Mandos
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Posté le: Lun Juil 17, 2006 01:21 am Sujet du message: Le sommeil de Richelieu
La ténèbre en ton crâne est plus lente et plus forte
Que la nuit du dehors, amollie de rosée.
Des rouages nocturnes grincent en cohorte
Leurs grincements aigus dans ton crâne écrasé :
Dans le jour envolé,
Ton repos envolé.
Telle marée d'éclairs, mille pensées fugaces
Jettent dans ton esprit leurs lumières amères
Quand des hommes pâlis aplatissent leur face
Sous ton regard d'airain aux cruautés austères.
Tords-les, treillis de fer
Entre tes doigts de fer.
Tu les vois tous, et tous s'inclinent devant toi.
Ils ne sont que pantins, masques de ton sommeil
Quel goût jette leur chair, dans un gosier de roi ?
Ce que tu ne sais pas au néant est pareil.
Tu ne sais le soleil,
Ecrase le soleil.
Tout est prosternation sous ton oeil infini.
Dans ton crâne tendu de cordes de métal
Est peinte toute force en ce monde établie.
Et puisque tout en toi est fureur animale,
Règne, prêtre chacal
Sur un peuple chacal.
Dernière édition par Mandos le Lun Juil 17, 2006 14:03 pm; édité 1 fois
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Utopique
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Posté le: Lun Juil 17, 2006 10:47 am Sujet du message:
Manier des mots aussi beaux et aussi forts en arrivant à conserver des
alexandrins est simplement remarquable.
"La ténèbre" du premier vers est très surprenante (manque d'habitude de
voir ce mot au singulier)
Par contre, sans vouloir m'avancer il me semble que "Telles" (premier mot du
deuxième sixain) s'accorde au singulier (accord avec le comparant donc la
marée d'éclairs)
Et, personnellement, les rimes similaires des demi-alexandrins me paraissent
laisser une impression de "déjà vu", je pense que deux rimes différentes
auraient été meilleures.
Un poème noir, poignant, bouleversant et magnifique. Simplement sublime.
Tu tends à la perfection
Manon.
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Rimbaud
De passage
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Posté le: Lun Juil 17, 2006 11:51 am Sujet du message:
la repetition du verbe "grincer" au 3eme et 4eme vers me pose probleme.
Le vers 4 est interessant
Les doubles rimes a la fin de chaque strophe rendent tres mal. (sauf la
derniere)
J'imagine que tu souhaitais creer un nouveau concept mais ca ne marche
absolument pas, ca fait tres amateur.
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Mandos
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Posté le: Lun Juil 17, 2006 13:50 pm Sujet du message: Abso
Utopique a
écrit: | il me semble que
"Telles" (premier mot du deuxième sixain) s'accorde au singulier (accord avec
le comparant donc la marée d'éclairs) |
Absolument exact, je vais corriger. Merci. A ma décharge, j'ai écrit ce
poème juste avant de le poster (si tu regardes l'heure de ce dernier
événement, peut-être voudras-tu y voir une circonstance atténuante )
Et, personnellement, les rimes similaires des
demi-alexandrins me paraissent laisser une impression de "déjà vu", je pense
que deux rimes différentes auraient été meilleures.
C'est possible, mais le problème, c'est que j'avais eu l'idée des vers 11 et
12, et ma politique, dans ce cas, est toujours d'accorder la structure du
poème à ces intuitions particulières. Je ne pouvais pas justifier ces deux
vers sans généraliser leur principe.
"La ténèbre" du premier vers est très
surprenante (manque d'habitude de voir ce mot au singulier)
Là encore, une envie, comme ça... J'avais déjà utilisé ce singulier dans
un autre texte. Et il m'est arrivé de le trouver chez je ne sais plus quel
poète.
Rimbaud a
écrit: | J'imagine que tu
souhaitais creer un nouveau concept mais ca ne marche absolument pas, ca fait
tres amateur. |
Il me faudrait être d'une singulière ignorance pour prétendre créer par
là un nouveau concept, au XXIeme siècle, et toi d'une singulière
mégalomanie pour trouver à redire sur l"amateurisme" de poèmes postés sur
un forum d'amateurs de poésie...
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Sylvain Legrand
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Posté le: Lun Juil 17, 2006 13:57 pm Sujet du message:
Très bien, comme à ton habitude. Le texte me rappelle Bouillonnement (je
crois que c'était ça le titre d'un des premiers textes que j'ai lu de toi,
et mon préféré d'ailleurs: "J'ai touillé de mes doigts éclairs et
tarentules", vers fabuleux) et c'est pour mon plus grand plaisir
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Mandos
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Posté le: Lun Juil 17, 2006 14:03 pm Sujet du message:
Bouillonnement ? Ah oui, maintenant que tu le dis, ce n'est pas impossible ^^
. J'avais beaucoup aimé écrire ce texte.
Merci de ta lecture
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uacuus
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Posté le: Lun Juil 17, 2006 14:34 pm Sujet du message:
J'aime bien ce poème, malgré les redites qui l'alourdissent, et le
parti-pris (dont je ne vois pas trop l'intérêt) de mettre en rime le même
mot.
Autrement les images du départ, qui donne l'impression d'un mécanisme
implacable: Sous ton regard d'airain aux
cruautés austères.
(beau vers d'ailleurs), s'accordent même avec la "fureur animale" de la fin.
Mais les vers sont excellents, avec des sonorités intéressantes.
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Mandos
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Posté le: Lun Juil 17, 2006 14:45 pm Sujet du message:
Merci pour ce commentaire, dont le peu d'acrimonie me réjouit
Apparemment, ces répétitions d'un même mot aux deux derniers vers de chaque
strophe ne remportent pas l'adhésion ^^. Comme je l'ai dit, cette structure
m'a été imposée par ces deux vers qui m'étaient venus fortuitement. Et
elle m'avait semblé apte à renforcer le caractère impitoyable et écrasant
de mon sujet. Mais bien évidemment, celui qui écrase son lecteur est
coupable
P-S : notons toutefois que, personnellement, ce système de répétitions (qui
ne se résume pas à ces reprises, comme tu l'as remarqué, uacuus) ne me
déplaît pas à la lecture, sans quoi je ne vous aurais pas proposé ce
poème.
Dernière édition par Mandos le Mer Juil 19, 2006 23:26 pm; édité 2 fois
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Sylvain Legrand
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Posté le: Lun Juil 17, 2006 15:04 pm Sujet du message:
Mandos a
écrit: |
P-S : notons toutefois que, personnellement, ce système de répétitions (qui
ne se résume pas à ces reprises, comme tu l'as remarqué, uacuus) ne me
déplaît pas à la lecture, sans quoi je ne vous aurais pas proposé ce
poème. |
Il ne me déplaît pas non plus, bien au contraire.
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Mandos
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Posté le: Lun Juil 17, 2006 15:12 pm Sujet du message:
Bien. J'ai donc au moins ton soutien, dans cette dure épreuve ^^
(si je me souviens bien, tu as toi aussi des antécédents en matière de
répétition organisée )
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Utopique
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Posté le: Lun Juil 17, 2006 16:40 pm Sujet du message:
Effectivement, en jettant un coup d'oeil à l'heure du post je ne puis
qu'admirer... Produire un texte d'une telle qualité à 2h du matin impose le
respect ^^
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Alexandre-le-très-petit
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Localisation: Dans la coque du parapluie
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Posté le: Jeu Juil 20, 2006 21:18 pm Sujet du message:
Même si la thématique ne me plaît guère, on ne peut que concéder à
l'allègresse en lisant tes chers alexandrins. Tu en est vraiment le maître!
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Invité
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Quiddité
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Localisation: Sous la touche "Seth" ?
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Posté le: Sam Juil 29, 2006 14:15 pm Sujet du message:
Tiens, esuzez-moi de tomfer comme fa sur la foupe... mais comme cela fait un
moment que je n'avais, de médailles lassantes, félicité Mandos (et d'autres
ombres), j'arrive en clopinant pour, une fois n'est pas coutume tout en
étant, au niveau supérieur, coutume quand même (c'est là déjà de la
référence ^^), soutenir Mandos dans sa répétition.
Déjà parce que cela fait brisure, et souligne parfaitement l'idée. Ensuite,
parce que le rythme et le timbre que Mandos imprime a son texte se clôt
formidablement, et le dernier terme "chacal" souligne bien tant l'atmosphère
que ce cri (Mandos semble osciller sur des registres vocaux de quelqu'un qui
mâche du fer en ayant l'illumination de qui trouve de l'or ) et que cette
combinaison apporte des sensations conclusives parfaites.
Et histoire d'être un tantinet moins subjectif, je trouve (ah ah la
contradiction ! ) que cela incarne parfaitement l'envol brisé. Même le chacal,
qu'on peut voir avec son rire strident qui strie déjà le texte et les
tympans... C'est un peu faire rimer "violent" et "Panpan". Mais bon, c'est une
question de cadre d'impression... :p
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