La nuit et la douleur


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Lucinda
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Message Posté le: Ven Jan 27, 2006 00:57 am    Sujet du message: La nuit et la douleur
Voici un texte que j'ai pu écrire.



La nuit englobe les plus belles douleurs. Le froid les ravive et me les rappelle. Un vent glacé me souffle sur le visage, caressant ma peau. Mon corps tente de lutter contre cette froideur de l’air mais il finit par se résigner, trop fatigué par la vie qui le mène à combattre sans cesse. La vie fait son travail de mémoire et me murmure à l’oreille. Un murmure si léger et pourtant si lourd de signification. Une simple sensation retrouvée et ce murmure entre dans mon âme, s’y engouffre, se fait une place au soleil de ma peine. Le froid me dicte une marche rapide, mais les murmures prennent le dessus. La nature me rejoint, me soufflant un air frais, un air de souvenirs. Je laisse mon corps se livrer à elle, profitant de ce simple souffle. La nature et la vie se mélangent, me laissant dans un bien-être propre à la souffrance. Une caresse naît, toute petite puis frôle ma peau lentement. La chaleur d’une larme, un réconfort sans égal, la chaleur qui prend en un instant la place d’un froid insistant. Cette goutte continue son chemin, pourtant si sombre de par sa nature, elle me paraît soudain si belle, si touchante, si attendrissante. Je savoure cet instant, cette seconde de soulagement. Mais lorsque la deuxième roule, alors mon âme se met à crier, à hurler… elle souffre, et je ne peux rien y faire. Tel un engrenage en marche, la caresse se mêle à la souffrance pour ne faire plus qu’un : une caresse douloureuse. La nature suit en chœur cet étrange ballet, elle me le montre à sa manière. Le vent glacé intensifie la caresse douloureuse tout en immobilisant mon corps, l’empêchant de se défendre, lui dictant sa conduite, lui imposant la marche ç suivre. Une nouvelle caresse naît alors qu’un murmure retentit en moi : la vie s’immisce dans mon esprit et met à nu une nouvelle souffrance et la partage avec moi. Toutes deux nous redécouvrons ce sentiment si vite oublié. Pourquoi ? Pourquoi ne laisse-t-elle pas cette partie de mon âme en paix ? Une larme sombre coule, caressant ma peau, m’apaisant de ce sentiment refoulé qui naît en moi. Mes pas se font moins rapide. Le froid ralentit leur avancée, et m’offre à cette nuit froide. Une nuit tellement moins belle qu’une autre. Le froid et le vent froid s’allient parfois pour faire naître un souvenir merveilleux. Le souvenir de l’approche de l’heureux, sous un ciel bienveillant, chaque étoile me montrant la beauté de la nature. Les yeux plongés dans cette beauté, l’heureux était apparu, pas très loin. Ce souvenir s’efface, le froid a décidé de rester seul, laissant le vent me mordre le visage. Une dernière douleur, une dernière caresse. Les murmures s’enfuient. Une douce chaleur envahit mon corps, le sortant de son sommeil forcé. Les caresses sont toujours là, mais beaucoup plus faibles. Elles ne frôlent plus qu’un peu mon corps. Les murmures se taisent, me laissant seule, seule au milieu de cette chaleur, seule avec ces caresses mourantes. Mon corps me soutient, les douleurs s’en retournent dans l’ombre et les caresses se figent. Mon esprit se repose de cette épreuve, se soulage de ce silence naissant. Tout m’indiffère, mon corps et mon esprit n’aspire plus qu’à une chose : dormir, rejoindre ce souvenir merveilleux d’un ciel bienveillant.
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Message Posté le: Ven Jan 27, 2006 01:17 am    Sujet du message: Re: La nuit et la douleur
Lucinda a écrit:
Voici un texte que j'ai pu écrire.



La nuit englobe les plus belles douleurs. Le froid les ravive et me les rappelle. Un vent glacé me souffle sur le visage, caressant ma peau. Mon corps tente de lutter contre cette froideur de l’air mais il finit par se résigner, trop fatigué par la vie qui le mène à combattre sans cesse. La vie fait son travail de mémoire et me murmure à l’oreille. Un murmure si léger et pourtant si lourd de signification. Une simple sensation retrouvée et ce murmure entre dans mon âme, s’y engouffre, se fait une place au soleil de ma peine. Le froid me dicte une marche rapide, mais les murmures prennent le dessus. La nature me rejoint, me soufflant un air frais, un air de souvenirs. Je laisse mon corps se livrer à elle, profitant de ce simple souffle. La nature et la vie se mélangent, me laissant dans un bien-être propre à la souffrance. Une caresse naît, toute petite puis frôle ma peau lentement. La chaleur d’une larme, un réconfort sans égal, la chaleur qui prend en un instant la place d’un froid insistant. Cette goutte continue son chemin, pourtant si sombre de par sa nature, elle me paraît soudain si belle, si touchante, si attendrissante. Je savoure cet instant, cette seconde de soulagement. Mais lorsque la deuxième roule, alors mon âme se met à crier, à hurler… elle souffre, et je ne peux rien y faire. Tel un engrenage en marche, la caresse se mêle à la souffrance pour ne faire plus qu’un : une caresse douloureuse. La nature suit en chœur cet étrange ballet, elle me le montre à sa manière. Le vent glacé intensifie la caresse douloureuse tout en immobilisant mon corps, l’empêchant de se défendre, lui dictant sa conduite, lui imposant la marche ç suivre. Une nouvelle caresse naît alors qu’un murmure retentit en moi : la vie s’immisce dans mon esprit et met à nu une nouvelle souffrance et la partage avec moi. Toutes deux nous redécouvrons ce sentiment si vite oublié. Pourquoi ? Pourquoi ne laisse-t-elle pas cette partie de mon âme en paix ? Une larme sombre coule, caressant ma peau, m’apaisant de ce sentiment refoulé qui naît en moi. Mes pas se font moins rapide. Le froid ralentit leur avancée, et m’offre à cette nuit froide. Une nuit tellement moins belle qu’une autre. Le froid et le vent froid s’allient parfois pour faire naître un souvenir merveilleux. Le souvenir de l’approche de l’heureux, sous un ciel bienveillant, chaque étoile me montrant la beauté de la nature. Les yeux plongés dans cette beauté, l’heureux était apparu, pas très loin. Ce souvenir s’efface, le froid a décidé de rester seul, laissant le vent me mordre le visage. Une dernière douleur, une dernière caresse. Les murmures s’enfuient. Une douce chaleur envahit mon corps, le sortant de son sommeil forcé. Les caresses sont toujours là, mais beaucoup plus faibles. Elles ne frôlent plus qu’un peu mon corps. Les murmures se taisent, me laissant seule, seule au milieu de cette chaleur, seule avec ces caresses mourantes. Mon corps me soutient, les douleurs s’en retournent dans l’ombre et les caresses se figent. Mon esprit se repose de cette épreuve, se soulage de ce silence naissant. Tout m’indiffère, mon corps et mon esprit n’aspire plus qu’à une chose : dormir, rejoindre ce souvenir merveilleux d’un ciel bienveillant.


...C'est presque comme de la musique symphonique. Le crecendo est vraiment bien emmené...La descente aussi.
C'est vraiment trés beau.
Lucinda
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Message Posté le: Ven Jan 27, 2006 01:20 am    Sujet du message:
Cela me touche vraiment. La reconnaissance, ne serait-ce que par une personne apporte tellement à quelqu'un... Alors merci.

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