Xénastre
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Posté le: Dim Jan 22, 2006 03:21 am Sujet du message: un exemple traité scolairement : l'illusion gouverne-t-elle?
Voici un exemple de plan simple, à propos d’un sujet drôle tel que :
l’illusion gouverne-t-elle le monde ? Dans ce cas j’applique la méthode
de Wittgenstein – confère son Tractatus, dont voici un exemple de plan à
compléter à souhaits en sous-rubriques, ou à corriger pour plus ou moins de
rigueur :
1. La thèse : l’illusion gouverne le
monde
1.1 Le monde est lui-même illusoire,
il est réalité irréelle :
1.1.1 l’illusion est elle-même un automatisme fonctionnel gouvernant le
monde, mais le gouvernant n’est personne
1.1.2 l’illusion gouverne, alors le gouvernant est lui-même un produit
illusoire de l’illusion
1.1.3 on s’illusionne sur la réalité du monde, et on croit régner
1.1.4 l’homme est totalement dupe de cette réalité illusoire
1.1.5 l’illusion nous semble étrangère, pourtant elle nous gouverne
1.2 Le monde n’est pas illusoire,
mais l’illusion gouverne le monde
1.2.1 le monde est régi par l’illusion, mais l’homme n’est pas dupe de
l’illusion
1.2.2 l’illusion gouverne, mais le gouvernant n’est pas illusoire
1.2.3 on s’illusionne sur le fait qu’il soit impossible de régner en tant
que produit illusoire
2. L’antithèse : l’illusion ne gouverne
pas le monde
2.1 Le monde est extérieur à
l’illusion des hommes, il est réalité réelle
2.1.1 mais l’illusion ne peut pas gouverner sur ce qui est étranger à
cette illusion
2.1.2 l’illusion des uns peut faire la désillusion des autres, toutes
choses égales par ailleurs
2.1.3 on s’illusionne sur la réalité du monde, sans que rien n’y change
au monde
2.1.4 l’illusion altère la mentalité des hommes sans changer le monde
2.2 L’illusion ne nous est pas
étrangère, mais en aucun cas elle peut nous gouverner.
2.3 L’illusion n’existe
pas, alors la seule illusion consiste à croire qu’on se fasse des
illusions. Alors ce qui gouverne le monde n’est pas une illusion.
3. Discussion :
On aura bien noté les paradoxes du « tout est faux excepté le fait que tout
soit faux » et « tout est vrai excepté le fait que tout soit vrai ». On
aura bien distillé la différence entre la
réalité et le réel : la réalité en tant que caractère
éventuellement erroné de ce qui est réel – qui n’est pas
nécessairement le réel lui-même, mais éventuellement l’une de ses
composantes parmi d’autres. Le problème est complexe du fait du chiasme symplectique {réalité virtuelle / réel
actuel} <--> {réalité actuelle / réel virtuel}, générique
dont un exemple dans le contresens courant est : {la vie est dure / la nature
a horreur du vide} <--> {la vie a horreur du vide / la nature est dure}.
L’idéalisme transcendantal permet de
concevoir l’être de l’étant depuis ce dernier, de concevoir ses
invariants structuraux, mais si la réalité est manifestée, l’existence du
réel semble quant à lui franchement
hypothétique : selon une réalité
illusoire, si ce qui n’est pas illusoire n’est rien que néant, alors le
réel peut ne pas exister – ou s’il existe, ce peut être le réel
mathématique n’étant que la ligne droite des nombres ordonnés. Or par
exemple, après avoir découvert que je n’avais pas d’âme métaphysique,
mais seulement une âme cybernétique, alors ce non-sens aurait dû impliquer
mon suicide illico. Mais il n’en est rien, parce que l’âme métaphysique
n’est probablement qu’une illusion – ne pesant rien comparativement à
l’interdit cybernétique du suicide i.e. la sanction certaine via la
douleur. Lors de ces investigations, on aura observé que l’application par
affects ne peut en aucun cas servir de certification : l’affectation de
douleurs ou de plaisirs à la réalité sensible ne prouve absolument pas
qu’elle soit réelle ni qu’elle soit authentique --> c’est là toute
l’absurdité du forçage du faux à être là à tous prix et justifiant des
exactions historiques qu’on connaît (le faux à être là c’est le «
dasein »), sinon on serait en permanence dans le paralogisme du style : ça
fait mal donc c’est faux, ça fait du bien donc c’est vrai – ou
l’inverse… En somme une réalité qui me
nie et me réfute, ou qui me gratifie et me récompense, cela ne prouve pas
qu’elle soit réelle ni authentique.
4. Synthèse :
l’illusion est certainement prolifique de même que dans certains jeux
d’erreurs. Lorsque l’illusion cause du souci, la sagesse recommande
plutôt la désillusion, tandis que lorsque l’illusion favorise le
bien-être, la sagesse n’est pas opposée à l’illusion. Il n’en vaut
pas la peine de s’embarrasser pour tous ces problèmes, d’où la question
connexe : tout problème n’est-il qu’un faux problème ? Ainsi donc, l’absurdité des affects aura
consisté à avoir raison malgré tous ses torts…
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zozo
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Xénastre
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Posté le: Dim Jan 22, 2006 23:45 pm Sujet du message: aspect illusoire des représentants de la loi
Dans le premier cas où le gouvernant n’est
personne, il est question dans le paragraphe 1.1.1 de traiter des lois
aveugles de la physique régissant l’univers observable : ces lois non
nécessairement écrites a priori, n’ont besoin ni d’auteur, ni de
créateur, ni d’inventeur : en ce sens dire que Isaac Newton inventa la loi
de la gravitation, ou que l’espace euclidien est dû à Euclide, cela est
délirant donc illusoire. Ainsi, Peter Ô Chnoc aurait découvert la
gravitation, l’unité de force se serait appelé un « Chnoc » ; Truc Much
aurait été le premier à considérer notre espace métrique, pour que
l’espace eût été désigné de « Truc-Muchien » ! En effet, a priori, une réalité sordide telle que
la notre se dispenserait totalement de quelque divinité factice qui
l’aurait conchiée.
Dans le paragraphe suivant, où le gouvernant
serait un produit illusoire de l’illusion, il serait question cette
fois dans le paragraphe 1.1.2 de la réalité sociale et politique : ici,
l’illusion consiste à croire que le
représentant politique dirige – tandis qu’en pratique, en tant
qu’homme de paille – jouant la comédie, il n’a aucun réel pouvoir, parce qu’il est entièrement
manipulé par l’entourage tel une marionnette. L’homme politique ne fait
que répondre à des obligations et contraintes de la société à laquelle il
est dédié en tant que membre de parti – et réagissant à ses parties, il
en représente le phallus, la loi
phallique --> dixit la psychanalyse. En revanche, ce qui tire les
ficelles, ce n’est pas le représentant apparent (i.e. la marionnette
politique n’ayant aucun pouvoir réel), mais l’administration, la Sainte Inquisition Fiscale exerçant un
pouvoir absolu. Or la force de cette secte
sociale est due au fait justement que son centre soit complètement
vide, aveugle et totalement dépourvu de personnalité – ce qui fait
fonctionner la secte sociale n’est absolument personne, ce n’est qu’une
méga-machine étatique complètement dépourvue de personnalité centrale. En
somme, si la marionnette politique
n’est qu’un leurre, certains
déplorent que la plupart des concitoyens n’y croient plus du tout – qu’ils n’aient même plus d’idéal vers lequel
élever leur individualité illusoire.
Ces faits établis, on pourra éventuellement
en élaborer une déconstruction dans l’antithèse, l’étude complète
passant par l’observation de toutes les hypothèses contradictoires.
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