Xénastre
Membre
Sexe:
Age: 60
Inscrit le: 20 Juin 2005
Messages: 154
|
Posté le: Lun Mar 06, 2006 02:04 am Sujet du message: Aucun mystère, mais moult problèmes
Le problème est le suivant : observant que la
mémoire trahit, je me devrais de renoncer à tout type de vécu.
Il n’y a pour moi plus aucun
mystère. Autrefois j’y croyais, mais voilà une trahison qu’il
aurait mieux valu ne pas vivre ! Certes, j’ai des illusions, je suis dupe de
mystifications, mais j’en suis rendu à cet état de fait qu’il n’y ait
plus aucun mystère, et j’en ai conscience. Ça ne change pas au fait
qu’il y ait des problèmes. L’absurdité sordide serait que la vie soit
dédiée à la résolution de
problèmes, car ce serait une terrible
aliénation au sein de l’Alliée Nation. On peut savoir que la
solution d’un problème consisterait à ne pas avoir de solution. D’autres
problèmes ont des solutions. Mais ce dont je me doute, c’est que le
problème mal posé tel que celui que je vous propose, me conduirait
fatalement à des conclusions erronées.
J’incarne actuellement un sujet assujetti aux lois de la thermodynamique et
répondant servilement aux règles de
vie civile. De même que l’entropie augmente, j’ai l’impression que le
cours des unités dolométriques s’oriente dans le sens négatif, mais je ne
puis le certifier, sachant que les cerveaux trichent systématiquement sur les
bilans dolométriques : le problème de la dolométrie ou de la mesure des
affects est typiquement un problème sans solution. Mais puisque tout n’est
que prix à payer, la base de ce que l’on
paye est biaisé et faussé !
Une application numérique particulière ne m’intéresse pas parce qu’elle
n’a aucune valeur universelle : ce qu’il me semble importer, ce sont les
règles générales ou généralités. Cela signifie en clair que ma situation
personnelle ne m’intéresse pas : que je sois essuie-merde au «
Bang-la-dèche », contremaître chez prisunic, ingénieur lambda, promoteur
immobilier, paysan au diable vauvert, conseiller ministériel, et cætera…
tout cela n’a je crois aucune espèce d'importance, et c’est tant mieux,
car j’ai conscience que quelque identité
que j’adopte, elle sera toujours fausse ! Je vis dans la peau d’un
autre, je ne suis pas moi, ou si vous voulez, rien de mon existence n’est
choisi ni voulu : comme dirait l’autre, je suis constamment projeté dans un
être qui n’est pas le mien. Une âme ? Je
n’ai pas d’âme – l’âme n’est que le fruit de réactions
chimiques dans le cerveau. Un corps ? Je
n’ai pas de corps – ce n’est que le produit d’un hasard
déterministe appartenant à l’Etat ou que la Sainte Inquisition a toujours
possédé. Un esprit ? Je n’ai pas
d’esprit – l’esprit est le fruit d’une culture que je n’ai
nullement réalisé. Moi je ne procède que d’un rêve, moi je ne suis pas.
Je n’existe pas pour autant qu’absolument rien ne soit de moi. Beaucoup de
mots pour dire que je ne suis rien !
Je préfère vivre une et une seule fois pour toutes, plutôt que de vivre des
millions de fois tous ces ratages
existentiels de par le monde. Je préfère un seul ouvrage bien écrit
plutôt que des millions mal écrits. Je préfère une existence éphémère
plutôt qu’une éternité de rien du tout. Je préfère un modeste jardin
plutôt qu’une étendue infinie et vide. Je crois certain qu’une autre vie ne m’intéresse pas,
c’est-à-dire que même si le choix impossible de se réincarner m’était
donné, je refuserais car cela ne m’intéresse absolument pas, et parce que
cela ne représenterait au plus qu’une application numérique particulière.
Je crains d’être sous le joug de la pensée
unique. Pourtant je puis concevoir qu’une existence particulière
puisse représenter davantage que tout – au cas où l’intégrale de tout
soit nulle, mais que partiellement et localement cela ne soit pas nul (de
même que pour la sinusoïde ou plus généralement pour les oscillateurs
harmoniques). Mais ce que j’énonce là n’est encore qu’une application
numérique particulière en numérologie alphabétique.
L’appareil psychique teste une application numérique : si le sujet réagit
favorablement, cela correspond à la validation d’une requête. Le drame,
c’est que j’ai fait valider un ensemble de requêtes selon lesquelles mes
hallucinations nocturnes de fractales multidimensionnelles pouvaient avoir une
valeur existentielle, alors même qu’elles pourraient n’avoir aucune
valeur – même quelconque ! Mais si celles-là n’on pas de valeur, rien de ce que je vive de réalité quotidienne ne
devrait avoir de valeur. Si mon histoire individuelle n’a aucune
valeur, en va-t-il de même pour l’histoire en général ? La mémoire est fausse, car rien de relaté
ne correspond au vécu : l’histoire est
absurde. Mais le vécu ne représente lui-même qu’une application
numérique particulière également dépourvue de raison valable. Ainsi la
dimension temporelle est-elle réduite au point de mesure nulle : je suis par
là condamné à vivre exclusivement dans le présent sans passé ni futur.
Cette existence sans histoire est sordide parce que l’image corporelle
correspond à celle d’un sujet âgé, mais comme pote âgé qui serait comme
celui de quelqu’un n’ayant jamais rien réellement vécu.
Mais l’existence éphémère n’est
elle-même qu’une illusion, comme si l’éternité avait toujours conservé
sa vacuité. Je conçois par là n’avoir jamais existé, que je le veuille
ou non, fatalement rien n’y aura changé à rien.
|
Marquise
Actif
Sexe:
Inscrit le: 11 Fév 2006
Messages: 879
Localisation: Sud de la France
|
Posté le: Lun Mar 06, 2006 10:31 am Sujet du message:
Si seulement quelque chose dans ton raisonnement me permettait de le
contredire... Hélas, ce constat de vacuité et d'inconsistance me paraît
plus réel que jamais.
|
Xénastre
Membre
Sexe:
Age: 60
Inscrit le: 20 Juin 2005
Messages: 154
|
Posté le: Lun Mar 06, 2006 21:46 pm Sujet du message:
Il y a des erreurs de résonnement dans mon précédent post, en
l’occurrence une énorme faute de logique : je vous laisse deviner...
|
Quiddité
Membre
Sexe:
Inscrit le: 21 Fév 2006
Messages: 314
Localisation: Sous la touche "Seth" ?
|
Posté le: Lun Mar 06, 2006 23:08 pm Sujet du message:
Citation: | Il
n’y a pour moi plus aucun mystère. Autrefois j’y croyais, mais voilà une
trahison qu’il aurait mieux valu ne pas vivre ! Certes, j’ai des
illusions, je suis dupe de mystifications, mais j’en suis rendu à cet état
de fait qu’il n’y ait plus aucun mystère, et j’en ai
conscience. |
Ah, Descartes lance sa sonde et par au derrière, ô ! derrière son analyse !
Mais c’est, après tout, prendre les devants…
Citation: |
L’absurdité sordide serait que la vie soit dédiée à la résolution de
problèmes, car ce serait une terrible aliénation au sein de l’Alliée
Nation. |
Assurément, si l’on considère que la résolution de problème passe, pour
sa maintenance, et, moins lexicalement, sa perduration, par la génération de
problèmes ; est esclave d’un schème celui qui entend résoudre ses
problèmes existentiels par la systématisation de la résolution.
L’expression « il n’y a pas de problèmes, il n’y a que des solutions
», joue sur les ambiguïtés auto-paradoxales de ces deux instances, en
présence et en opposition. Et pourtant, leur antagonisme est, par
nécessité, complémentaire ! Assurément, il y a là de quoi virer au fou à
lier, si ce n’est le fou allié de certains !
Citation: | c’est que le problème mal posé tel que celui que je vous
propose, me conduirait fatalement à des conclusions
erronées. |
Tu veux dire, par souci d’éclairage antérieur, à des solutions…
Gnak !
Citation: | le
problème de la dolométrie ou de la mesure des affects est typiquement un
problème sans solution. Mais puisque tout n’est que prix à payer, la base
de ce que l’on paye est biaisé et faussé ! |
Pas en lui-même, cela est faux, hors logique même ; la souffrance se
quantifie, même si elle n’est une quantification universelle. En un sens
comme en des milliers, la dolométrie est par essence relative, puisqu’elle est strictement
personnelle ; le partage d’ailleurs se réduit à néant, au nom
précisément, par maquis, de l’expérience… tous les récits du monde ne
feront monter l’aiguille au pic d’intensité voulu. Tout au plus, des
représentations, même pathétiques, tragiques, compatissantes ou que sais-je
et ne sais-je pas, cédé-je ?! ^^
Citation: |
quelque identité que j’adopte, elle sera toujours fausse ! Je vis dans la
peau d’un autre, je ne suis pas moi, ou si vous voulez, rien de mon
existence n’est choisi ni voulu : comme dirait l’autre, je suis
constamment projeté dans un être qui n’est pas le mien.
|
« Je est un autre… » dirait Ionesco. Mais avant lui, et après lui,
fervent pro-nihil pensif, c’est la mauvaise foi qui est ici décrite, de
quoi avoir l’humeur du foie et la mort par dix fois. Mais antérieurement à
ces révélations d’un être qui se retourne mal dans des draps chiffonnés,
des draps sociaux qui grattent et irritent le dormeur autant que sa volonté,
qui s’en trouve par là nourrie d’autant plus qu’elle escompte une
victoire sur ces inconforts, et plonge ici le dormeur désespéré dans des
affres qu’il vient à justifier, [i]au nom de[i], le principe d’identité
est fondement de l’adoption, et l’adoption est fausse dans al fausseté de
la revendication ontologique. Ce cumul de négatifs aboutit amusément au plus
du je-ne-suis-pas-tout-en-l’étant ; sinon, même, ces doubles erreurs
ontologiques seraient rendu impossible, du fait du néant de l’existence et
de l’être, donc du néant purement… absolu !
Mais si l’on voit alors ce transport du néant partiel issu d’un plein se
néantisant, mais jamais totalement, alors oui je deviens autre, ou voir, sans
volonté, zombie ou déterminé. Loin de Mill et des moulins à bras…
Chatterbox en psittacismes, quelle peine ! la projection est assurément
sursaut d’Heidegger, et intentionnalité à la sauce suave d’Husserl, mais
cette projection tient une importance majeure : cherché-je à me tromper, à
me rendre autre et non altier ? C’est là le génie du participe,
passéisant, et pourtant présent, donc actuel. La sorte de « je « suis
été » » cause que je suis en projection et qu’en étant alors ouvert de
cette sorte je me renvoie à moi-même ce que je me fais n’être pas, et que
je suis pourtant intimement, puisque je ne touche toujours que par leurre
(impossiblement à la minute) l’autre ; « je est un autre moi », voilà
là le mystère tangible.
La suite scientifique tombe comme hors-la-loi…
|
Quiddité
Membre
Sexe:
Inscrit le: 21 Fév 2006
Messages: 314
Localisation: Sous la touche "Seth" ?
|
Posté le: Lun Mar 06, 2006 23:17 pm Sujet du message:
Citation: | Je
crois certain qu’une autre vie ne m’intéresse pas |
Hors la métaphore qui suit, elle n’intéresse personne mais saisit tout le
monde… :p
C’est même là le gène du dialogue social ! ^^
Citation: |
Pourtant je puis concevoir qu’une existence particulière puisse
représenter davantage que tout – au cas où l’intégrale de tout soit
nulle, mais que partiellement et localement cela ne soit pas nul
|
Et tu retombes numériquement sur mes promenades ci-dessus… hormis que le
particulier est un tout qui se particularise faussement. En fait, x=0 est un
mensonge parce qu’il faut un « x » et un égal, et le 0 n’est pas la
néantisation de tout cela ; ce qu’il faut lire, c’est la volonté du x de
se projeter comme 0 et non l’idée que x vaut 0. Ainsi, c’est là, au pire
des drames, la caractère ontologique néantisant inaliénable.
Cf. conséquemment les idées que « je me fous d’être… » où « … »
vaut « x », le métier ou la personne, ou, pour reprendre les termes de
l’énoncé non énonçant, l’« identité ».
Citation: | La
mémoire est fausse, car rien de relaté ne correspond au vécu : l’histoire
est absurde. |
Là encore, raté, mais Xénastre le sage le sait !
Si la mémoire était fausse, déjà, je n’aurais souvenir d’avoir été,
et ne serais donc jamais, ni ne suis vraiment si l’être vaut comme
découlement ou écoulement. Par ailleurs, si l’être est au-delà du temps
et du mnésique, alors, toc ! l’histoire a le sens au moins, avec la
mémoire, de valoir scrupuleusement x ;y=0 et non respectivement x et y
donnant 0. On devrait d’ailleurs dire dans ce lexique « donné », comme «
comme donné pour 0 et à 0 » mais aussi « un donnant donné pour 0 »,
puisque ce que je donne est ce que je me suis donné. On s’offre ce que
l’on se tend !
Citation: | Mais l’existence éphémère n’est elle-même qu’une
illusion, comme si l’éternité avait toujours conservé sa
vacuité. |
Et oui ! Et ma réponse n’est le fait de personne, l’écrit répondu (hé
hé) n’est pas une projection de,
c’est la ruine de la ruie où la ruine, pourtant, dans ces fumées âcres,
soporifiques, valent…
X=0.
|
Xénastre
Membre
Sexe:
Age: 60
Inscrit le: 20 Juin 2005
Messages: 154
|
Posté le: Mar Mar 07, 2006 00:28 am Sujet du message:
Quiddité hausse le niveau intellectuel du débat, donc je me permets de
copier, Quiddité, votre intervention pour y réfléchir demain plus
attentivement : merci de votre attention ! En attendant, j’avais relevé mes
fautes, dont voici par exemple :
Première faute de Xénastre :
inéluctablement ma particularité mobile ne peut que représenter une
application numérique particulière, sachant que cette particularité soit
composée d’atomes numérotés. Ainsi, cette particularité ne peut pas
prétendre à quelque universalité, puisque cette dernière – par le filtre biaisé de ma lorgnette
psychologique, ne ferait que fatalement représenter elle-même un
échantillonnage numérique encore plus restreint : au plus ma combinatoire
neuronale serait strictement inférieure à celle d’un ordre de nombre
d’Avogadro, tandis que la combinatoire de l’univers observable est à
plusieurs degrés au-dessus de cette combinatoire sur une échelle
logarithmique. J’en déduis que ma particularité mobile ne peut pas être
intéressée par autre chose qu’une application numérique particulière,
puisque l’universalité évoquée précédemment est justement un
échantillonnage numérique particulier. Donc vraisemblablement, la
proposition « une application numérique particulière ne m’intéresse pas
parce qu’elle n’a aucune valeur universelle » est inexacte voire fausse !
Whouff !
Seconde faute de Xénastre : si la
mémoire trahit, je ne puis pas affirmer qu’autrefois je croyais dans le
mystère : terrible remarque ! Il serait plus honnête de dire plutôt : il me
semble croire que je croyais dans le mystère, mais sans aucune garantie que
j’eus jamais été sensible au mystère !
Troisième faute de Xénastre : la fin
semble attester d’un critère de « conservativité » du rien quel que soit
le temps. Mais si tel est le cas, je ne puis point prétendre affirmer que la
vie accomplie vaille mieux que de vivre des millions de fois. Ainsi de même
la proposition « Je préfère un seul ouvrage bien écrit plutôt que des
millions mal écrits » ne peut pas non plus constituer une revendication
raisonnable de ma part !
|
Marquise
Actif
Sexe:
Inscrit le: 11 Fév 2006
Messages: 879
Localisation: Sud de la France
|
Posté le: Mar Mar 07, 2006 11:00 am Sujet du message:
Tu as commis des "erreurs" Xénastre... Mais tout énoncé d'une prise de
conscience humaine est forcément truffé de fautes et d'illogismes.
Xénastre a
écrit: | Seconde faute de
Xénastre : si la mémoire trahit, je ne puis pas affirmer qu’autrefois je
croyais dans le mystère : terrible remarque ! Il serait plus honnête de dire
plutôt : il me semble croire que je croyais dans le mystère, mais sans
aucune garantie que j’eus jamais été sensible au mystère
! |
Mais tout dépend de ton dégré de réalisation du fait même que la mémoire
trahit. Tu peux uniquement t'en rendre compte et ne pas encore décider
d'appliquer ta découverte à ton comportement...
En cela, je ne voyais pas une erreur notable, puisque nous fonctionnons tous
par "paliers" de réalisation. Ainsi, il est difficile, à mon avis, de
trouver un discours qui serait totalement logique et cohérent, chez une
personne qui n'est pas totalement acquise à une très grande sagesse (enfin,
ne va pas penser que je te pense peu sage, mais je t'imagine encore bien jeune
pour le rôle du "wise man" )
Ainsi, je ne crois pas que tes erreurs en soient de notables, puisqu'elles
peuvent correspondre à un état de réalisation partielle. Je pense plutôt
qu'il faut en tenir compte pour apréhender l'ensemble de ta pensée. (hum...
la clarté y perd ce que rien n'y gagne... questionne-moi si j'ai été
brouillonne )
|
Xénastre
Membre
Sexe:
Age: 60
Inscrit le: 20 Juin 2005
Messages: 154
|
Posté le: Mer Mar 08, 2006 01:20 am Sujet du message:
En tant qu’occidental accidenté, la conduite du sage me semble suicidante,
au sens d’avoir renoncé à toute réalisation pour « faire le vide » -
mais l’idée que je puisse avoir du sage me semble caricaturale. On peut
mettre mon pessimisme sur le compte de l’usure, de la fatigue… Sinistre me
semble que le « pas de mystère » contrairement à la bienveillante marche
à pas de mystère…
|
Marquise
Actif
Sexe:
Inscrit le: 11 Fév 2006
Messages: 879
Localisation: Sud de la France
|
Posté le: Mer Mar 08, 2006 11:27 am Sujet du message:
Oui, quand j'aborde l'énoncé d'un idée humaine, je la considère, par
défaut, comme imparfaite, mais j'aime justement étudier le contexte dans
lequel elle a trouvé naissance... Psy à la manque que je ne suis pas encore
|
Quiddité
Membre
Sexe:
Inscrit le: 21 Fév 2006
Messages: 314
Localisation: Sous la touche "Seth" ?
|
Posté le: Mer Mar 08, 2006 21:12 pm Sujet du message:
Citation: | mais l’idée que je puisse avoir du sage me semble
caricaturale. |
"Connais-toi toi-même".
(amen).
Excellente pertinence quant à ta "seconde faute". En tous les cas, si l'on
cherche une définition de la philosophie, l'on voit chez Xénastre la
permanence du jeu, de l'écho, des détours lexicaux et des chemins de
pensée. Oh, une sophia !
Et deux Sophie... (marquise... :p)
Citation: | au
plus ma combinatoire neuronale serait strictement inférieure à celle d’un
ordre de nombre d’Avogadro |
Non, honnêtement, inférieure encore ; il faut rester humble...
Citation: | Donc vraisemblablement, la proposition « une application
numérique particulière ne m’intéresse pas parce qu’elle n’a aucune
valeur universelle » est inexacte voire fausse ! |
Je pense sincèrement que l'antithèse (hé hé) est aussi défendable, si
l'on veut chercher l'erreur dans l'erreur. Si l'on tient pour certain, en
effet, que tout rapport numérique contient en lui-même une indépendance au
sujet qui le soumet, alors l'échelle va être vue comme ambivalente au sens
propre du terme, mais c'est omettre, et cela est noté, l'idée non tant
psychologique mais pratiquement particularisante. Il y a l'acte de faire que
le numérique tombe dans le domaine étendu du chiffre, qui ne lui appartient
plus tellement ; un retour, là, au premier sujet qui renvoie à quelque chose
qui est et n'est *conséquemment* pas. En résulte donc que si l'on se base
sur un système de valeurs trop grand, on tombe dans un sophisme, mais si on
s'y oppose, ou c'est l'hypostase au sens vulgaire, ou c'est une vérité dans
un cénacle de pensée ; d'ailleurs, si l'on pinaille dans cette
direction-là, on peut aussi se hasarder à voir que cette *pratique*
numérique est le lot d'une action réalisante, et comme telle particulière.
Amusément, pour reprendre un de vos anciens exemple, si Jojo raye sa voiture,
il ne rayera pas toutes les voitures, dans le sens pur de l'être-de-la-rayure
et de l'être comme commettre ; l'ontologie est une implication à son propre
regard même (renvoi à ma réplique première ^^).
En somme (hé hé), dans cette autoréflexivité que l'on a, on peut très
bien ne manifester l'intérêt pour l'algèbre ainsi défini. Mais peut-être
tombe-t-on dans une mauvaise foi, une fausseté plus qu'une erreur : le
système de départ est faussé par une psyché orientée (par elle-même).
L'erreur n'est pas, si l'on s'extrait de ceci, dans le domaine pratique ou
actualisant, mais dans l'ontologie même.
Bon, je faisais le constat supplémentaire, en cas de réclamation et
d'accident prolongé...
|
Xénastre
Membre
Sexe:
Age: 60
Inscrit le: 20 Juin 2005
Messages: 154
|
Posté le: Mer Mar 08, 2006 21:50 pm Sujet du message:
Quiddity a vu juste :
Citation: | «
Ah, Descartes lance sa sonde et part au derrière, ô ! derrière son analyse
! Mais c’est, après tout, prendre les devants… » |
Effectivement, par la problématique initiale, le sujet est amené à se
penser vis-à-vis de sa réfutation. C’est fâcheux. Et de quelle
réfutation ? Celle advenant par le biais de la maladie, de la douleur
insurmontable, et de la mort certaine. La stratégie consiste là à «
prendre les devants », à savoir de se réfuter par la pensée avant que la
maladie et la mort le réfute – par exemple tenter d’exclure l’espace
avant que d’être exclu de l’espace (du fait de la maladie mortelle) –
telle que la douleur soit certainement garantie.
En effet, je me situe entre une douleur insurmontable du passé et qui m’a
réfuté, et une douleur future également insurmontable et parachevée par le
trépas – et qui me réfutera au-delà de mes précautions par le biais
d’une vaticination littéraire. Mais ne croyez-vous pas que la tactique de
la diversion consistant à se mordre pour faire passer une rage « dedans »,
cela semble un peu « passé » ? Et pendant ce temps-là, au Parti Communiste
(tout le monde dort)…
|
Xénastre
Membre
Sexe:
Age: 60
Inscrit le: 20 Juin 2005
Messages: 154
|
Posté le: Mer Mar 08, 2006 23:10 pm Sujet du message:
Citation: | Donc vraisemblablement, la proposition « une application
numérique particulière ne m’intéresse pas parce qu’elle n’a aucune
valeur universelle » est inexacte voire fausse !
Je pense sincèrement que l'antithèse (hé hé) est aussi défendable, si
l'on veut chercher l'erreur dans l'erreur. Si l'on tient pour certain, en
effet, que tout rapport numérique contient en lui-même une indépendance au
sujet qui le soumet, alors l'échelle va être vue comme ambivalente au sens
propre du terme, mais c'est omettre, et cela est noté, l'idée non tant
psychologique mais pratiquement particularisante. » |
Voilà qui me semble bien résumer une mathématique post-moderne qui me
semble plus universalisante que jamais, mais composée de spécialistes où la
recherche est plus particularisante.
Citation: | «
Il y a l'acte de faire que le numérique tombe dans le domaine étendu du
chiffre, qui ne lui appartient plus tellement ; un retour, là, au premier
sujet qui renvoie à quelque chose qui est et n'est *conséquemment* pas. En
résulte donc que si l'on se base sur un système de valeurs trop grand, on
tombe dans un sophisme, mais si on s'y oppose, ou c'est l'hypostase au sens
vulgaire, ou c'est une vérité dans un cénacle de pensée
» |
Evidemment, ça me fait penser au mathématicien du XIXème siècle Georg
Cantor : dommage que quelques arcanes m’apparaissent pour resombrer
rapidement dans l’oubli… Et les mathématiques de notre époque me
semblent plus insaisissables – c’est parce que j’en suis encore à
l’hypostase au sens vulgaire…
Citation: | «
Mais peut-être tombe-t-on dans une mauvaise foi, une fausseté plus qu'une
erreur : le système de départ est faussé par une psyché orientée (par
elle-même).
L'erreur n'est pas, si l'on s'extrait de ceci, dans le domaine pratique ou
actualisant, mais dans l'ontologie même. » |
La distinction que vous faites entre l’erreur et la fausseté, m’évoque
ceci : l’erreur me parait comme le parcours erratique, la vadrouille, le
vagabondage, par des chemins pervers au sens de déviant (merci la bouteille)
en divertissant quant aux buts – alors en ce sens, l’erreur m’apparaît
en tant que trajectoire de promenade ou de pensée qui, en tant que telle,
n’est évidemment pas fausse, à savoir qu’un détour par Pékin quand on
voulait aller à Rome, cela n’est pas faux que d’être vraiment allé
quelque part. Dire que mon dictionnaire insiste lourdement sur la fausseté de
l’erreur. Mais si l’erreur était le faux, on n’aurait pas besoin des
deux mots, un seul suffirait. Ainsi l’histoire en son cheminement me semble
de l’errance en tant que parcours chaotique, c’est-à-dire de l’ordre de
l’erreur, mais non pas de la fausseté. Sur un quiproquo entre « erreur »
et « faux », à Flatland, on déclarerait une guerre pour moins que cela !
Citation: | «
le système de départ est faussé par une psyché orientée (par elle-même)
» |
Là j’avoue qu’en terme de variétés orientées, j’ai trop peu de
références mathématiques : je ressasse souvent l’idée du parcours
d’une jauge sur la surface non orientable du ruban de Möbius et telle que
le « vrai / plus » se retrouve en « faux / moins » après un tour. Pour
l’anecdote, le sigle « ∞ » indexant l’infini est la lemniscate de
Bernouilli étant une projection plane d’un ruban de Möbius. L’idée du
Möbius temporel m’a désorientée, je m’en suis trouvé tout retourné
comme au travers d’une bouteille de Klein – pas une partie de plaisir, pas
d’Evian, merci la bouteille : la réalité d’aurais-je été fusse ai-je
allé plus complexe qu’il était est et sera.
|
Quiddité
Membre
Sexe:
Inscrit le: 21 Fév 2006
Messages: 314
Localisation: Sous la touche "Seth" ?
|
Posté le: Jeu Mar 09, 2006 22:37 pm Sujet du message:
[quote]c’est parce que j’en suis encore à l’hypostase au sens
vulgaire…[quote]
Quelle modestie ! Allons, allons, la mathématique est immanence et
transcendance tout à la fois, et je suis certain que vous oscillez
positivement entre ces deux pôles, avec une aimantation nihiliste de
surcroît !
Citation: | déviant (merci la bouteille) |
Mdr !
A cela je réponds : "naïf" !
Oui, bien sûr, en ce qui regarde la synonymie, elle n'est toujours que
parasynonymie. Mais il ne faut s'y formaliser, assurément ; toutefois, la
philosophie a, outre même ses appétences linguistiques et philologiques, des
déviances (sans vies rances) lexicalement plus précises. Le domaine de la
sémantique devrait être aussi riche que celui de nos considérations. Mais
enfin... le monde probablement se souviendrait bien moins de mots encore
(quand on sait que l'anglais en est pourtant pourvu du double en somme globale
! et paradoxalement en use bien moins, ne se troublant des répétitions
(préciosité française !)).
Mais l'avantage d'un tel ruban, c'est que l'on ne sait en faire le tour de la
question... aussi la limite cognitive que l'on peut en avoir est le digne
reflet de son infini versatile... mais, versa-t-il, vraiment ?
|
Quiddité
Membre
Sexe:
Inscrit le: 21 Fév 2006
Messages: 314
Localisation: Sous la touche "Seth" ?
|
Posté le: Jeu Mar 09, 2006 22:46 pm Sujet du message:
Mais pour les douleurs existentielles...
Yah, il arrive dans les cours méandreux de la vie de se laisser aller aux
angoisses, ou aux dures réalités, et elles deviennent cruelles d'autant
qu'elles poussent l'homme à exécuter un sursaut d'esprit qui le rend plus
lucide que jamais. Conséquemment, les fuites sont des fruits tant de la
douleur que de la passion du dépassement.
Mais le problème, c'est que dans cette logique, qui vite n'en devient plus
une, il y a la nécessite ardente de dépasser ce dépassement, puisque
autrement c'est le rappel incessant d'un mal qui nous ronge et perdure. Là
encore, on peut même supposer que ce détachement-ci ne résolve pas le tout,
si on songe encore à ses origines, simplement plus lointaines.
Toutefois, suivant la philosophie propre de chaque individu, il y a toujours
des façons d'extérioriser, non l'être ni la douleur, mais les
considérations spirituelles subséquentes. Ce n'est pas le PC qui s'agite,
yah, mais non plus le PCV qui fait retentir ou le PVC qui tourne à
l'incandescent, non... le bon charbon, du bel Ocre, c'est encore la parfaite
implication d'une positivité thétique et seulement thétique. En somme,
forcer la main des mathématiques et, comme vous le notez bien, si c'est
notamment là votre pivot de pensée, déformer les réalités, ne sont des
actes de traîtrise comme une lucidité d'avant-garde le laisse supputer ;
non, tout est permis, et fondamentalement même. Les barrières de nos
considérations sont le fait de nos considérations même ; certains diront
d'une éducation, et les plus gauchistes des conditions d'existence. Mais si une chose est insoluble, alors elle est
soluble.
Si la nature est mathématique, et l'homme est naturel, l'homme est,
assurément pour le bien et l'infini, mathématique ; et de cet homme comme de
ces maths, nous n'avons qu'un vieux point persistant d'un Euclide...
durablement présent. Pour tout le reste, il y a ce que la volonté propose et
façonne, dirait Schopenhauer.
|