Promenade nocturne (sonnet)

Utopique

Promenade nocturne

Porté par le vent doux et frais du crépuscule
J'avance, confiant, armé de solitude
Parmi les herbes folles et d'une quiétude
Dérangeante. Le jour autour de moi bascule

Comme mes pensées dans mon esprit incrédule
Qui gambadent gaiement dans la nuit chaste et prude.
Frôlant mes conceptions, heurtant mes certitudes
Il se meut, habile, tel un funambule;

Divaguant seul au loin il remue et bouleverse
Les remords dépassés de mon profond sommeil
Qui toujours me hantent, m'obsèdent et me transpercent.

Ô doux voile du soir qui peu à peu se gerce
A l'heure où la lune ronde et belle s'éveille
Chantez la douce Mélancolie qui me berce!

uacuus · Super actif Sexe: Inscrit le: 29 Mai 2006 Messages: 2753

Je ne comprends pas bien pourquoi la "quiétude" est "dérangeante".

Si le jour "bascule", c'est nécessairement d'un seul côté, or il bascule "autour de moi", et là je trouve ça étrange.

Il y a une biarrerie dans la comparaison qui suit.

Utopique

" Parmi les herbes folles et d'une quiétude / Dérangeante. "
Quiétude évoque l'ataraxie, une tranquilité de l'âme que je déteste.... Elle est dérangeante (pour moi) parce que l'âme semble anesthésiée de tout sentiment, comme vide et indolente et ne ressent donc ni les joies ni les peines et ne peut se laisser transcender par l'Inspiration.

" Le jour autour de moi bascule "
Ceci était une personnification (métaphore?). Le jour "bascule" dans le sens où la nuit devient de plus en plus profonde et pénétrante.

" gambadent " au pluriel est une erreur de ma part, en relisant mon sonnet j'avais trouvé le singulier étrange et je l'avais changé avant de poster, mais effectivement le bon verbe est "gambade" à la troisième personne du singulier puisqu'il s'agit de l'esprit et non des pensées.
Le rapprochement de la nature (le jour qui bascule et donc la nuit) avec l'antre intérieur du personnage (ses pensées) cherche à montrer sa "détresse" (je ne trouve pas de mot qui convienne réellement), la nuit est un refuge destiné à l'épanchement de ses tourments, un miroir de son âme. Au début du poème (premier quatrain) l'atmosphère est détendue et fraiche, le personnage n'éprouve pas de sensation particulière. Puis, plus la nuit devient profonde, plus le personnage est remplit d'incertitudes et retrouve en quelque sorte son état originel, entre le doute et le regret, le remord et la nostalgie, la félicité et la mélancolie.

" Comme mes pensées dans mon esprit incrédule "
Expression du doute, de l'incertitude. Encore une fois, la Mélancolie de la fin est très positive puisqu'elle habite le personnage et le rend enfin vivant (contrairement à la "quiétude dérangeante").

Voilà, l'explication n'est pas exhastive mais je pense avoir fait de mon mieux pour expliquer mon cheminement et la mise en mots de ce poème. En même temps je suis très loin d'être une grande poétesse et je ne demande qu'à m'améliorer!

Rimbaud · Posté le: Dim Juil 16, 2006 11:01 am Sujet du message:

uacuus · Super actif Sexe: Inscrit le: 29 Mai 2006 Messages: 2753

Utopique · Posté le: Dim Juil 16, 2006 21:36 pm Sujet du message:

D'accord