Nobody Knows, Kore-eda Hirokazu

RichMurray

Perle du cinéma nippon, 2004.
=> Quatre frères et soeurs, chacun d'un père différent, vivent à Tokyo. Akira, étant l'aîné, s'occupe du reste de la famille.
Un matin leur mère s'en va, et les enfants commenceront à vivre sans.
Dans le creux dérangeant des grandes villes, une vision style documentaire et réaliste.
=> Yagira Yuya, prix d'interprètation masculine à Cannes

k0lage · Actif Sexe: Inscrit le: 06 Mar 2006 Messages: 1072

ce film est bouleversant Neutral

(tragique, glauque, réaliste)
c'est en effet le récit de mômes livrés à eux-mêmes, abandonnés par leurs parents démissionnaires =/
"Nobody Knows" car personne n'est au courant du drame qui est en train de se dérouler dans cet appartement, les enfants ayant reçus comme consigne de ne pas faire de bruit & de ne pas sortir dehors
> j'ai apprécié la discrétion de la réalisation, les émotions/la détresse qui passent par tous les non-dits (gestes, regards) & j'ai bien sûr été impressionnée par l'interprétation excellente des enfants
(notons aussi la très jolie & douce BO)
bref un film qui fait réfléchir & qui nous (me) touche profondément

RichMurray, c'est possible moins de neutralité ?
ps : une nouvelle histoire ponctuée par la sucession des saisons =)

Dreamcatcheuse · Posté le: Dim Juin 18, 2006 13:14 pm Sujet du message:

Le film est une ligne qui tend vers sa fin, un petit pas d'enfant après l'autre. Fin révélée dès la première image. Etonnante métaphore du secret dont Akira et sa fratrie portent le poids imposant, sans jamais en résigner la charge, la même réserve d'expression et la pudeur qui sont l'empreinte de la réalisation. Cette valise, c'est " nobody knows " - nobody knows et cependant tout le monde voit. Ce film a été tourné entièrement dans l'ordre chronologique, sur quatre saisons, avec des transformations physiques perspicaces et subtiles mais ostensibles des acteurs. Le temps qui passe est le ressort tragique de l'histoire. Il se fait ainsi foncièrement sentir à la fois dans sa quotidienneté et dans sa rigueur, deux dramaturgies vraisemblablement paradoxales que l'auteur parvient magistralement à accoler. La manière dont nous ressentons l'attente inéluctable et incommensurable des enfants, leur trajet impitoyable mais quasi imperceptible - car sans à coup - vers le mur, sont inséparables de ces choix de narration. Nous faisons leurs expériences, leurs épreuves. La force de la démonstration est soutenue par la grande rareté des paroles. L'auteur nous empêche d'élaborer, de rationaliser, de généraliser : nous avons, comme les enfants, à subir, à encaisser, en silence. La tension linéaire est sans faille, dynamique propre à la tragédie, mais là où elle pénètre plus profondément que dans les ressorts tragiques habituels (où on sent voù on sent venir la fin et on se blinde), c'est que la lenteur du rythme nous conduit à patienter, à lâcher prise - comme les enfants encore. C'est le vrai tragique de la vie, sans grandiloquence, dans la discrétion, et c'est d'autant plus déchirant

RichMurray · Posté le: Dim Juin 18, 2006 14:06 pm Sujet du message:

Justement je ne voulais pas, dans ce cas, trop en dire.

Dreamcatcheuse · Posté le: Dim Juin 18, 2006 14:20 pm Sujet du message:

Mmmh, c'est vrai que pour ma part j'en ai peu être un peu trop dévoilé... Confused

k0lage · Actif Sexe: Inscrit le: 06 Mar 2006 Messages: 1072

Dreamcatcheuse, ce qui nous importe c'est ton avis Wink

QuébecRock!!!! · Actif Sexe: Inscrit le: 29 Oct 2004 Messages: 689

Je ne l'ai pas encore vu et ca m'intéresserait de le voir mais comme je le trouve nul part Neutral

mais mes amis m'en ont dit beaucoup de bien ,que ca porte a réfléchir alors j,ai bien hâte de le voir

RichMurray Super actif Sexe: Age: 38 Inscrit le: 13 Fév 2006 Messages: 2611 Localisation: Paris	Posté le: Sam Juin 17, 2006 15:15 pm Sujet du message: Nobody Knows, Kore-eda Hirokazu Perle du cinéma nippon, 2004. => Quatre frères et soeurs, chacun d'un père différent, vivent à Tokyo. Akira, étant l'aîné, s'occupe du reste de la famille. Un matin leur mère s'en va, et les enfants commenceront à vivre sans. Dans le creux dérangeant des grandes villes, une vision style documentaire et réaliste. => Yagira Yuya, prix d'interprètation masculine à Cannes
k0lage Actif Sexe: Inscrit le: 06 Mar 2006 Messages: 1072	Posté le: Dim Juin 18, 2006 02:54 am Sujet du message: ce film est bouleversant (tragique, glauque, réaliste) c'est en effet le récit de mômes livrés à eux-mêmes, abandonnés par leurs parents démissionnaires =/ "Nobody Knows" car personne n'est au courant du drame qui est en train de se dérouler dans cet appartement, les enfants ayant reçus comme consigne de ne pas faire de bruit & de ne pas sortir dehors > j'ai apprécié la discrétion de la réalisation, les émotions/la détresse qui passent par tous les non-dits (gestes, regards) & j'ai bien sûr été impressionnée par l'interprétation excellente des enfants (notons aussi la très jolie & douce BO) bref un film qui fait réfléchir & qui nous (me) touche profondément RichMurray, c'est possible moins de neutralité ? ps : une nouvelle histoire ponctuée par la sucession des saisons =)
Dreamcatcheuse Membre Sexe: Age: 36 Inscrit le: 19 Mai 2006 Messages: 316 Localisation: Gotham City	Posté le: Dim Juin 18, 2006 13:14 pm Sujet du message: Le film est une ligne qui tend vers sa fin, un petit pas d'enfant après l'autre. Fin révélée dès la première image. Etonnante métaphore du secret dont Akira et sa fratrie portent le poids imposant, sans jamais en résigner la charge, la même réserve d'expression et la pudeur qui sont l'empreinte de la réalisation. Cette valise, c'est " nobody knows " - nobody knows et cependant tout le monde voit. Ce film a été tourné entièrement dans l'ordre chronologique, sur quatre saisons, avec des transformations physiques perspicaces et subtiles mais ostensibles des acteurs. Le temps qui passe est le ressort tragique de l'histoire. Il se fait ainsi foncièrement sentir à la fois dans sa quotidienneté et dans sa rigueur, deux dramaturgies vraisemblablement paradoxales que l'auteur parvient magistralement à accoler. La manière dont nous ressentons l'attente inéluctable et incommensurable des enfants, leur trajet impitoyable mais quasi imperceptible - car sans à coup - vers le mur, sont inséparables de ces choix de narration. Nous faisons leurs expériences, leurs épreuves. La force de la démonstration est soutenue par la grande rareté des paroles. L'auteur nous empêche d'élaborer, de rationaliser, de généraliser : nous avons, comme les enfants, à subir, à encaisser, en silence. La tension linéaire est sans faille, dynamique propre à la tragédie, mais là où elle pénètre plus profondément que dans les ressorts tragiques habituels (où on sent voù on sent venir la fin et on se blinde), c'est que la lenteur du rythme nous conduit à patienter, à lâcher prise - comme les enfants encore. C'est le vrai tragique de la vie, sans grandiloquence, dans la discrétion, et c'est d'autant plus déchirant
RichMurray Super actif Sexe: Age: 38 Inscrit le: 13 Fév 2006 Messages: 2611 Localisation: Paris	Posté le: Dim Juin 18, 2006 14:06 pm Sujet du message: Justement je ne voulais pas, dans ce cas, trop en dire.
Dreamcatcheuse Membre Sexe: Age: 36 Inscrit le: 19 Mai 2006 Messages: 316 Localisation: Gotham City	Posté le: Dim Juin 18, 2006 14:20 pm Sujet du message: Mmmh, c'est vrai que pour ma part j'en ai peu être un peu trop dévoilé...
k0lage Actif Sexe: Inscrit le: 06 Mar 2006 Messages: 1072	Posté le: Dim Juin 18, 2006 23:39 pm Sujet du message: Dreamcatcheuse, ce qui nous importe c'est ton avis
QuébecRock!!!! Actif Sexe: Inscrit le: 29 Oct 2004 Messages: 689	Posté le: Lun Juin 19, 2006 02:28 am Sujet du message: Je ne l'ai pas encore vu et ca m'intéresserait de le voir mais comme je le trouve nul part mais mes amis m'en ont dit beaucoup de bien ,que ca porte a réfléchir alors j,ai bien hâte de le voir