cloud
De passage

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Messages: 96
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Posté le: Mer Aoû 02, 2006 19:55 pm Sujet du message: Fuite
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Viens
Fuyons,
On prendrait le métro à l’envers
Celui qui ne s’arrête qu’au creux des sublimes faiblesses
De celles qui forgent les destinées
Y’aurait que toi moi puis peut-être
Quelques voyageurs encroûtés de grisaille
Comme nous les yeux offensés
Jusqu’aux tréfonds des cils
Par les parcours tracés dans la pierre
L’éclat des vies battues en cadence
On se sentirait vagabonds et même plus
Le chauffeur serait un de ces vieux sages
Un guide précieux portant ses pensées de cristal
Tu verrais les vents qui ne le quittent jamais
Tu verrais ses dents offertes en sourires de voyage
Et ses rides aux parfums d’antan formidable
Barrant son front sauvegardé de maturité
Et son regard humant l'Instant
Un regard des merveilles condamné à perpétuité
Il nous conduirait si bien ce capitaine sensible aux Hommes
J’en frissonne nous serions voguant
Comme des mousses le cœur en aventure
Nous serions voguant
Dans cette embarcation sans vigie sans trêve
Aucunes terres en vue
Voguer pour voguer
Notre âme attraperait la couleur des flots qui passent
Pourtant je le sais de plus belle
Me rongeraient les promesses ancestrales
D’une délivrance que je ne cerne pas
Si ce n’est les marques lasses aggravant mes yeux
Le croiras-tu la brume ne se dissipe
Les distinguerais-tu à la ronde
Les iris incrustés de poussière les paupières revenues maintes fois
La mélancolie aveuglante qui détrempe les êtres
Tout cela terriblement sans fin mais que veux-tu
Nous serions inéluctablement embarqués
Il n’y aurait plus à discuter
Si ce n’est les palabres aux échos de veillées nocturnes
On imaginerait qu’un voyageur serait ménestrel
Qu’un autre conteur oriental
Ses mots mouvant les légendes et
Un aveugle saurait la Terre
Un peu plus à chaque changement de cap
A force
Les points cardinaux n’ont plus d’importance
Et qui sait au sein des contrées primitives
Proches des tripes de l’Univers
Là où les aubes se gorgent de soleils purs
Là où naissent les courants les philosophies
Proches du cri de la planète
On comprend un peu
Et le clin d’œil du vieux capitaine
On comprend un peu
Que nos rêves invétérés sont les seules réponses
On comprend un peu
Que les rêves éviscérés par la mouvance des siècles assassinent le monde
Viens
Fuyons,
…
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cloud
De passage

Inscrit le: 02 Aoû 2006
Messages: 96
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Posté le: Mer Aoû 02, 2006 19:57 pm Sujet du message:
clin d'oeil à moi même
Dernière édition par cloud le Jeu Aoû 03, 2006 13:54 pm; édité 1 fois
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L.H.
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Localisation: Nancy
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Posté le: Mer Aoû 02, 2006 20:03 pm Sujet du message:
Autocensure
Dernière édition par L.H. le Mer Aoû 30, 2006 20:26 pm; édité 2 fois
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Mandos
Actif


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Posté le: Mer Aoû 02, 2006 20:04 pm Sujet du message:
C'est peut-être un peu inégal, certains vers me rebutent, mais dans
l'ensemble, c'est très beau, et très singulier, une sorte de lyrisme épique
(ou d'épopée lyrique ^^) réellement entraînant.
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Utopique
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Posté le: Mer Aoû 02, 2006 21:35 pm Sujet du message:
Un texte marginal très bien écrit et comme l'a dit L.H. le rythme est
vraiment entraînant!
J'aime la façon dont ton texte débute et s'achève, le ton injonctif rend
ton écrit vivant et d'autant plus touchant que certains vers sont
extrêmement poignants :
"Celui qui ne s’arrête qu’au creux des
sublimes faiblesses
De celles qui forgent les destinées"
"L’éclat des vies battues en
cadence"
"Les iris incrustés de poussière les
paupières revenues maintes fois
La mélancolie aveuglante qui détrempe les êtres"
"On comprend un peu
Que nos rêves invétérés sont les seules réponses
On comprend un peu
Que les rêves éviscérés par la mouvance des siècles assassinent le
monde"
En bref, j'aime beaucoup!
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cloud
De passage

Inscrit le: 02 Aoû 2006
Messages: 96
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Posté le: Jeu Aoû 03, 2006 13:08 pm Sujet du message:
je vous rassure, c'est de la merde!
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