K
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Posté le: Lun Mai 29, 2006 17:16 pm Sujet du message: marre de toutes ces critiques sucrées grrrr
Je vois la poésie comme une expression
D’un sentiment choisi, d’une idée travaillée
Que le poète livre avec attention
A un large public prêt à l’apprécier.
De lui-même l’artiste mesure très peu
La valeur de son œuvre et l’effet qu’elle produit ;
Aussi la soumet-il, d’un mouvement peureux,
A la critique honnête de gens avertis.
C’est pourquoi je déplore, dans toute la rubrique,
La fadeur avérée de trop d’interventions ;
Comme si une phrase créant la panique
Condamnait son auteur à la lapidation.
Alors assez de baumes et de flatteries !
Moins de phrases larvaires et aseptisées !
La critique s’exprime aussi par le mépris ;
Alors ici, de grâce, un peu de cruauté.
c'est vrai quoi, personne ne pourrit vraiment les poèmes qu'il n'aime
pas...tout le monde est tout sucre tout miel, on se croirait chez les
bisounours. quand on poste un truc, on assumme d'être pourri par ceux qui
n'aiment pas lol...et quand on critique, autant y aller franchement ; sinon
ça perd un peu de sa saveur, je trouve.
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L.H.
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Posté le: Lun Mai 29, 2006 17:25 pm Sujet du message:
Autocensure
Dernière édition par L.H. le Jeu Aoû 31, 2006 18:27 pm; édité 1 fois
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K
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Posté le: Lun Mai 29, 2006 18:23 pm Sujet du message:
mici ^^
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Mandos
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Posté le: Lun Mai 29, 2006 19:03 pm Sujet du message:
hi hi ^^
chugu chugu
Un peu trop de diérèses à mon goût dans la première strophe, et des
scandales métriques aux vers 6 (gênante, celle-là) et 9 (relève hélas
d'une dégénérescence très répandue en ces temps de misère, cette
saloperie d'élision du e qui clôt l'hémistiche)
(je
content)
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K
Suprème actif
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Posté le: Lun Mai 29, 2006 20:09 pm Sujet du message:
Mandos a
écrit: | hi hi ^^
chugu chugu
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carrément ôO ?
rhaaaa bon sang je n'avais même pas VU ces fautes !
pardon
*se flagelle avec violence*
oh, et puis après tout...tant pis ^^ l'idée est là.
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uacuus
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Posté le: Lun Mai 29, 2006 22:21 pm Sujet du message: Re: marre de toutes ces critiques sucrées grrrr
Je ne me sens pas trop visé, j'ai infiniment plus de scrupules avec les
compliments qu'avec les critiques, et j'estime que la flatterie est chose
nocive.
J'adhère à tout le propos du poème.
Sinon:
Citation: | A
un large public prêt à l’apprécier. |
Le public n'est pas forcément bien large, surtout en poésie à notre
époque.
Citation: | De
lui-même l’artiste mesure très peu |
Mauvais alexandrin, car la césure coupe le mot "artiste".
Citation: | La
valeur de son œuvre et l’effet qu’elle produit ; |
13 syllabes
Citation: | A
la critique honnête de gens avertis. |
honnête coupé par la césure.
Citation: | C’est pourquoi je déplore, dans toute la rubrique,
|
13 syllabes
Citation: | Comme si une phrase créant la panique |
Prase coupé par la césure.
Citation: | Alors assez de baumes et de flatteries ! |
idem baumes
Citation: | Moins de phrases larvaires et aseptisées
! |
idem (tu ignores la règle on dirait)
Citation: | La
critique s’exprime aussi par le mépris ;
Alors ici, de grâce, un peu de cruauté. |
J'adhère totalement!
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Mandos
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Posté le: Lun Mai 29, 2006 23:20 pm Sujet du message:
C'est le monde à l'envers, voilà que je me retrouve à prendre la défense
d'une prosodie permissive !
Le e muet en septième position n'est pas permis si je me réfère à une
règle classique, mais il est tout à fait admis par mon oreille, à titre
personnel. Un e muet se prononçant toujours accolé au mot suivant, il crée
un effet rythmique très puissant : coupure et accentuation de la dernière
voyelle. Donc, à mon sens, en septième position, il s'intègre parfaitement
à l'harmonie du vers, puisqu'il plante une césure gigantesque bien à sa
place, après la sixième syllabe. Je lis donc :
A la critique honnêt' // eude gens avertis.
C'est très laid à voir écrit, mais en réalité, le rythme me semble très
naturel. Reste, ici, le problème de ce "te de", qui maltraite un peu la
langue...
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uacuus
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Posté le: Lun Mai 29, 2006 23:39 pm Sujet du message:
Je trouve que ce traitement de la césure affaiblit considérablement la
coupure. Le "e" reste atone, la césure n'y change rien. A mon oreille, il n'y
a pas cet effet puissant dont tu parles. Par contre, la césure est noyée, la
syllabe qui clot l'hémistiche est une syllabe accentuée comme une autre.
Pour qu'il y ait véritablement deux temps dans un vers, et symétrie, la fin
d'hémistiche et la fin de vers doivent être considérées de la même
manière.
Or je ne crois pas que tu admettrais qu'on fasse un vers, dont le "e" final,
prononcé, servirait dans le décompte du vers suivant.
Je donne un exemple par jeu d'un tel chevauchement:
Avec le vers je fais n'impor-
Te quoi, libre comme un gros porc.
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Mandos
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Posté le: Lun Mai 29, 2006 23:49 pm Sujet du message:
Je ne l'accepterais pas, en effet, mais uniquement parce que la pause induite
par le changement de vers est plus marquée qu'il n'est naturel pour un e
muet. Je ne peux me résoudre à traiter fin de vers et fin d'hémistiche tout
à fait de la même manière. Cela reviendrait à faire de l'alexandrin une
juxtaposition d'hexamètres. Or, l'alexandrin, ce n'est pas du tout ça. La
langue ne tombe pas tout à fait en arrêt, lors de la césure, elle maintient
une tension sur la corde, jusqu'au moment de s'y poser derechef. Toi-même,
quand tu lis un poème en hexamètres, tu ne dois pas ressentir la même
rythmique que dans des alexandrins.
Il me semble, en fait, qu'à la fin du premier hémistiche, la voix s'élève,
pour retomber à la fin du second : "Tout m'afflige et me nuit, et conspire à
me nuire", sauf cette si charmante césure enjambante, prisée des poètes
médiévaux, et injustement anéantie par la poésie classique (qui par
ailleurs éradiqua fort à propos les immondes césures épiques et lyriques,
ces saletés licencieuses et dégoûtantes). Rien n'est plus propre (propos
ridiculement excessif, je sais...) à rendre ce délicieux rebond, qu'un bon e
muet non élidé en septième position
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uacuus
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Posté le: Mar Mai 30, 2006 00:24 am Sujet du message:
La voix ne s'élève pas nécessairement à la fin du premier hémistiche,
pour redescendre à la fin du second:
"Et Phèdre au labyrinthe avec vous descendue
Se serait avec vous retrouvée, ou perdue."
Si on élève la voix à "labyrinthe", et qu'on descend à "descendue", cela
se fera au détriment de l'ensemble.
La césure ne fait que marquer un accent particulièrement fort, qui a bien
des égards fonctionne comme l'accent de fin de vers. L'effet visé est
surtout celui de symétrie dans le vers.
Pour ne pas faire du l'hémistiche un hexasyllabe, il n'a pas toutes les
propriétés du vers: il ne rime pas.
L'enjambement à la césure d'après moi l'intègrité de l'hémistiche.
Tu découpes ainsi:
A la critique honnêt' // eude gens avertis.
Or un bon découpage de syllabes donne ceci:
"A la critique honnê // te de gens avertis."
Les hemistiches qui devraient dormer chacun une entité symétrique,
comportent chacun un tronçon de mot.
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Mandos
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Posté le: Mar Mai 30, 2006 00:49 am Sujet du message:
J'ai écrit mon découpage maladroitement. Mea culpa, en fait, je le concevais
exactement tel que tu l'as décrit (d'ailleurs, j'avais signalé la gêne que
me causait le "te de"). Et ça ne me dérange pas. Je pense qu'il n'est pas
utile de poursuivre la discussion sur la pertinence d'une césure enjambante,
puisque poussé par mes penchants médiévistes, je lui ouvre la porte de mon
oreille, tandis que ton instinct classique tout aussi louable te conduit à
lui fermer la tienne
Plus intéressant est ce débat sur la dynamique de l'alexandrin.
Je maintiens qu'il doit y avoir dans l'alexandirn une tension rythmique que
n'aurait pas une paire d'hexamètres, et qui n'a que peu à voir avec la
question de la rime (ou alors, de façon indirecte, par l'effet que la rime
induit sur le rythme).
Il me faut toutefois évidemment nuancer mon propos : ma voix monterait à la
fin du premier des vers que tu as donnés, et de bien d'autres encore, qui,
une fois le péché de négligence commis, se ruent en foule dans ma cervelle.
Il me semble toutefois que ce que j'ai dit reste assez vrai dans l'ensemble.
Mis à part en cas de petite fantaisie, du type enjambement (d'un vers sur
l'autre, cette fois), on montera la plupart du temps à la césure. Et
surtout, la césure reste plus courte, je trouve, et ceci est vrai dans tes
deux vers. C'est du moins ainsi que je le ressens (je marque un repos
nettement plus court après labyrinthe qu'après descendue). Et ces vers ne
m'ôtent pas de cette idée, que la césure s'apparente davantage à un
élastique près de se relâcher qu'à un silence marmoréen.
Mais bien évidemment, il se peut que nous n'entendions pas les choses de la
même façon, tout simplement. Nous n'avons peut-être pas la même
conformation d'oreille. Dans ce cas, cette discussion serait perçue de façon
plus appropriée comme un échange d'expériences auditives que comme un
véritable débat. Et à vrai dire, tant mieux.
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K
Suprème actif
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Posté le: Mar Mai 30, 2006 19:20 pm Sujet du message:
heu...je ne prends pas part à votre débat (trop haut pour moi de toute
façon), mais je tiens à préciser que pour ma part je n'aime PAS ce poème.
je l'ai simplement posté parce que je trouvais la forme plus originale qu'un
simple topic pour ouvrir ce sujet...après tous je suis ici pour m'amuser.
mais, continuez, continuez, je vous lis avec attention car ça m'intéresse
(et au fait, moi je l'entends très bien ce -e en 7 ème position...ôO
j'ignorais l'existence d'une règle à son sujet. je n'écris pas en fonction
de ces règles, en plus : je préfère l'oreille, ce qui crée parfois (ok ok
, souvent) des fautes comme les 13 syllabes...je ne les entends pas, c'est
tout).
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M.Hicks
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Localisation: Perdu au fond d'un cul ...
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Posté le: Mar Mai 30, 2006 23:22 pm Sujet du message:
D'accord avec L.H. (en haut page 1) ... totalement d'accord avec toi K sur le
fait de l'honneteté et qu'il faudrait un peu se sortir les doigts du cul mais
je ne pense pas non plus que la critique doit également passé par le
mépris, ce n'est plus alors une critique mais du dénigrment arnarchique.
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uacuus
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Posté le: Mer Mai 31, 2006 23:55 pm Sujet du message:
Le dénigrement et le mépris ne sont pas nécessairement inappropriés, même
si leur emploi systématique, pour tout texte qui sort, relève effectivement
d'une grande sottise.
Certains textes sont si mauvais et si irrécupérables, qu'on tenterait en
vain de faire semblant de critiquer de manière constructive.
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