| Mandos Actif
 
  
  
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                Viens, poète, t'étendre au coeur de mes verdures, Posté le: Lun Avr 17, 2006 01:16 am    Sujet du message: Initiation Viens chanter leurs appâts,
 Viens voir le ciel coucher ses sublimes épures
 Dans l'ombre de tes pas.
 
 Sens les parfums du soir qui montent dans les airs,
 Se mélangent, se mêlent,
 Puis, vois-les s'effacer, retomber en poussière
 Au creux de tes prunelles.
 
 Cette poussière luit, et se nomme une étoile,
 Appelle-la ainsi,
 Et demeure étendu, cependant que les voiles
 Coulent, passent, s'enfuient.
 
 Regarde dans l'azur la lune qui se lève,
 Sublime éclosion.
 C'est l'heure du voyage, et c'est l'heure du rêve
 A la lueur d'Orion.
 
 Les étoiles s'animent pour aller danser.
 Regarde-les, poète
 Regarde leur mouvance irréelle de fées,
 C'est l'heure de la fête.
 
 Aucun mot dans l'espace, aucun mot dans les cieux
 Aucun mot sur la terre
 Qui se puisse ajuster à ce que voient tes yeux.
 Il n'y a rien à faire.
 
 Il n'y a rien à faire, rien d'autre qu'attendre,
 Attendre et contempler.
 Tu ne ressens plus rien de la terrestre cendre.
 Attendre, c'est rêver
 
 Rêver jusqu'au matin, jusqu'à ce qu'au ciel roux
 Se lève le soleil,
 Qu'en un frisson d'azur, des licornes s'ébrouent,
 Chantant l'astre vermeil.
 
 Laisse-toi donc emplir du cristal de leur chant,
 Ecoute-le vibrer
 Laisse-le imprégner tes os, ta chair, ton sang.
 C'est l'heure du lever.
 
 Quand tu seras debout, regarde autour de toi,
 Tout enivré de brise,
 Mes arbrisseaux gorgés de douce sève, et bois
 Cette liqueur exquise.
 
 Et quand tu auras bu toute sève, tout miel,
 Enduis de boue tes bras
 Et présente-toi tel
 A ma source où affleurent les miasmes d'En-Bas.
 
 Dans son eau froide et noire,
 Vois la réflexion de tes désirs sublimes.
 Le matin déjà soir
 Dans le néant blafard de la source s'abîme.
 
 Penche-toi en avant,
 Vois comme l'eau palpite en te voyant venir.
 Elle attend son amant.
 Elle t'attend, poète, et elle te désire !
 
 Jette-toi donc en elle,
 Avale cette boue, jusqu'à en être empli !
 Ce liquide charnel
 Se répandra en toi comme l'eau dans un puits.
 
 Tu sentiras alors
 Tout en toi se broyer, tout hors de toi s'enfuir,
 Tu sentiras la mort
 Qui dénude les prés pour les laisser pourrir.
 
 Poète, il faut t'y faire,
 Les étoiles, sans cesse brassées dans les cieux
 Sont trop loin des enfers
 Pour trouver quelque grâce à tes sévères yeux.
 
 Oublie donc leur éclat,
 Il est trop faible, amour, pour enivrer ton âme,
 Et leurs fades appâts
 N'égalent pas les miens, avec mes sombres flammes.
 
 Mille coeurs de cristal,
 Dans l'espace infini, et rouge infiniment,
 Mille tristes chorales
 Se courbant sous mes fers, entonnent leur tourment.
 
 Ecoute-les crier,
 Ce chant ne vaut-il pas mieux qu'un champ de licorne ?
 Laisse le soir tomber,
 Ses cordes sont usées, et ses pages se cornent.
 
 C'est un livre nouveau
 Qui s'ouvre devant toi, attendant de s'écrire.
 Mets-y le peu de mots
 Eclos en ton esprit, à travers tes soupirs.
 
 Ces mots sont agonie,
 Agonie, puanteur, ténèbres suffoquées.
 Viens, poète, en ma nuit,
 Que je te puisse offrir mes vapeurs empestées !
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 Localisation: Sous la touche "Seth" ?
 
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                Agréable... et trépignant à certains revers. Je me permets de citer trois
strophes consécutives que je trouve de qualité inégales. Posté le: Mer Avr 19, 2006 19:16 pm    Sujet du message: 
 
  	  | Citation: |  	  | Jette-toi donc en elle, Avale cette boue, jusqu'à en être empli !
 Ce liquide charnel
 Se répandra en toi comme l'eau dans un puits.
 
 Tu sentiras alors
 Tout en toi se broyer, tout hors de toi s'enfuir,
 Tu sentiras la mort
 Qui dénude les prés pour les laisser pourrir.
 
 Poète, il faut t'y faire,
 Les étoiles, sans cesse brassées dans les cieux
 Sont trop loin des enfers
 Pour trouver quelque grâce à tes sévères yeux.
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 D'ailleurs, qualitativement elles iraient en se bonnifiant, alors on parle
d'un climax... et d'ambitions rhétoriques !
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