BLAISE CENDRARS


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Message Posté le: Ven Aoû 11, 2006 22:51 pm    Sujet du message: BLAISE CENDRARS
‘Blaise Cendrars.’


Two men and the sun of San Francisco;
Je n’ai jamais vu San Francisco
Je n’ai jamais vu le pont
Je n’ai jamais vu les tremblements de terre
Je n’ai jamais vu Rosa jamais bu de tequila
Je n’ai jamais vu l’Amérique
Ce n’est pas grave
Ils fument le soleil
Ils font de la fumée bleue assis le soir
The sun goes down...






































De quoi allons nous discuter
Don’t know, don’t know...
On imagine ;
Les cheveux des mômes
Déversés le matin
Tous les parcs sont de vieux chênes sourds
L’acacia le miel les pancakes
Les premières vagues
Toujours, toujours
Les hommes de la mer
Déversés le matin dans les maisons.
La mer descend.

Nos pieds pourraient toucher un autre sol
Don’t know, don’t know...
On imagine ;
Un chameau martèle mollement une oasis
Un nomade prie la naissance des étoiles
Et Dieu l’écoute et c’est la pluie
La pluie d’un incroyable déluge
Le désert se noie, le nomade surnage
Le chameau est niché dans l’oasis
Seules les étoiles semblent épargnées
Et pourtant et pourtant
Quelques années, une poignée de milliards.
L’étoile descend.

Tu te rappelles tu te rappelles : Rosa
Don’t know, don’t know...
On imagine ;
Une danseuse de flamenco très belle
Elle porte cette transcendance vitale
D’une robe unique, rouge,
Mais blanche avec nos purs désirs, ho,
Robe de vent, ses hanches…
Robe d’ange, sa peau mate…
Et ses lèvres…
Dans le bar vibrant elle danse
Car Rosa la danseuse de flamenco nocturne
Avait pour cercle de feu nos cœurs qui battent
Fort. Nous sommes amoureux, risiblement
Fous amoureux de Rosa, du vent…
Et ses lèvres…
Tu ne te rappelles plus.
Les lèvres de Rosa qui descendent.






Cendres
Clochers
Clochards
Cendrés



















Two men and the sun of San Francisco;
Je n’ai jamais vu San Francisco
Je n’ai jamais vu le pont
Je n’ai jamais vu les tremblements de terre
Je n’ai jamais vu Rosa jamais bu de tequila
Je n’ai jamais vu l’Amérique
Ce n’est pas grave
Ils fument le soleil
Ils font de la fumée bleue assis le soir
The sun goes down...


















De quoi allons nous discuter
Don’t know, don’t know...
On imagine ;
Une rue en pente aigue, l’été
Défile avec tous les trams.
Sous scellé, un crime chuchote
Aux alentours du plus haut des cimetières de la ville
La craie subsiste, le rire des universitaires rentrant
Vers la plage bières glaçant les mains
Le rire et la mousse respirent plus que la craie
Morte, maintenant. Aussi morte que le tricheur
Six pieds sous sable dans l’extrême limite
Du désert frontalier. Les journaux raffolent
Des assassinats de casinos, des meurtres diamantaires
Des meurtres, du sang
Des meurtres
Des meurtres.
Le jeune corps retourne.

Nos pieds pourraient toucher un autre sol
Don’t know, don’t know...
On imagine ;
C’est l’espace, non, l’Univers
Nous, universels !
Et la poussière s’en retourne à la poussière
Doucement
Nos corps chutent, feuilles mortes
Septembre dans les astres clairs
Octobre novembre. Décembre ; pourquoi pas…
Puis le vent, long comme une ballade, balaye
Tout. Plus rien. Corps flottent
Invraisemblable légèreté.
La Terre retourne.

Tu te rappelles tu te rappelles : Rosa
Don’t know, don’t know...
On imagine ;
Ses jambes les plus incroyables jambes
Du bar. Son trésor découvert elle me tend un verre
Son trésor découvert, nous n’avons plus froid.
Un grain de beauté plus léger que l’air
Baise sa jolie peau de cuivre flamboyant
Comme nous la baisons…dans les vapeurs vacillantes
De l’alcool. Mon amour, Rosa,
Tu as un nom à la con. Mais ta fleur
Nous la mangerions mais le barman
Nous chasse
Tu ne te rappelles plus.
Nos vestes retournées.

Nuit
Nue
Ni Lueurs
Ni Lampadaires















Two men and the sun of San Francisco;
Je n’ai jamais vu San Francisco
Je n’ai jamais vu le pont
Je n’ai jamais vu les tremblements de terre
Je n’ai jamais vu Rosa jamais bu de tequila
Je n’ai jamais vu l’Amérique
Ce n’est pas grave
Ils fument le soleil
Ils font de la fumée bleue assis le soir
The sun goes down...






















De quoi allons nous discuter
Toi qui n’existe pas ?
On imagine…
Faux frère, ami imaginaire
Nous sommes au dessus de tout
Et les choses du soir descendent
Nous respirons
Et les choses du soir tombent
Saoulons nous
Tel des ânes au soleil couchant
Partons toi qui n’existe pas.
Et prenons Francis Jammes par la main.

Nos pieds pourraient toucher un autre sol
Ou bien nous resterions suspendus.
On imagine…
A contempler les passages
A rater chacun des trains
Démembrés
Blaise Cendrars dans nos sourcils
Pour nous conter les bagages que nous ne ferons pas
Qu’il n’emporta pas, il avait ses cigarettes
Mille voyages traînent sur la route devant
Que nous ne pouvons que soupirer… mille exils.
Blaise Cendras notre soupir. La clandestinité des songes.

Tu l’aimes tu l’aimes : Rosa
Tu l’aimes.
On imagine…
Un jour une aube
Le patron une fois de plus
Condamne la belle à danser dans son lit
Le dernier flamenco. Tu sors un poignard, un coutelas
Et tu l’égorges. Rosa dort, les paumes en sang
Rosa n’écoute plus. Tu l’as tuée aussi. Tu l’aimais
Trop. Plus de flamenco. L’hypnotique poitrine
Ne se soulève plus. Plus de frissons, pourtant
Il fait très froid. Des sirènes claquent proches
Maintenant. Malheureusement déjà mort,
Tu as disparu dans les nuages.
Enfant. Tu écris des poèmes. Tu as disparu.









Plus
Personne
Plus
Rien
Que












Two men and the sun of San Francisco;
Je n’ai jamais vu San Francisco
Je n’ai jamais vu le pont
Je n’ai jamais vu les tremblements de terre
Je n’ai jamais vu Rosa jamais bu de tequila
Je n’ai jamais vu l’Amérique
Ce n’est pas grave
Ils fument le soleil
Ils font de la fumée bleue assis le soir
The sun goes down...



Cloud.
El Desdi
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Message Posté le: Sam Aoû 12, 2006 11:27 am    Sujet du message:
tu as un style vraiment particulier cloud!! des fois j'accroche, des fois j'accroche pas... pour celui la ,plus j'avance dans le poème plus je l'apprécie!!
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Message Posté le: Lun Aoû 14, 2006 14:35 pm    Sujet du message:
un jour, je voudrais le chanter...
Aviam Errpeï
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Message Posté le: Mar Aoû 29, 2006 19:40 pm    Sujet du message:
ohé du bateau, on aperçoit déjà san francisco...
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Message Posté le: Mer Aoû 30, 2006 13:23 pm    Sujet du message:
Génial! J'adore l'air, et le vent qui porte les mots! Excellent, really... Rolling Eyes

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