retirent
 
 Sept lunes sont sur ma terre.
 
 Dernière édition par Nuage le Mer Aoû 16, 2006 18:43 pm; édité 1 fois
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                L’Australia 3 Posté le: Mer Aoû 16, 2006 18:43 pm    Sujet du message: 
 
 Eternelle petite fille
 peu m’importe ton charme fou
 la magie entr’choquante de tes genoux
 ou tes cils fins qui sous le poids de la nuit
 se vrillent.
 
 J’aimerais juste
 ô juste, et puis pas plus,
 capturer chacun de tes sourires.
 J’aimerais juste
 ô juste, et puis pas plus,
 briller un peu avec ton rire.
 
 Rien d’original, petite,
 te boire et te jeter
 bouteille fragile, ivresse,
 te boire et te jeter
 dans la mer méditerranée.
 
 Eternelle petite fille
 comme tout mon imaginaire
 dérive,
 dérive,
 que je t’aime
 sur n’importe quel rivage
 de n’importe quelle terre.
 
 J’ai bâti une contrée de tous les rivages de toutes les terres – sans
nom – mon esprit vagabond y respire – je n’ose la nommer dans aucun
vers, aucunes paroles, je mourrai accroché à la pensée de quelques trésors
enfouis, dépossédé et bien vide – je mourrai bien alors – et toi
éternelle petite fille aux yeux dont la couleur n’est pas grave, toi, à
côté des restes fumeux de mon cœur.
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