Xénastre
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Posté le: Sam Déc 24, 2005 22:33 pm Sujet du message: C’est la messe, alors le sermon, le sermon, le sermon !
S’il était en cette occasion le moment de dire la messe, tant pis, je vais
sermonner un peu à sert-marmoner :
Ah, Jésus, suicidé de la société, c’est-à-dire sacrifié pour la
collectivité, ou n’aurait-il pas existé autrement que comme simple mortel,
qu’on l’aurait inventé, puisque Dieu est le seul être qui, pour régner
n’a même pas besoin d’exister (sic). Son histoire a fait un malheur, au
sens de « faire un tabac », c’est-à-dire d’une renommée à grande
échelle. Autrefois, on nommait « athée » non pas celui qui ne croyait pas
en l’existence de quelque dieu, mais celui qui ne souscrivait pas à la
religion officielle. Alors au sens de ne pas être en conformité avec la
règle sociale de son temps, Jésus et d’autres théistes étaient bel et
bien des athées ! La Sainte Inquisition condamna l’hérésie cathare,
tandis que dans la confusion de mon esprit, la Sainte Inquisition brûla des
athées – la vie est de brûler les questions (sic) : certes, il convient
tout de même de ne pas trop exagérer ! Ces athées étaient pourtant
théistes ! L’homme est un être pour la mort (sic) – il convient certes
de ne pas trop exagérer, sous prétexte qu’il faille dire qu’il y mette
aussi un petit peu du sien (à être pour la mort).
Et enfin le sermon, le sermon, le sermon – et que vienne ma messe ! Je me
gausse à traiter le serment d’Hippocrate de sermon d’hypocrite, mais que
voici un sermon d’Antonin Artaud comme il me plait de réciter à nouveau :
A MONSIEUR LE LÉGISLATEUR
DE LA LOI SUR LES STUPÉFIANTS
Monsieur le législateur,
Monsieur le législateur de la loi de 1916, agrémentée du décret de juillet
1917 sur les stupéfiants, tu es un con. Ta loi ne sert qu'à embêter la
pharmacie mondiale sans profit pour l'étiage toxicomaniaque de la nation
parce que :
1) Le nombre des toxicomanes qui s'approvisionnent chez le pharmacien est
infime;
2) Les vrais toxicomanes ne s'approvisionnent pas chez le pharmacien;
3) Les toxicomanes qui s'approvisionnent chez le pharmacien sont tous des
malades;
4) Le nombre des toxicomanes malades est infime par rapport à celui des
toxicomanes voluptueux;
5) Les restrictions pharmaceutiques de la drogue ne gêneront jamais les
toxicomanes voluptueux et organisés;
6) Il y aura toujours des fraudeurs;
7) Il y aura toujours des toxicomanes par vice de forme, par passion
Les
toxicomanes malades ont sur la société un droit imprescriptible, qui est
celui qu'on leur foute la paix.
C'est avant tout une question de conscience. La loi sur les stupéfiants met
entre les mains de l'inspecteur-usurpateur de la santé publique le droit de
disposer de la douleur des hommes; c'est une prétention singulière de la
médecine moderne que de vouloir dicter ses devoirs à la conscience de
chacun. Tous les bêlements de la charte officielle sont sans pouvoir d'action
contre ce fait de conscience: à savoir, que, plus encore que de la mort, je
suis le maître de ma douleur. Tout homme est juge, et juge exclusif, de la
quantité de douleur physique, ou encore de vacuité mentale qu'il peut
honnêtement supporter.
Lucidité ou non lucidité, il y a une lucidité que nulle maladie ne
m'enlèvera jamais, c'est celle qui me dicte le sentiment de ma vie physique.
Et si j'ai perdu ma lucidité, la médecine n'a qu'une chose à faire, c'est
de me donner les substances qui me permettent de recouvrer l'usage de cette
lucidité.
Messieurs les dictateurs de l'école pharmaceutique de France, vous êtes des
cuistres rognés: il y a une chose que vous devriez mieux mesurer; c'est que
l'opium est cette imprescriptible et impérieuse substance qui permet de
rentrer dans la vie de leur âme à ceux qui ont eu le malheur de l'avoir
perdue.
Il y a un mal contre lequel l'opium est souverain et ce mal s'appelle
l'Angoisse, dans sa forme mentale, médicale, physiologique, logique ou
pharmaceutique, comme vous voudrez,
L'Angoisse qui fait les fous.
L'Angoisse qui fait les suicidés.
L'Angoisse qui fait les damnés.
L'Angoisse que la médecine ne connaît pas.
L'Angoisse que votre docteur n'entend pas.
L'Angoisse qui lèse la vie.
L'Angoisse qui pince la corde ombilicale de la vie.
Par votre loi inique vous mettez entre les mains de gens en qui je n'ai aucune
espèce de confiance, cons en médecine, pharmaciens en fumier, juges en
mal-façon, docteurs. sages-femmes. inspecteurs-doctoraux, le droit de
disposer de mon angoisse, d'une angoisse en moi aussi fine que les aiguilles
de toutes les boussoles de l'enfer.
Tremblements du corps ou de l'âme, il n'existe pas de sismographe humain qui
permette à qui me regarde d'arriver à une évaluation de ma douleur plus
précise, que celle, foudroyante, de mon esprit ! Toute la science hasardeuse
des hommes n'est pas supérieure à la connaissance immédiate que je puis
avoir de mon être. Je suis seul juge de ce qui est en moi.
Rentrez dans vos greniers, médicales punaises, et toi aussi, Monsieur le
Législateur Moutonnier, ce n'est pas par amour des hommes que tu délires,
c'est par tradition d'imbécillité. Ton ignorance de ce que c'est qu'un homme
n'a d'égale que ta sottise à le limiter. Je te souhaite que ta loi retombe
sur ton père, ta mère, ta femme, tes enfants, et toute ta postérité. Et
maintenant avale ta loi.
SUR LE SUICIDE
Avant de me suicider je demande qu'on m'assure de l'être, je voudrais être
sûr de la mort. La vie ne m'apparaît que comme un consentement à la
lisibilité apparente des choses et à leur liaison dans l'esprit. Je ne me
sens plus comme le carrefour irréductible des choses, la mort qui guérit,
guérit en nous disjoignant de la nature, mais si je ne suis plus qu'un
déduit de douleurs où les choses ne passent pas ? Si je me tue, ce ne sera
pas pour me détruite, mais pour me reconstituer, le suicide ne sera pour, moi
qu'un moyen de me reconquérir violemment, de faire brutalement irruption dans
mon être, de devancer l'avance incertaine de Dieu. Par le suicide, je
réintroduis mon dessin dans la nature, je donne pour la première fois aux
choses la forme de ma volonté. Je me délivre de ce conditionnement de mes
organes si mal ajustés avec mon moi, et la vie n'est plus pour moi un hasard
absurde où je pense ce que l'on me donne à penser. Je choisis alors ma
pensée et la direction de mes forces, de mes tendances, de ma réalité. Je
me place entre le beau et le laid, le bon et le méchant. Je me fais suspendu,
sans inclination, neutre, en proie à l'équilibre des bonnes et des mauvaises
sollicitations.
Car la vie elle-même n'est pas une solution, la vie n'a aucune espèce
d'existence choisie, consentie, déterminée. Elle n'est qu'une série
d'appétits et de forces adverses, de petites contradictions qui aboutissent
ou avortent suivant les circonstances d'un hasard odieux. Le mal est déposé
inégalement dans chaque homme, comme le génie, comme la folie. Le bien,
comme le mal, sont le produit des circonstances et d'un levain plus ou moins
agissant.
Il est certainement abject d’être créé et de vivre et de se sentir jusque
dans les moindres réduits, jusque dans les ramifications les plus impensées
de son être irréductiblement déterminé. Nous ne sommes que des arbres
après tout, et il est probablement inscrit dans un coude quelconque de
l'arbre de ma race que je me tuerai un jour donné.
L'idée même de la liberté du suicide tombe comme un arbre coupé. Je ne
crée ni le temps, ni le lieu, ni les circonstances de mon suicide. Je n'en
invente même, pas la pensée, en sentirai-je l'arrachement ?
Il se peut qu'à cet instant se dissolve mon être, mais s'il demeure entier,
comment réagiront mes organes ruinés, avec quels impossibles organes en
enregistrerai-je le déchirement ?
Je sens la mort sur moi comme un torrent, comme le bondissement instantané
d'une foudre dont je n'imagine pas la capacité. Je sens la mort chargée de
délices, de dédales tourbillonnants. Où est là dedans la pensée de mon
être ?
Mais voici Dieu tout à coup comme un poing, comme une faux de lumière
coupante. Je me suis séparé volontairement de la vie, j'ai voulu remonter
mon destin !
Il a disposé de moi jusqu'à l'absurde, ce Dieu; il m'a maintenu vivant dans
un vide de négations, de reniements acharnés de moi-même, il a détruit en
moi jusqu'aux moindres poussées de la vie pensante, de la vie sentie. Il m'a
réduit à être comme un automate qui marche, mais un automate qui sentirait
la rupture de son inconscience.
Et voici que j'ai voulu faire preuve de ma vie, j'ai voulu me rejoindre avec
la réalité résonnante des choses, j'ai voulu rompre ma fatalité.
Et ce Dieu que dit-il?
Je ne sentais pas la vie, la circulation de toute idée morale était pour
moi comme un fleuve tari. La vie n'était pas pour moi un objet, une forme;
elle était devenue pour moi une série de raisonnements. Mais des
raisonnements qui tournaient à vide, des raisonnements qui ne tournaient pas,
qui étaient en moi comme des « schèmes » possibles que ma volonté
n'arrivait pas à fixer.
Même pour en arriver à l'état de suicide, il me faut attendre le retour de
mon moi, il me faut le libre jeu de toutes les articulations de mon être.
Dieu m'a placé dans le désespoir comme dans une constellation d'impasses
dont le rayonnement aboutit à moi. Je ne puis ni mourir, ni vivre, ni ne pas
désirer de mourir ou de vivre. Et tous les hommes sont comme moi.
ENQUETE : on vit, on meurt, quelle est la part de volonté en tout cela ? Il
semble qu’on tue comme on rêve. Ce n’est pas une question morale que nous
posons :
Le suicide est-il une solution ?
Non, le suicide est encore une hypothèse. Je prétends avoir le droit de
douter du suicide comme de tout le reste de la réalité. Il faut pour
l’instant et jusqu’à nouvel ordre douter affreusement non pas à
proprement parler de l’existence, ce qui est à la portée de n’importe
qui, mais de l’ébranlement intérieur et de la sensibilité profonde des
choses, des actes, de la réalité. Je ne crois à rien à quoi je ne sois
rejoint par la sensibilité d’un cordon pensant et comme météorique, et je
manque tout de même un peu trop de météores en action. L’existence
consentie et sentante de tout homme me gêne, et résolument j’abomine toute
réalité. Le suicide n’est que la conquête fabuleuse et lointaine des
hommes qui pensent bien mais l’état proprement dit du suicide est pour moi
incompréhensible. Le suicide d’un neurasthénique est sans aucune valeur de
représentation quelconque, mais l’état d’âme d’un homme qui aurait
bien déterminé son suicide, les circonstances matérielles, et la minute du
déclenchement merveilleux. J’ignore ce que c’est que les choses,
j’ignore tout état humain, rien du monde ne tourne pour moi, ne tourne en
moi. Je souffre affreusement de la vie. Il n’y a pas d’état que je puisse
atteindre. Et très certainement je suis mort depuis longtemps, je suis déjà
suicidé. On m’a suicidé, c’est-à-dire. Mais que penseriez-vous d’un
suicide antérieur, d’un suicide qui nous ferait rebrousser chemin, mais de
l’autre côté de l’existence, et non pas du côté de la mort. Celui-là
seul aurait pour moi une valeur. Je ne sens pas l’appétit de la mort, je
sens l’appétit du ne pas être, de n’être jamais tombé dans ce déduit,
d’abdications, de renonciations et d’obtuses rencontres qui est le moi
d’Antonin Artaud, bien plus faible que lui. Le moi de cet infirme errant et
qui de temps en temps vient proposer son ombre sur laquelle lui-même a
craché, et depuis longtemps, ce moi béquillard, et traînant, ce moi
virtuel, impossible, et qui se retrouve tout de même dans la réalité.
Personne comme lui n’a senti sa faiblesse qui est la faiblesse principale,
essentielle de l’humanité. A détruire, à ne pas exister.
Et pour comble de fête de joyeux non-anniversaire, après cette messe, je
m’en va écouter un disque de Dalida…
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philosofille
De passage


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Posté le: Lun Déc 26, 2005 17:00 pm Sujet du message:
Citation: | Mais que penseriez-vous d’un suicide antérieur, d’un
suicide qui nous ferait rebrousser chemin, mais de l’autre côté de
l’existence, et non pas du côté de la mort. |
oh oui ce serait bien ça!!
c'est quoi l'autre côté de l'existance pour toi?
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Xénastre
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Posté le: Lun Déc 26, 2005 21:04 pm Sujet du message: l'autre côté et le monde à l'envers; joyeuses fêtes
Chère philosofille, pour me calmer un peu, je me suis pris un vilain cocktail
à base de Nozinan 100, et j’ai encore la visière de l’entendement
rabaissée jusqu’aux sédiments de l’humeur i.e. je suis abruti. Antonin
Artaud a depuis longtemps fait autorité sur moi, le surmoi étant
l’autorité : après Artaud, je suis resté des années sans pouvoir lire
entièrement un livre, tant l’intensité de sa pensée ne me sembla pas
avoir de pareille ! Or ce qui me plait profondément chez Artaud, c’est
cette conflictualité avec toutes formes d’autorités, et qu’ainsi,
l’autorité qui me semble la plus séduisante pour moi, est l’autorité en
conflit avec elle-même, celle qui justement se serait sentie la plus
impuissante ou celle qui réfuterait toutes les formes d’autorités…
Pour te répondre, Philosofille, une chanson de Noir Désir évoque l’envers
et l’endroit, un côté d’existence où je me présente et un autre côté
plus mystérieux. Si je me fie à une citation : le monde est à l’envers,
certes, mais qui va le remettre à l’endroit ? Alors j’en déduis que
l’existence où je me présente serait l’envers, et l’autre côté
serait l’endroit, ou lycée de Versailles (vice-versa) ? Supposons que selon
le nihilisme, le monde à l’envers soit celui dans lequel je souffre ici et
maintenant. J’en déduis que s’il existe de la spatialité où je souffre,
le réel à l’endroit soit sans espace ni mouvement en espaces,
c’est-à-dire l’au-delà qui ne serait pas à côté, mais de préférence
nulle part en espace : au-delà de l’au-delà c’est ici ? Mais voilà, le
monde à l’endroit tel qu’il n’y a pas d’espace, je n’en veux point,
car sans espaces est au plus qu’un point ? La réalité me semblerai-elle
décevante à l’envers comme à l’endroit ? Je crois que d’au-delà il
n’est point de lieu, mais que pour cette raison je préfère la douleur
actuelle en espaces, plutôt que le bien-être sans espaces. Mais il arrive
que la douleur devienne insurmontable – de l’infini dans la douleur, et il
est probable qu’à cette occasion, je me retourne pour adopter et préférer
finalement cet autre côté sans espaces. Mais il y a d’autres hypothèses
sur l’envers de l’existence : et si l’envers était également en
espace, et qu’on se retourne par passage en hyperespace, comme « de
l’autre côté du miroir » d’Alice au Pays des Merveilles – et si cet
autre côté était à chercher en hyperespaces par-delà la troisième ou la
quatrième dimension d’espace ? Une idée scientifique est de considérer
les variables spatiales et temporelles comme duales : si le temps est le dual
de l’espace, alors de notre côté, l’espace est multidimensionnel et le
temps est monodimensionnel, tandis que de l’autre côté, le temps est
multidimensionnel et l’espace est monodimensionnel. A titre humoristique,
j’avais présenté par ailleurs une dualité littérale qui m’amusa : «
Les grammairiens français ayant remodelé autrefois notre langue, ont pris
soin de mettre le temps au pluriel par défaut, parce que le temps des
grammairiens français est multidimensionnel, tandis que le temps des
physiciens est monodimensionnel, puis ces grammairiens ont mis l’espace au
singulier par défaut, parce que l’espace des grammairiens français est
monodimensionnel, tandis que l’espace des physiciens est multidimensionnel.
Mais en anglais, « time » et « space » sont au singulier par défaut, «
because the information is going along the space during the time » (i.e. car
l’information se propage dans la « ligne » dans le « temp »). C’est
vrai que dans mon franc-parler, « temp » sans « s », ça me donne des
démangeaisons, car l’Epicure me laisse les piqûres, lolol… » C’est
dans le roman « à rebrousse temps » de Philip K. Dick, qu’il est question
du monde à l’envers tel que le temps s’écoulerait cette fois en sens
inverse : une réalité démente n’ayant d’égale que la réalité que
nous connaissons, par exemple : presque tous les jours, on se présenterait à
la cuvette des WC, tandis qu’un étron nagerait tout seul pour nous enculer
avec vivacité : sssflouhoutch ! (les homosexuels en seraient ravis du monde
à l’envers ?). On digèrerait en pensant par la panse, puis à table on
sortirait les aliments uns par uns pour reconstituer les plats dans
l’assiette, puis on avancerait à reculons pour défaire toutes les choses
– par exemple ici, que j’effacerais une à une chacune des lettres afin de
reblanchir les pages que j’avais noirci d’écritures. Dans le monde à
l’envers, les corps sembleraient lumineux tandis que la lumière semblerait
obscurément ténébreuse. Les flots d’injures ne seraient plus que des
souffles gracieux de cordes symplectiques en « antimots » incompréhensibles
en « verslen » et rentrant dans la bouche comme les incantations du
Nécronomicon. Après concentration de sperme épars, les garçons «
injaculeraient » – resteraient les mouvements palindromes semblant les
même à l’envers et à l’endroit, comme quand on se passerait un film de
boules booléen à l’envers qu’on y verrait la même chose qui serait
bonne des deux côtés. Les criminels refermeraient les blessures par le fait
d’y plonger leurs couteaux. Les bâtiments s’érigeraient en une
implosion, puis des années après, des schtroumpfs déconstruiraient
automatiquement les monuments. Tout le monde rajeunirait, et enfin les bébés
retourneraient dans le ventre de leurs mères si gourmandes de dévorer les
enfants prodiges : l’« accouche-menteur » serait cette fois «
bouffe-franc » ! Mais surtout, puisque ici-bas, il existe des «
souffre-douleur » mais pas de « joui-plaisir », de l’autre côté, il
existerait des « joui-plaisir » mais pas de souffre-douleur ! ?
C’est ainsi donc que de l’autre côté de l’existence, cela peut-être
sujet de tous les fantasmes les plus fous ! Antonin Artaud était soi-disant
un abîme complet, un être intégralement fait de souffrances, alors si
l’autre côté existait comme envers de notre réalité, il devrait y être
le plus heureux des hommes.
A l’occasion, je tiens à vous adresser mes bons vœux. Je précise que je
suis de plus en plus sensible aux phénomènes sociaux que sont les
catastrophes, les élections, les périodes de fêtes, et c’est souvent en
ces occasions-là que je « pète les plombs » ! Certes, ce n’est pas sage,
cela semble antiphilosophique… A Noël, on est censé être heureux, et
beaucoup le sont effectivement. Mais le sens de ma « messe » précédente,
est de suggérer une parole au nom de ceux malheureux qui se sentent plus
malheureux, ceux qui souffrent de la solitude en se sentant encore plus seuls,
les pauvres qui se sentent encore plus pauvres à l’occasion de Noël. Non
qu’il y ait toujours plus malheureux que soit, ce n’est pas une raison,
mais paradoxalement en proposant un champ à l’expression de la détresse
humaine à l’occasion de Noël, cela permettrait d’apporter un inestimable
réconfort à ceux qui souffrent au degré qu’ils n’aient plus la
possibilité de l’exprimer : en tout cas, c’était le sens de cette messe.
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philosofille
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Posté le: Mar Déc 27, 2005 01:16 am Sujet du message:
Xénastre, je ne sais pas si j'ai bien compris la philosophie d'Artaud, pour
cela je devrais peut etre lire un peu plus de ses écrits... mais ce monde à
l'envers tel que tu l'as décrit est fort abstrait, je ne vois pas l'objectif
de cette philosophie... cependant je devrais l'étudier plus profondément,
peux tu me donner des conseils sur les oeuvres d'artaud?
sinon, c'est vrai qu'on ne peut être heureux si beaucoup de nos semblables ne
le sont pas... mais bon, je pense que cela ne sert à rien de se priver non
plus... on peut trouver des moyens pour passer à l'action et essayer d'aider
les autres, les rendre heureux!
Comme dit Artaud :
"Le bien est
voulu, il est le résultat d'un acte, le mal est permanent."
|
Xénastre
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Posté le: Mar Déc 27, 2005 05:55 am Sujet du message:
Antonin Artaud n’est pas considéré comme philosophe, mais comme penseur
inclassifiable de la post-modernité surréaliste : il naquit et mourut les
mêmes années que Mahatma Gandhi. Mais de même que Frédéric Nietzsche ne
serait pas philosophe, mais généalogiste de la morale, les textes des
penseurs, notamment surréalistes, présentent un intérêt philosophique
certain. Le philosophe Heidegger commenta longuement la poésie de Hölderlin,
et le philosophe contemporain Gilles Deleuze commenta également les œuvres
d’Antonin Artaud en tant que poète maudit. Là où Pascal ou Descartes se
seraient soi-disant divertis par vaticinations hasardées sans penser encore,
Artaud aurait prétendu penser vraiment sans divertissement, mais quel
divertissement n’y ai-je pas trouvé, et quelles vaticinations ne
m’ont-elles pas inspirées ? ! De même que Nietzsche eut ses périodes i.e.
Naissance de la tragédie, gai savoir, Zarathoustra, etc… Artaud eut les
siennes : théâtre et son double, Héliogabale, l’ombilic des limbes (dont
mes extraits), Tarahumaras, Van Gogh ou le suicidé de la société, écrits
de Rodez, etc… Ma bibliothèque compte des centaines de livres, mais les
seules ouvrages acquis durant ma scolarité sont les livres scientifiques, ma
seule exception littéraire acquise durant ma scolarité est « les fleurs du
mal » de Charles Baudelaire.
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FOUNTCH78
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Posté le: Mar Déc 27, 2005 09:37 am Sujet du message:
"Je suis seul juge de ce qui est en moi"
Non tu es partie de la société des hommes et t'en abstraire virtuellement et
littérairement n'est pas crédible.
Le fait que tu écrives ici le prouve déjà
Donc les autres peuvent sinon te juger, juger tes actes et ta conduite car ils
retentissent auprès d'eux.
"Mais voici Dieu tout à coup comme un poing, comme une faux de lumière
coupante
Il a disposé de moi jusqu'à l'absurde, ce Dieu
Et ce Dieu que dit-il?
Dieu m'a placé dans le désespoir comme dans une constellation d'impasses
dont le rayonnement aboutit à moi"
Dieu a bon dos et le gardera puisque nous savons bien qu'il ne risque pas
d'écrire ce qu'il pense de cela.
Je crois profondément au contraire que chaque homme est globalement libre de
ses actes et de sa destinée et que c'est à lui de choisir de faire ou de ne
pas faire, d'agir ou de renoncer, mais que ses choix se répercuteront auprès
de son entourage, comme au dela.
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