Aucun mystère, mais moult problèmes


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Xénastre
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Message Posté le: Lun Mar 06, 2006 02:04 am    Sujet du message: Aucun mystère, mais moult problèmes
Le problème est le suivant : observant que la mémoire trahit, je me devrais de renoncer à tout type de vécu.

Il n’y a pour moi plus aucun mystère. Autrefois j’y croyais, mais voilà une trahison qu’il aurait mieux valu ne pas vivre ! Certes, j’ai des illusions, je suis dupe de mystifications, mais j’en suis rendu à cet état de fait qu’il n’y ait plus aucun mystère, et j’en ai conscience. Ça ne change pas au fait qu’il y ait des problèmes. L’absurdité sordide serait que la vie soit dédiée à la résolution de problèmes, car ce serait une terrible aliénation au sein de l’Alliée Nation. On peut savoir que la solution d’un problème consisterait à ne pas avoir de solution. D’autres problèmes ont des solutions. Mais ce dont je me doute, c’est que le problème mal posé tel que celui que je vous propose, me conduirait fatalement à des conclusions erronées.

J’incarne actuellement un sujet assujetti aux lois de la thermodynamique et répondant servilement aux règles de vie civile. De même que l’entropie augmente, j’ai l’impression que le cours des unités dolométriques s’oriente dans le sens négatif, mais je ne puis le certifier, sachant que les cerveaux trichent systématiquement sur les bilans dolométriques : le problème de la dolométrie ou de la mesure des affects est typiquement un problème sans solution. Mais puisque tout n’est que prix à payer, la base de ce que l’on paye est biaisé et faussé !

Une application numérique particulière ne m’intéresse pas parce qu’elle n’a aucune valeur universelle : ce qu’il me semble importer, ce sont les règles générales ou généralités. Cela signifie en clair que ma situation personnelle ne m’intéresse pas : que je sois essuie-merde au « Bang-la-dèche », contremaître chez prisunic, ingénieur lambda, promoteur immobilier, paysan au diable vauvert, conseiller ministériel, et cætera… tout cela n’a je crois aucune espèce d'importance, et c’est tant mieux, car j’ai conscience que quelque identité que j’adopte, elle sera toujours fausse ! Je vis dans la peau d’un autre, je ne suis pas moi, ou si vous voulez, rien de mon existence n’est choisi ni voulu : comme dirait l’autre, je suis constamment projeté dans un être qui n’est pas le mien. Une âme ? Je n’ai pas d’âme – l’âme n’est que le fruit de réactions chimiques dans le cerveau. Un corps ? Je n’ai pas de corps – ce n’est que le produit d’un hasard déterministe appartenant à l’Etat ou que la Sainte Inquisition a toujours possédé. Un esprit ? Je n’ai pas d’esprit – l’esprit est le fruit d’une culture que je n’ai nullement réalisé. Moi je ne procède que d’un rêve, moi je ne suis pas. Je n’existe pas pour autant qu’absolument rien ne soit de moi. Beaucoup de mots pour dire que je ne suis rien !

Je préfère vivre une et une seule fois pour toutes, plutôt que de vivre des millions de fois tous ces ratages existentiels de par le monde. Je préfère un seul ouvrage bien écrit plutôt que des millions mal écrits. Je préfère une existence éphémère plutôt qu’une éternité de rien du tout. Je préfère un modeste jardin plutôt qu’une étendue infinie et vide. Je crois certain qu’une autre vie ne m’intéresse pas, c’est-à-dire que même si le choix impossible de se réincarner m’était donné, je refuserais car cela ne m’intéresse absolument pas, et parce que cela ne représenterait au plus qu’une application numérique particulière. Je crains d’être sous le joug de la pensée unique. Pourtant je puis concevoir qu’une existence particulière puisse représenter davantage que tout – au cas où l’intégrale de tout soit nulle, mais que partiellement et localement cela ne soit pas nul (de même que pour la sinusoïde ou plus généralement pour les oscillateurs harmoniques). Mais ce que j’énonce là n’est encore qu’une application numérique particulière en numérologie alphabétique.

L’appareil psychique teste une application numérique : si le sujet réagit favorablement, cela correspond à la validation d’une requête. Le drame, c’est que j’ai fait valider un ensemble de requêtes selon lesquelles mes hallucinations nocturnes de fractales multidimensionnelles pouvaient avoir une valeur existentielle, alors même qu’elles pourraient n’avoir aucune valeur – même quelconque ! Mais si celles-là n’on pas de valeur, rien de ce que je vive de réalité quotidienne ne devrait avoir de valeur. Si mon histoire individuelle n’a aucune valeur, en va-t-il de même pour l’histoire en général ? La mémoire est fausse, car rien de relaté ne correspond au vécu : l’histoire est absurde. Mais le vécu ne représente lui-même qu’une application numérique particulière également dépourvue de raison valable. Ainsi la dimension temporelle est-elle réduite au point de mesure nulle : je suis par là condamné à vivre exclusivement dans le présent sans passé ni futur. Cette existence sans histoire est sordide parce que l’image corporelle correspond à celle d’un sujet âgé, mais comme pote âgé qui serait comme celui de quelqu’un n’ayant jamais rien réellement vécu.

Mais l’existence éphémère n’est elle-même qu’une illusion, comme si l’éternité avait toujours conservé sa vacuité. Je conçois par là n’avoir jamais existé, que je le veuille ou non, fatalement rien n’y aura changé à rien.
Marquise
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Message Posté le: Lun Mar 06, 2006 10:31 am    Sujet du message:
Si seulement quelque chose dans ton raisonnement me permettait de le contredire... Hélas, ce constat de vacuité et d'inconsistance me paraît plus réel que jamais. Sad
Xénastre
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Message Posté le: Lun Mar 06, 2006 21:46 pm    Sujet du message:
Il y a des erreurs de résonnement dans mon précédent post, en l’occurrence une énorme faute de logique : je vous laisse deviner...
Quiddité
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Message Posté le: Lun Mar 06, 2006 23:08 pm    Sujet du message:
Citation:
Il n’y a pour moi plus aucun mystère. Autrefois j’y croyais, mais voilà une trahison qu’il aurait mieux valu ne pas vivre ! Certes, j’ai des illusions, je suis dupe de mystifications, mais j’en suis rendu à cet état de fait qu’il n’y ait plus aucun mystère, et j’en ai conscience.


Ah, Descartes lance sa sonde et par au derrière, ô ! derrière son analyse ! Mais c’est, après tout, prendre les devants… Razz

Citation:
L’absurdité sordide serait que la vie soit dédiée à la résolution de problèmes, car ce serait une terrible aliénation au sein de l’Alliée Nation.

Very Happy
Assurément, si l’on considère que la résolution de problème passe, pour sa maintenance, et, moins lexicalement, sa perduration, par la génération de problèmes ; est esclave d’un schème celui qui entend résoudre ses problèmes existentiels par la systématisation de la résolution. L’expression « il n’y a pas de problèmes, il n’y a que des solutions », joue sur les ambiguïtés auto-paradoxales de ces deux instances, en présence et en opposition. Et pourtant, leur antagonisme est, par nécessité, complémentaire ! Assurément, il y a là de quoi virer au fou à lier, si ce n’est le fou allié de certains ! Razz

Citation:
c’est que le problème mal posé tel que celui que je vous propose, me conduirait fatalement à des conclusions erronées.

Tu veux dire, par souci d’éclairage antérieur, à des solutions… Razz
Gnak !

Citation:
le problème de la dolométrie ou de la mesure des affects est typiquement un problème sans solution. Mais puisque tout n’est que prix à payer, la base de ce que l’on paye est biaisé et faussé !

Pas en lui-même, cela est faux, hors logique même ; la souffrance se quantifie, même si elle n’est une quantification universelle. En un sens comme en des milliers, la dolométrie est par essence relative, puisqu’elle est strictement personnelle ; le partage d’ailleurs se réduit à néant, au nom précisément, par maquis, de l’expérience… tous les récits du monde ne feront monter l’aiguille au pic d’intensité voulu. Tout au plus, des représentations, même pathétiques, tragiques, compatissantes ou que sais-je et ne sais-je pas, cédé-je ?! ^^

Citation:
quelque identité que j’adopte, elle sera toujours fausse ! Je vis dans la peau d’un autre, je ne suis pas moi, ou si vous voulez, rien de mon existence n’est choisi ni voulu : comme dirait l’autre, je suis constamment projeté dans un être qui n’est pas le mien.

« Je est un autre… » dirait Ionesco. Mais avant lui, et après lui, fervent pro-nihil pensif, c’est la mauvaise foi qui est ici décrite, de quoi avoir l’humeur du foie et la mort par dix fois. Mais antérieurement à ces révélations d’un être qui se retourne mal dans des draps chiffonnés, des draps sociaux qui grattent et irritent le dormeur autant que sa volonté, qui s’en trouve par là nourrie d’autant plus qu’elle escompte une victoire sur ces inconforts, et plonge ici le dormeur désespéré dans des affres qu’il vient à justifier, [i]au nom de[i], le principe d’identité est fondement de l’adoption, et l’adoption est fausse dans al fausseté de la revendication ontologique. Ce cumul de négatifs aboutit amusément au plus du je-ne-suis-pas-tout-en-l’étant ; sinon, même, ces doubles erreurs ontologiques seraient rendu impossible, du fait du néant de l’existence et de l’être, donc du néant purement… absolu !
Mais si l’on voit alors ce transport du néant partiel issu d’un plein se néantisant, mais jamais totalement, alors oui je deviens autre, ou voir, sans volonté, zombie ou déterminé. Loin de Mill et des moulins à bras… Chatterbox en psittacismes, quelle peine ! la projection est assurément sursaut d’Heidegger, et intentionnalité à la sauce suave d’Husserl, mais cette projection tient une importance majeure : cherché-je à me tromper, à me rendre autre et non altier ? C’est là le génie du participe, passéisant, et pourtant présent, donc actuel. La sorte de « je « suis été » » cause que je suis en projection et qu’en étant alors ouvert de cette sorte je me renvoie à moi-même ce que je me fais n’être pas, et que je suis pourtant intimement, puisque je ne touche toujours que par leurre (impossiblement à la minute) l’autre ; « je est un autre moi », voilà là le mystère tangible.

La suite scientifique tombe comme hors-la-loi… Razz
Quiddité
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Message Posté le: Lun Mar 06, 2006 23:17 pm    Sujet du message:
Citation:
Je crois certain qu’une autre vie ne m’intéresse pas

Hors la métaphore qui suit, elle n’intéresse personne mais saisit tout le monde… :p
C’est même là le gène du dialogue social ! ^^


Citation:
Pourtant je puis concevoir qu’une existence particulière puisse représenter davantage que tout – au cas où l’intégrale de tout soit nulle, mais que partiellement et localement cela ne soit pas nul


Et tu retombes numériquement sur mes promenades ci-dessus… hormis que le particulier est un tout qui se particularise faussement. En fait, x=0 est un mensonge parce qu’il faut un « x » et un égal, et le 0 n’est pas la néantisation de tout cela ; ce qu’il faut lire, c’est la volonté du x de se projeter comme 0 et non l’idée que x vaut 0. Ainsi, c’est là, au pire des drames, la caractère ontologique néantisant inaliénable.

Cf. conséquemment les idées que « je me fous d’être… » où « … » vaut « x », le métier ou la personne, ou, pour reprendre les termes de l’énoncé non énonçant, l’« identité ». Very Happy

Citation:
La mémoire est fausse, car rien de relaté ne correspond au vécu : l’histoire est absurde.

Là encore, raté, mais Xénastre le sage le sait ! Razz
Si la mémoire était fausse, déjà, je n’aurais souvenir d’avoir été, et ne serais donc jamais, ni ne suis vraiment si l’être vaut comme découlement ou écoulement. Par ailleurs, si l’être est au-delà du temps et du mnésique, alors, toc ! l’histoire a le sens au moins, avec la mémoire, de valoir scrupuleusement x ;y=0 et non respectivement x et y donnant 0. On devrait d’ailleurs dire dans ce lexique « donné », comme « comme donné pour 0 et à 0 » mais aussi « un donnant donné pour 0 », puisque ce que je donne est ce que je me suis donné. On s’offre ce que l’on se tend ! Very Happy

Citation:
Mais l’existence éphémère n’est elle-même qu’une illusion, comme si l’éternité avait toujours conservé sa vacuité.

Et oui ! Et ma réponse n’est le fait de personne, l’écrit répondu (hé hé) n’est pas une projection de, c’est la ruine de la ruie où la ruine, pourtant, dans ces fumées âcres, soporifiques, valent…
X=0.

Very Happy
Xénastre
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Message Posté le: Mar Mar 07, 2006 00:28 am    Sujet du message:
Quiddité hausse le niveau intellectuel du débat, donc je me permets de copier, Quiddité, votre intervention pour y réfléchir demain plus attentivement : merci de votre attention ! En attendant, j’avais relevé mes fautes, dont voici par exemple :

Première faute de Xénastre : inéluctablement ma particularité mobile ne peut que représenter une application numérique particulière, sachant que cette particularité soit composée d’atomes numérotés. Ainsi, cette particularité ne peut pas prétendre à quelque universalité, puisque cette dernière – par le filtre biaisé de ma lorgnette psychologique, ne ferait que fatalement représenter elle-même un échantillonnage numérique encore plus restreint : au plus ma combinatoire neuronale serait strictement inférieure à celle d’un ordre de nombre d’Avogadro, tandis que la combinatoire de l’univers observable est à plusieurs degrés au-dessus de cette combinatoire sur une échelle logarithmique. J’en déduis que ma particularité mobile ne peut pas être intéressée par autre chose qu’une application numérique particulière, puisque l’universalité évoquée précédemment est justement un échantillonnage numérique particulier. Donc vraisemblablement, la proposition « une application numérique particulière ne m’intéresse pas parce qu’elle n’a aucune valeur universelle » est inexacte voire fausse ! Whouff !

Seconde faute de Xénastre : si la mémoire trahit, je ne puis pas affirmer qu’autrefois je croyais dans le mystère : terrible remarque ! Il serait plus honnête de dire plutôt : il me semble croire que je croyais dans le mystère, mais sans aucune garantie que j’eus jamais été sensible au mystère !

Troisième faute de Xénastre : la fin semble attester d’un critère de « conservativité » du rien quel que soit le temps. Mais si tel est le cas, je ne puis point prétendre affirmer que la vie accomplie vaille mieux que de vivre des millions de fois. Ainsi de même la proposition « Je préfère un seul ouvrage bien écrit plutôt que des millions mal écrits » ne peut pas non plus constituer une revendication raisonnable de ma part !
Marquise
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Message Posté le: Mar Mar 07, 2006 11:00 am    Sujet du message:
Tu as commis des "erreurs" Xénastre... Mais tout énoncé d'une prise de conscience humaine est forcément truffé de fautes et d'illogismes.

Xénastre a écrit:
Seconde faute de Xénastre : si la mémoire trahit, je ne puis pas affirmer qu’autrefois je croyais dans le mystère : terrible remarque ! Il serait plus honnête de dire plutôt : il me semble croire que je croyais dans le mystère, mais sans aucune garantie que j’eus jamais été sensible au mystère !


Mais tout dépend de ton dégré de réalisation du fait même que la mémoire trahit. Tu peux uniquement t'en rendre compte et ne pas encore décider d'appliquer ta découverte à ton comportement...
En cela, je ne voyais pas une erreur notable, puisque nous fonctionnons tous par "paliers" de réalisation. Ainsi, il est difficile, à mon avis, de trouver un discours qui serait totalement logique et cohérent, chez une personne qui n'est pas totalement acquise à une très grande sagesse (enfin, ne va pas penser que je te pense peu sage, mais je t'imagine encore bien jeune pour le rôle du "wise man" Laughing )
Ainsi, je ne crois pas que tes erreurs en soient de notables, puisqu'elles peuvent correspondre à un état de réalisation partielle. Je pense plutôt qu'il faut en tenir compte pour apréhender l'ensemble de ta pensée. (hum... la clarté y perd ce que rien n'y gagne... questionne-moi si j'ai été brouillonne Embarassed)
Xénastre
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Message Posté le: Mer Mar 08, 2006 01:20 am    Sujet du message:
En tant qu’occidental accidenté, la conduite du sage me semble suicidante, au sens d’avoir renoncé à toute réalisation pour « faire le vide » - mais l’idée que je puisse avoir du sage me semble caricaturale. On peut mettre mon pessimisme sur le compte de l’usure, de la fatigue… Sinistre me semble que le « pas de mystère » contrairement à la bienveillante marche à pas de mystère…
Marquise
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Message Posté le: Mer Mar 08, 2006 11:27 am    Sujet du message:
Oui, quand j'aborde l'énoncé d'un idée humaine, je la considère, par défaut, comme imparfaite, mais j'aime justement étudier le contexte dans lequel elle a trouvé naissance... Psy à la manque que je ne suis pas encore Wink
Quiddité
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Message Posté le: Mer Mar 08, 2006 21:12 pm    Sujet du message:
Citation:
mais l’idée que je puisse avoir du sage me semble caricaturale.


"Connais-toi toi-même".
(amen).

Excellente pertinence quant à ta "seconde faute". En tous les cas, si l'on cherche une définition de la philosophie, l'on voit chez Xénastre la permanence du jeu, de l'écho, des détours lexicaux et des chemins de pensée. Oh, une sophia !
Et deux Sophie... (marquise... :p)

Citation:
au plus ma combinatoire neuronale serait strictement inférieure à celle d’un ordre de nombre d’Avogadro


Non, honnêtement, inférieure encore ; il faut rester humble... Smile

Citation:
Donc vraisemblablement, la proposition « une application numérique particulière ne m’intéresse pas parce qu’elle n’a aucune valeur universelle » est inexacte voire fausse !

Je pense sincèrement que l'antithèse (hé hé) est aussi défendable, si l'on veut chercher l'erreur dans l'erreur. Si l'on tient pour certain, en effet, que tout rapport numérique contient en lui-même une indépendance au sujet qui le soumet, alors l'échelle va être vue comme ambivalente au sens propre du terme, mais c'est omettre, et cela est noté, l'idée non tant psychologique mais pratiquement particularisante. Il y a l'acte de faire que le numérique tombe dans le domaine étendu du chiffre, qui ne lui appartient plus tellement ; un retour, là, au premier sujet qui renvoie à quelque chose qui est et n'est *conséquemment* pas. En résulte donc que si l'on se base sur un système de valeurs trop grand, on tombe dans un sophisme, mais si on s'y oppose, ou c'est l'hypostase au sens vulgaire, ou c'est une vérité dans un cénacle de pensée ; d'ailleurs, si l'on pinaille dans cette direction-là, on peut aussi se hasarder à voir que cette *pratique* numérique est le lot d'une action réalisante, et comme telle particulière.
Amusément, pour reprendre un de vos anciens exemple, si Jojo raye sa voiture, il ne rayera pas toutes les voitures, dans le sens pur de l'être-de-la-rayure et de l'être comme commettre ; l'ontologie est une implication à son propre regard même (renvoi à ma réplique première ^^).
En somme (hé hé), dans cette autoréflexivité que l'on a, on peut très bien ne manifester l'intérêt pour l'algèbre ainsi défini. Mais peut-être tombe-t-on dans une mauvaise foi, une fausseté plus qu'une erreur : le système de départ est faussé par une psyché orientée (par elle-même).
L'erreur n'est pas, si l'on s'extrait de ceci, dans le domaine pratique ou actualisant, mais dans l'ontologie même.

Bon, je faisais le constat supplémentaire, en cas de réclamation et d'accident prolongé... Razz
Xénastre
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Message Posté le: Mer Mar 08, 2006 21:50 pm    Sujet du message:
Quiddity a vu juste :

Citation:
« Ah, Descartes lance sa sonde et part au derrière, ô ! derrière son analyse ! Mais c’est, après tout, prendre les devants… »


Effectivement, par la problématique initiale, le sujet est amené à se penser vis-à-vis de sa réfutation. C’est fâcheux. Et de quelle réfutation ? Celle advenant par le biais de la maladie, de la douleur insurmontable, et de la mort certaine. La stratégie consiste là à « prendre les devants », à savoir de se réfuter par la pensée avant que la maladie et la mort le réfute – par exemple tenter d’exclure l’espace avant que d’être exclu de l’espace (du fait de la maladie mortelle) – telle que la douleur soit certainement garantie.

En effet, je me situe entre une douleur insurmontable du passé et qui m’a réfuté, et une douleur future également insurmontable et parachevée par le trépas – et qui me réfutera au-delà de mes précautions par le biais d’une vaticination littéraire. Mais ne croyez-vous pas que la tactique de la diversion consistant à se mordre pour faire passer une rage « dedans », cela semble un peu « passé » ? Et pendant ce temps-là, au Parti Communiste (tout le monde dort)…
Xénastre
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Message Posté le: Mer Mar 08, 2006 23:10 pm    Sujet du message:
Citation:
Donc vraisemblablement, la proposition « une application numérique particulière ne m’intéresse pas parce qu’elle n’a aucune valeur universelle » est inexacte voire fausse !

Je pense sincèrement que l'antithèse (hé hé) est aussi défendable, si l'on veut chercher l'erreur dans l'erreur. Si l'on tient pour certain, en effet, que tout rapport numérique contient en lui-même une indépendance au sujet qui le soumet, alors l'échelle va être vue comme ambivalente au sens propre du terme, mais c'est omettre, et cela est noté, l'idée non tant psychologique mais pratiquement particularisante. »


Voilà qui me semble bien résumer une mathématique post-moderne qui me semble plus universalisante que jamais, mais composée de spécialistes où la recherche est plus particularisante.

Citation:
« Il y a l'acte de faire que le numérique tombe dans le domaine étendu du chiffre, qui ne lui appartient plus tellement ; un retour, là, au premier sujet qui renvoie à quelque chose qui est et n'est *conséquemment* pas. En résulte donc que si l'on se base sur un système de valeurs trop grand, on tombe dans un sophisme, mais si on s'y oppose, ou c'est l'hypostase au sens vulgaire, ou c'est une vérité dans un cénacle de pensée »


Evidemment, ça me fait penser au mathématicien du XIXème siècle Georg Cantor : dommage que quelques arcanes m’apparaissent pour resombrer rapidement dans l’oubli… Et les mathématiques de notre époque me semblent plus insaisissables – c’est parce que j’en suis encore à l’hypostase au sens vulgaire…

Citation:
« Mais peut-être tombe-t-on dans une mauvaise foi, une fausseté plus qu'une erreur : le système de départ est faussé par une psyché orientée (par elle-même).
L'erreur n'est pas, si l'on s'extrait de ceci, dans le domaine pratique ou actualisant, mais dans l'ontologie même. »


La distinction que vous faites entre l’erreur et la fausseté, m’évoque ceci : l’erreur me parait comme le parcours erratique, la vadrouille, le vagabondage, par des chemins pervers au sens de déviant (merci la bouteille) en divertissant quant aux buts – alors en ce sens, l’erreur m’apparaît en tant que trajectoire de promenade ou de pensée qui, en tant que telle, n’est évidemment pas fausse, à savoir qu’un détour par Pékin quand on voulait aller à Rome, cela n’est pas faux que d’être vraiment allé quelque part. Dire que mon dictionnaire insiste lourdement sur la fausseté de l’erreur. Mais si l’erreur était le faux, on n’aurait pas besoin des deux mots, un seul suffirait. Ainsi l’histoire en son cheminement me semble de l’errance en tant que parcours chaotique, c’est-à-dire de l’ordre de l’erreur, mais non pas de la fausseté. Sur un quiproquo entre « erreur » et « faux », à Flatland, on déclarerait une guerre pour moins que cela !

Citation:
« le système de départ est faussé par une psyché orientée (par elle-même) »


Là j’avoue qu’en terme de variétés orientées, j’ai trop peu de références mathématiques : je ressasse souvent l’idée du parcours d’une jauge sur la surface non orientable du ruban de Möbius et telle que le « vrai / plus » se retrouve en « faux / moins » après un tour. Pour l’anecdote, le sigle « ∞ » indexant l’infini est la lemniscate de Bernouilli étant une projection plane d’un ruban de Möbius. L’idée du Möbius temporel m’a désorientée, je m’en suis trouvé tout retourné comme au travers d’une bouteille de Klein – pas une partie de plaisir, pas d’Evian, merci la bouteille : la réalité d’aurais-je été fusse ai-je allé plus complexe qu’il était est et sera.
Quiddité
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Message Posté le: Jeu Mar 09, 2006 22:37 pm    Sujet du message:
[quote]c’est parce que j’en suis encore à l’hypostase au sens vulgaire…[quote]
Quelle modestie ! Allons, allons, la mathématique est immanence et transcendance tout à la fois, et je suis certain que vous oscillez positivement entre ces deux pôles, avec une aimantation nihiliste de surcroît !

Citation:
déviant (merci la bouteille)

Mdr !
A cela je réponds : "naïf" ! Razz

Oui, bien sûr, en ce qui regarde la synonymie, elle n'est toujours que parasynonymie. Mais il ne faut s'y formaliser, assurément ; toutefois, la philosophie a, outre même ses appétences linguistiques et philologiques, des déviances (sans vies rances) lexicalement plus précises. Le domaine de la sémantique devrait être aussi riche que celui de nos considérations. Mais enfin... le monde probablement se souviendrait bien moins de mots encore (quand on sait que l'anglais en est pourtant pourvu du double en somme globale ! et paradoxalement en use bien moins, ne se troublant des répétitions (préciosité française !)).

Mais l'avantage d'un tel ruban, c'est que l'on ne sait en faire le tour de la question... aussi la limite cognitive que l'on peut en avoir est le digne reflet de son infini versatile... mais, versa-t-il, vraiment ? Razz
Quiddité
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Message Posté le: Jeu Mar 09, 2006 22:46 pm    Sujet du message:
Mais pour les douleurs existentielles...
Yah, il arrive dans les cours méandreux de la vie de se laisser aller aux angoisses, ou aux dures réalités, et elles deviennent cruelles d'autant qu'elles poussent l'homme à exécuter un sursaut d'esprit qui le rend plus lucide que jamais. Conséquemment, les fuites sont des fruits tant de la douleur que de la passion du dépassement.
Mais le problème, c'est que dans cette logique, qui vite n'en devient plus une, il y a la nécessite ardente de dépasser ce dépassement, puisque autrement c'est le rappel incessant d'un mal qui nous ronge et perdure. Là encore, on peut même supposer que ce détachement-ci ne résolve pas le tout, si on songe encore à ses origines, simplement plus lointaines.
Toutefois, suivant la philosophie propre de chaque individu, il y a toujours des façons d'extérioriser, non l'être ni la douleur, mais les considérations spirituelles subséquentes. Ce n'est pas le PC qui s'agite, yah, mais non plus le PCV qui fait retentir ou le PVC qui tourne à l'incandescent, non... le bon charbon, du bel Ocre, c'est encore la parfaite implication d'une positivité thétique et seulement thétique. En somme, forcer la main des mathématiques et, comme vous le notez bien, si c'est notamment là votre pivot de pensée, déformer les réalités, ne sont des actes de traîtrise comme une lucidité d'avant-garde le laisse supputer ; non, tout est permis, et fondamentalement même. Les barrières de nos considérations sont le fait de nos considérations même ; certains diront d'une éducation, et les plus gauchistes des conditions d'existence. Mais si une chose est insoluble, alors elle est soluble.
Si la nature est mathématique, et l'homme est naturel, l'homme est, assurément pour le bien et l'infini, mathématique ; et de cet homme comme de ces maths, nous n'avons qu'un vieux point persistant d'un Euclide... durablement présent. Pour tout le reste, il y a ce que la volonté propose et façonne, dirait Schopenhauer.

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