La nullité énergétique du vivant : la douleur, mobile de…


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Xénastre
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Message Posté le: Dim Jan 15, 2006 18:58 pm    Sujet du message: La nullité énergétique du vivant : la douleur, mobile de…
La vie ne vaut pas la peine d’être vécue : je laisse là l’astuce syntaxique, pour évoquer le cardinal mobile de… A quoi bon un tableau de Mendéléjev, tant que l’on n’ait pas établi une classification périodique des constituants de la douleur ? Plutôt qu’une énumération de quelques genres de douleurs comme suit – extensible à l’infini, on aurait préféré quelques mises en équations sibyllines. Voici donc une liste non exhaustive de genres de douleurs (de mémoire) :

Douleurs de l’esprit : je me sens terriblement mal sans que la douleur ne soie nulle part localisée dans le corps ou douleur hors corps, le médecin lambda dira : « vous n’avez rien » ; par exemple de rationalisation ce qui peut faire mal à l’esprit est de sentir que le réel c’est qu’il n’y a pas d’espace, mais avec une réalité spatialement circonscrite – le drame c’est que nous sommes tous morts – se sentir fou lorsque le temps se fractalise puis devient lui-même extramultidimensionnel tel qu’on se sente irrémédiablement perdu. La douleur de l’esprit est caractérisée par une intolérance telle que la souffrance se dépasse à l’infini… Aucune médecine officielle ne peut la soulager.

La douleur spirituelle peut être extrêmement intense, elle est caractérisée par l’absence de seuil d’intolérance, c’est le cas lorsqu’on sent que la douleur élève l’âme et contribue à notre bien : c’est du moins la thèse des doloristes ! Ce n’est pas du masochisme car il n’y a pas de vile jouissance pour autant que cette dernière ne gratifierait que la servitude servile à la loi. Elle peut être approfondissement comme ce qui est susceptible de donner le sentiment de contribuer à de la créativité – cela à l’opposé de la douleur de l’esprit qui coïncide plutôt à la déchéance de soi.

La douleur pariétale : la surface du corps innervé est sensible aux brûlures, coupures, piqûres, etc… Cette douleur est très facilement localisable sur le corps : ça pique typiquement quand je dis que j’ai mal là, oui, là. Le docteur demande : « à quelle partie du corps avez-vous particulièrement mal ? » Et le patient de répondre : – A Dieu ! – Et où situez-vous Dieu ? – Là, oui, là, voyez, c’est là !

Douleurs internes mécaniques ou organiques : maux de cœur, épigastriques, nausées, aérophagies, séquelles d’opérations chirurgicales, et cætera… mal-être dans son corps, le plus souvent triturable par la médecine officielle. Egalement localisables au niveau du corps. Elles peuvent être aussi dues à la croissance ou au vieillissement, comme les douleurs dorsales, articulaires, etc… Je me souviens avoir eu horriblement mal lorsqu’on m’a enfoncé un serpent de plus d’un centimètre de diamètre et un mètre de long pour traquer l’ulcère lors d’une endoscopie – un viol odieux ! – « intense sécrétion biliaire » dixit le « mes2seins ». La dernière foi, c’est quand j’ai senti la moelle de l’os refluer en giclant lorsque le chirurgien m’a embroché avec une broche – mais c’était une erreur dont j’ai fait les frais.

Douleurs profondes : le corps est le terrain d’humiliations et la souffrance est très fréquemment interprétée en tant que punition par un démon sadique qui nous violerait de l’intérieur. De nouvelles armes pour affecter l’ennemi sans percevoir son agresseur sont utilisées, mais c’est top secret. Reste à savoir si les douleurs de l’esprit ne sont pas également causées par ces démons ?

Douleur sadique, sadomasochique : quand on est victime de viol, cela rejoint la douleur violente (un drôle de pléonasme). Moi je me souviens d’avoir beaucoup souffert du sadisme moral par les professeurs à l’école, puis du sadisme physique des vilains dans les cours de récréation : j’ai beaucoup souffert de promiscuité et maltraitance à l’école – l’enfer c’est les autres (sic), cela n’est pas uniquement une métaphore.

Douleur de persécution : corollaire de la précédente ; causées par la promiscuité, typiquement dues à l’agressivité de professeurs ou d’employeurs avec menaces de mises en péril voir d’échecs effectifs.

Douleurs masochiques : le générique est une douleur physique afin d’obtenir un plaisir moral ou un plaisir offert à autrui – classiquement un bénéfice secondaire. Sachant que la sexualité peut faire mal physiquement, on peut l’abandonner ; mais au bout d’un certain temps, on peut éprouver de la difficulté de croire que les autres humains pouvaient prendre du plaisir dans la sexualité.

Douleurs psychosomatiques : une mauvaise nouvelle, comme le suicide d’un proche ou une menace de licenciement, cela peut conduire à des maladies comme le cancer, voire des douleurs profondes, mécaniques, et cætera… Parfois la douleur de l’esprit se fixe en une région du corps, notamment le plexus solaire ou l’abdomen : je sais que cela provoque d’intolérables douleurs, même si le médecin persiste à dire : « vous n’avez rien ». Les cénesthésies peuvent migrer dans le corps, se transmuer en névralgies, migraines, etc… Parfois la douleur intègre le corps tout entier : c’est l’horreur d’une douleur infinie sans limité telle qu’on a mal absolument partout ! Mais qui sait s’il ne cela vient pas du démoniaque ?

Douleur psychologique : le sujet éprouve des simplexes à se situer socialement, à trouver une situation dans la société. Il est susceptible aux opinions que les autres se font de lui. C’est le cas du malaise des transsexuels qui n’est que social. Cela se soigne très bien par la psychothérapie élémentaire.

Douleur identitaire : rejoint la précédente – typiquement, avoir l’impression de se retrouver dans la peau d’un autre, suite à un accident. Par exemple se réveiller homme tandis qu’on était persuadé d’avoir été femme la veille, ou se réveiller femme en ayant été homme la veille. L’absurdité de l’identité se manifeste en tant qu’épreuve.

Douleur hallucinatoire : rare, car on se plaint rarement de ses hallucinations, sauf quand on a terriblement peur : ce peut être le cas quand on se sent dévoré par des monstres, ou précipité sans s’y attendre dans un Abîme beaucoup trop profond ! Par exemple : dans la nuit de novembre à décembre 1993 du calendrier étatique, j’ai vu éclater un soleil : je fus désintégré c’est-à-dire anéanti, puis réintégré c’est-à-dire reconstitué ex-nihilo dans le corps d’un autre. Rien d’une quelconque mémoire des sens que j’avais avant anéantissement ne se retrouvait : dans la peau d’un autre tout parait différent, les sons, les odeurs, le goût, le toucher, les articulations symboliques... La réalité ne serait qu’un rêve hallucinatoire, la réalité ne serait pas réelle ? Scissions, ruptures du champ perceptif comme lors d’un zapping télévisuel (sauf que là, c’est le champ perceptif qui saute quand on pète les plombs).

Douleur cauchemardesque : cauchemar de télévision, bouffées délirantes, atroce douleur infinie de décapitation durant le sommeil, éveil brutal précipitant dans la mort violente.

Douleur morale : cela rejoint un peu la douleur psychologique, à ceci près qu’il n’y a pas de recette ni de remède dans la psychologie classique – de la le recours à la philosophie, la psychanalyse, mais quand la situation est désespérée dans le pire des cas, à la psychiatrie. On souffre que la réalité soit sordide ou mauvaise, qu’on n’aie nulle par où aller pour se sentir à l’aise. La source de la douleur morale tient en une série de jugements sur ce qui est censé être bien ou mal. La compassion, mais son corollaire étant l’autocompassion est un sinistre exemple de souffrance morale…

Douleur traumatique et post-traumatique : un accident d’auto ou de moto peut entraîner des complications, avec des lésions internes qui n’étaient pas visibles au départ. Par exemple, depuis mon accident, je suis affecté par de fréquentes fatigues et douleurs chroniques… Mémoire de déchirements, écartèlement, écrasement, distorsions des chairs, plaies béantes…

Douleur de membre fantôme : suite à la perte d’un membre après mutilation ou amputation, on continue d’éprouver des douleurs atroces liés au membre disparu. Souvent, on a le sentiment que perdre partiellement est pire que de tout perdre.

Douleurs phobiques : vieux mots écrire avec de vrais bics ! Le schizo freine, mais le motard accélère ! Claustrophobie, agoraphobie, gérontophobie, homophobie, zoophobie, robophobie, numérophobie, dolophobie (i.e. intolérance à la douleur), hypocondrie, acrophobie, photophobie, astrophobie et xénophobie (pour corollaire la Xénastrophobie), et cætera…

Douleur de dissociation : fréquente chez les cancéreux ou sidéens en phase terminale – cruelle trahison de la réalité matérielle : tout fout le camp !

Douleur de désir : selon les trois axes du désir dans sa triple négativité : besoin, manque et envie – c’est un moins que rien assez commun, mais extrêmement mutilante et pénalisante. La douleur serait moindre, pour autant qu’on cherche à souffrir le moins possible, mais la nouvelle cruauté aura consisté, non pas de souffrir de son propre désir – ce qui serait la moindre des cruautés, mais de souffrir du désir de l’autre à notre dépend : grosso modo, nous souffririons des inconvénients du désir de l’autre, tandis que ce dernier récolterait les bénéfices secondaires de nos peines : c’est dans cette abominable réalité que la civilisation a crû innover par rapport à un bouddhisme préchrétien.

Douleur d’angoisse : c’est comme la douleur de l’esprit, parfois sans esprit mais parfois avec de l’esprit, mais affectant l’âme, on craint qu’un malheur arrive ou l’on se sent impuissant dans un malheur qui est arrivé. Parfois on dit que c’est sans cause ou non étiologique, ou qu’on ne sait pas identifier la cause : on appelle cela couramment la peur sans objet, mais alors n’est-on pas l’objet de sa peur ? Parfois, la douleur d’angoisse est somatisée par un resserrement au niveau de la gorge, des douleurs au plexus solaire… parfois il s’agit de l’angoisse de morcellement telle qu’on aie l’impression que son corps de se détache en morceaux, voire éclate comme du verre i.e. angoisse de morcellement, d’éclatement… Mais il y a l’angoisse de se sentir rejeté, comme si tout l’environnement me reniait, tentait de m’éliminer. Sentiment de culpabilité sans culpabilité, et cætera…

Douleur de peur panique : la peur inhibant nos fonctions vitales – mort passagère dans la panique de mort imminente, elle provoque des vasoconstrictions et des tétanies qui peuvent être extrêmement douloureuses. On peut être paralysé par la peur comme d’être emmuré vivant (ce qui peut être commun à l’angoisse), avec des raideurs dans tout le corps, cela rejoint le fait de se sentir mal partout. Dans le danger, on somatise, alors cela rejoint la douleur psychosomatique.

Douleur de stress : lors d’une fatigue suite à un surmenage, on se sent contraint de travailler. On sent des tiraillements dans le corps, comme s’il était soumis à des contraintes. Parfois au contraire de la fatigue extrême, le stress apparaît comme une surexcitation avec tension nerveuse, on est surmené.

Douleur d’empoisonnement : consécutive à la prise de drogues ou de médicaments, effets de manques, avec douleurs mécaniques et organiques, douleurs hallucinatoires… Ne pas oublier que les trois quarts des neuroleptiques du marché sont des dépresseurs du système nerveux central – la stratégie étant de déprimer le sujet afin de l’anesthésier, mais la déprime est elle-même extrêmement pénible et mutilante.

Douleur de laideur : lorsque la vision d’images rappel le sentiment de mal indestructible, de laideur absolue : par exemple, tomber en effroi devant la laideur des monuments fascistes bordant l’avenue menant à la basilique Saint Pierre de Rome.

Douleur de putréfaction : odeurs nauséabondes voire cadavériques.

Douleur hypercomplexe : devant un problème d’une inextricable complexité – qu’on n’arrive nullement à démêler les écheveaux pour expliciter ses formules. De l’angoisse de pages aux conjectures angoissantes.

Douleur de condamnation : quand on se sent condamné à jamais pour toujours à jamais pour toujours… lorsque des amis décèdent et qu’on doive faire de deuil de tout un passé. Mais on peut avoir le sentiment d’être abominé, comme sujet d’une malédiction.

Douleur d’exclusion : rejoint la condamnation, quand on sent qu’on va se sentir expulsé de l’espace, qu’on ne trouve plus de place en espace – l’infini intersidéral est sidérant : des étendues quasi-infinies, mais même pas un mètre carré d’espace disponible pour l’exclu !

Douleur de confinement : lorsqu’on souffre d’être confiné dans un lieu sordide tel que la prison, l’hôpital, l’école, ou la famille – ou, disons-le carrément l’impression d’être emmuré vivant dans un corps, impression de paralysie --> de l’infini dans la douleur.

Douleur de ressouvenir : souvenir désagréable, impression de douleur lors du passage en un lieu évoquant une souffrance passée i.e. là où je fus violé.

Douleurs profondes remontant du fond des âges : typiquement, extrême sentiment de nostalgie pour des Dieux ou des civilisations disparus.

Douleur d’impatience : la douleur induit des mouvements comme de se lever, de s’asseoir, de se coucher, mais mal à l’aise quel que soit le lieu.

Douleurs d’inversions : typiquement d’anciens délices se retournant en supplices --> le plaisir gustatifs se retourne en d’atroces brûlures buccales ; la déglutition et la voix se muent en étranglements ; le bronzage au soleil se transforme en d’épouvantables piqûres dorsales ; les spasmes orgastiques deviennent d’effroyables souffrances spasmodiques ; les lieux de prédilections se retrouvent en milieux sordides, et cætera… La loi nihiliste impose qu’à chaque réjouissance corresponde à une pénalité opposée : à ce compte, soit le nihilisme est optimiste, soit mon jargon est hypocrite. En effet, il n’existe pas de « joui-plaisir » dans mon franc parler, pourtant le souffre-douleur existe. Le nihilisme est optimiste dans la mesure où à chaque souffre-douleur, il devrait exister un « joui-plaisir ». Qui n’a pas dit que le monde serait mieux à l’envers, mais notre monde n’est-il pas à l’envers ?

Douleur partout : avoir mal partout.

Douleur d’ennui : on s’ennuie terriblement en attendant un événement qui s’éternise à ne pas advenir, ou à ne pas savoir quoi faire, tandis qu’on est censé devoir faire.

Ce n’est qu’une introduction, car on peut poursuivre par les douleurs dépressives : une douleur affective serait un drôle de pléonasme un peu fourre-tout --> dépressions nerveuses du style : mélancolies, nostalgies, chagrins, tristesses, neurasthénies, langueurs, spleens, découragements, morosités, afflictions, impuissances, abattements, amertumes, peines, grisailles, et cætera…

La plupart des douleurs sont oubliées ou refoulées dans l’inconscient, elles rendent la vie impossible i.e. le réel en tant qu’impossible. Cette liste n’est pas exhaustive, si la liste des modes de douleurs dépassait le nombre des catégories (dénombrable) : embrayer sur l’histoire et la folie, effectivement le texte relatif à la douleur n’a plus de fin… On conçoit ainsi que personne ne soit disposée à revenir – exit les revenants et autres réincarnations. Le mal semble indestructible.

Enfin il faut savoir que scientifiquement certifié, tous les bilans énergétiques d’un sujet sont nuls i.e. l’énergie produite par un organisme vivant est rigoureusement nulle. Pourtant la représentation mentale que j’ai de l’énergie est précisément la douleur : c’est dire que l’expérience personnelle et la certification scientifique ne me semblent pas correspondre. Par exemple, personnellement, la froidure et la brûlure me semblent négatifs, tandis que la chaleur et la fraîcheur me semblent positifs --> ça ne correspond pas avec ce qui est scientifiquement certifié en terme de température !
zozo
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Message Posté le: Dim Jan 15, 2006 19:19 pm    Sujet du message:
bonne thérapie l'ami... Laughing
Xénastre
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Message Posté le: Dim Jan 15, 2006 21:34 pm    Sujet du message: et la question de l'euthanasie
Le comble de l’immanence pour un philosophe, cela consiste à se défenestrer : Gilles Deleuze
• Ethymologiquement, "euthanos" signifie la "bonne mort".
• Au sens moderne du terme, l'euthanasie signifie : provoquer ou hâter la mort pour abréger les souffrances
• On distingue :
o L'euthanasie active :
Elle suppose le geste d'un tiers qui donne la mort.
o L'euthanasie passive :
C'est l'arrêt des traitements (sauf soins palliatifs) qui abrège la vie lorsque le cas est désespéré.
Certains contestent cette distinction au motif que l'euthanasie passive serait un refus d'acharnement thérapeutique (légal).

Paradoxalement, je ne puis formuler aucune position philosophique sur l’euthanasie. En effet, pour prendre position, il faudrait une stratégie politique. Mais pour autant que je n’en aie aucune, je ne puis point avoir d’opinion sur la législation en vigueur dans nos pays.
Xénastre
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Message Posté le: Lun Jan 16, 2006 21:13 pm    Sujet du message: C'était du politiquement incorrect
Remarque : mon discours peut sembler excessivement pessimiste et noir. De plus, il me semble politiquement incorrect. Je crois observer que la stratégie politique consiste à assurer le fonctionnement durable de l’appareil d’état. En ce sens, dire que la vie ne vaille pas la peine d’être vécue, c’est politiquement incorrect, ce ne peut être que l’affirmation d’un sujet n’ayant aucune stratégie politique – comme je le remarque à propos de l’indécidabilité du statut de l’euthanasie. En somme, l’officialisation des préjugés éthiques ne se fonde pas sur le fait ces derniers soient vrais ou faux, mais sur le fait qu’ils permettent d’assurer le fonctionnement durable de l’appareil d’état.

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