Marquise
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Posté le: Dim Mar 12, 2006 10:43 am Sujet du message: J'entends...
... Et pour la TOISIEME fois, je tente de poster ce poème, en espérant ne
plus renconter de message d'erreur (je crois qu'Explorer fait des siennes chez
moi).
Donc, je disais que j'ai entendu l'appel de Mandos et qu'à la suite de sa
réponse au sujet de son propre poème, je propose ici l'un des miens, pour
lequel je m'étais imposé quelques contraintes que vous retrouverez
certainement, mais qui ne m'avaient en rien entravée, au contraire, j'avais
éprouvé beaucoup de joie à l'offrir à celui qui est "devenu" mon petit
frère
Benoît
Sextine à mon petit frère choisi
Bien longtemps j’ai rêvé d’avoir un petit frère
Et quand j’étais enfant, jouant seule au grenier !
Nul ne sait les moments de solitude amère
Où j’arpentais sans fin les tapis de fougère,
Invoquant le Seigneur, disant mon dizenier,
Toute pleine d’espoir, à l’ombre du canier.
Bleus roseaux qui vibrez à votre grand canier,
Entonnez un doux chant pour accueillir mon frère !
N’égrenons plus jamais ce triste dizenier !
Ô Frère, te voici ! Je quitte le grenier !
Il reviendra le temps où verdit la fougère :
Tu chasses de mon cœur toute pensée amère !
Bientôt fleurit pour nous l’arbre à l’amande amère
Et le ciel nous fournit en rempart ce canier ;
Nous irons deviser sur un lit de fougère
On dira : « Voyez-vous la sœur avec le frère ?
Ils sont inséparables ! Et jusqu’en leur grenier,
Toujours vous entendrez chanter leur dizenier ! »
Béni soit le saint jour, laissant mon dizenier,
En lequel j’ai couru loin de ma peine amère :
Non, je n’aurais pas cru que de ce noir grenier
On voie l’horizon clair que tisse le canier…
Il fallait accepter de devenir mon frère
Toi, tu l’as bien voulu, sous la verte fougère.
Bondissant d’allégresse au cœur de la fougère,
Elle prie sans besoin d’un grain de dizenier,
Non ! Pas de Lorelei, Pas de Vouivre, Ô Frère !
On voit que cette bête est beaucoup moins amère :
Il s’agît d’une hase ! Elle court au canier,
Tout en rêvant, je crois, de l’orge du grenier…
Blé qui pousse en les champs fera joli grenier !
En hiver nous aurons des branches de fougère,
Nous pourrons aussi bien trouver dans le canier
Où l’on va, d’autre bois et puis… Le dizenier…
Il nous faudra du feu, la froidure est amère !
Tant vaut le chapelet pour nous chauffer, mon frère !
Bienvenu soit mon frère en mon humble grenier :
Entre et prend pour coussin cette amère fougère,
Nouons le dizenier aux fagots du canier !
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