chiron
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Posté le: Jeu Déc 15, 2005 18:51 pm Sujet du message: Vive la République !
Citoyens, citoyennes,
Je suis contemment émerveillé par notre République, qui, même si
imparfaite, nous permet d'être un tout, composé de jeunes révolutionnaires
jusqu'à de vieux bayrousiens, respectant en ce sens nos évolutions et nous
permettant d'être, à chaque âge, fidèles à nous-mêmes.
Je vous vois sourire, mais oui! Nous finirons tous par voter Bayrou, en vieux
séniles regrettant une France qui n'a jamais existé que dans les chansons de
Charles Trenet, en haissant les jeunes et en marmonant constemment "de mon
temps..." 
Mais quel dommage pour un jeune de voter Bayrou: c'est être arrivé au terme
de la randonnée via un 4/4 et de s'y ennuyer alors que le plaisir de la
randonnée n'est pas le but, mais le voyage, n'est pas dans l'effort, mais
dans l'aventure humaine, le hasard des rencontres et des changements de cap...
Que c'est triste un jeune bayrousien, fagotté dans un costume à grand-papa,
obligé de se tenir à table, plutôt que de jouer en dessous.
Un jeune ne devrait être que révolutionnaire, nous refaire le monde, nous
envoyer paître, nous faire rêver...
Que c'est beau un jeune révolutionnaire  ...
Moi-même farouchement républicain, j'ai des doutes lorsque un frère n'a pas
été révolutionnaire. N'a-t-il pas d'imagination ? N'est-il pas trop
modéré ? 
Quoi! Aurait-il appris la république dans les livres ! C'est alors trop
souvent un tiède, un timide....
Pour bien aimer la République et la bien défendre, il faut l'avoir haïe de
tout son être. Sinon c'est comme faire l'amour à une femme sans l'avoir eue
dans la peau, sans l'avoir aimée jusqu'à la haïr...
Dieu lui même mes frères , n'aime pas les tièdes. Il n'aime pas les
puritains qui sous prétexte de ne pas pécher ont décidé de ne plus vivre,
ayant mis à la banque leur pauvre âme étriquée et rabougrie. Songez-y,
Dieu aime les repentis, ceux qui se sont noyés, égarés, perdus, amendés
puis retrouvés ! Dieu, mais la divine République aussi ! 
Quelle est belle notre République, qui nous permet la chose fantastique de
vivre nos intolérances en bonne harmonie.
Ainsi le conservatisme des anciens qui nous pousserait à vivre dans du formol
est-il balancé par l'héroïsme de notre jeunesse qui voudrait tous les jours
faire table rase.
Notre République, comme une mère bienveillante  , accepte tous
et tout avec amour, tempère les ardeurs de ses fils impulsifs et nous permet
à tous d'être nous-mêmes à chaque instant de notre vie.
Quelle belle chose que la République ! 
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J'ai hésité à poster ce sujet en humour ou en philo (fruit d'un délire sur
un autre forum), mais finalement bien mieux à côté du topic de l'anarchie.
D'une manière moins passionnée, que pensez-vous de la République et tant
que forme de société organisée ?
A plus et vous lire,
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Roswell
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Posté le: Jeu Déc 15, 2005 19:51 pm Sujet du message:
J'adore ta tyrade Chiron (comme tu as l'habitude d'en faire ), dans laquelle
chacun peut se retrouver je pense, car c'est une réflexion qui met le sourire
aux lèvres : ça change de tous ces sujets où ça commence par "j'en ai
marre de..."
Perso je suis en plein dans ma phase de transition (peut-être que ça n'ira
pas plus loin, mais j'ai vu le changement par rapport à mon adolescence),
avec l'expérience de la vie et la réflexion il y a des rêves que je vois
désormais comme des utopies et vice et versa. C'est vrai que les jeunes
veulent la plupart du temps refaire le monde et je n'sais vraiment pas
pourquoi, puisqu'ils finissent tous pareils... y'a qu'à voir ce qu'ont
devenus les hippies d'il y a 30 ans! 
En ce qui concerne la république, je trouve que c'est tout de même une belle
chose où finalement chacun a droit à sa part de liberté, sans être
opressé par la loi du plus fort comme c'est le cas dans le règne animal :
chacun a une chance de survivre et d'exister en tant qu'individu, et c'est le
plus important.
| Chiron a
écrit: | | Quelle est belle notre
République, qui nous permet la chose fantastique de vivre nos intolérances
en bonne harmonie. |
C'est à mon avis une très belle définition de ce qu'est la république.
C'est une très belle forme de société organisée qui nous permet de vivre
avec tout le monde sans être en conflit perpétuel.
p.s. : t'as quel âge? (par curiosité car c'est un discours assez mature bien
que rigolo)
|
Ibie
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Posté le: Ven Déc 16, 2005 01:55 am Sujet du message:
Pour venir à ta suite chiron ....
Avouons-le une bonne fois pour toutes, lutter, résister aux chasseurs, aux
aficionados, aux fascistes, aux requins ultra-libéraux, aux crétins
vulgaires de la télé, aux pollueurs, aux empoisonneurs, à la bêtise au
front de taureau qui emperlait de sueur les tempes de Flaubert corrigeant,
réécrivant rageusement chaque paragraphe de Bouvard et Pécuchet,
avouons-le, dégommer les traditions imbéciles, les idées reçues, les
coutumes assassines nous fait jouir. Donne un sens à notre vie. Avouons le
plaisir, la joie — et parfois le bonheur — que l’on a à affronter la
bête. Observer la jubilation dans le trait d’un Cabu, d’un Willem, d’un
Gébé. Dans les petites phrases méchantes de Charb. Constater une saloperie,
et se retrousser les manches pour la dénoncer, lui nuire, la faire reculer,
ça donne un sens à notre vie.
AVOUONS QU’ON NE SE SACRIFIE JAMAIS à une cause, à moins d’être un
curé ou un imbécile. On tire une justification joyeuse de nos vies à tenter
de mettre au monde quelque chose qui nous plaît à la place de quelque chose
qui nous déplaît. Résister rend heureux. C’est la soumission à
l’inacceptable qui est désespérante.
Résister, c’est vivre.
C’est marrant. On s’y fait des amis de qualité. Une journée sans
indignation, c’est comme un plat de nouilles trop cuites. Nos neurones ne
nous enivrent qu’en fonctionnant. Leur engourdissement soumis nous tue.
Enivrons-nous, comme nous exhorte à le faire Baudelaire. De vin, de vice et
de vertu, à notre guise, mais toujours en résistant, en contredisant ce qui
nous est présenté comme naturel et fatal. Sans attendre de reconnaissance
pour le bien que l’on fait, qui n’est qu’une conséquence accidentelle
du plaisir que l’on prend à satisfaire nos désirs. L’air sinistre que
prennent ceux qui défendent les grandes causes est la preuve de leur
hypocrisie curaillonne. La question de savoir si, alors, il faut dire « vive
la misère et la souffrance qui nous permettent d’avoir la joie de lutter
contre elles » n’est pas de mise.Pour conclure , je fuierai mes amis ,
quitterai mon homme si ceux - ci aspirait à la perfection. Notre république,
je la garde telle qu' elle est ...
car Résister, c’est vivre.
|
chiron
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Inscrit le: 07 Nov 2005
Messages: 1191
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Posté le: Ven Déc 16, 2005 03:49 am Sujet du message:
Hello !
| Roswell a
écrit: |
Perso je suis en plein dans ma phase de transition (peut-être que ça n'ira
pas plus loin, mais j'ai vu le changement par rapport à mon adolescence),
avec l'expérience de la vie et la réflexion il y a des rêves que je vois
désormais comme des utopies et vice et versa.
|
Cela me semble normal de changer de rêves, de position ou d'objectifs, mais
à condition que cela soit d'autres rêves, d'autres positions et d'autres
objectifs tout aussi ambitieux.
Avec le recul je pense désormais que ce n'est pas un objectif qui compte,
mais la traversée vers cet objectif et surtout l'équipage avec lequel on va
effectuer cette traversée.
| Citation: |
C'est vrai que les jeunes veulent la plupart du temps refaire le monde et je
n'sais vraiment pas pourquoi, puisqu'ils finissent tous pareils... y'a qu'à
voir ce qu'ont devenus les hippies d'il y a 30 ans!
|
Mais c'est normal d'être souvent révolté par le monde dans lequel on est,
face aux injustices que l'on perçoit et à la souffrance qu'on en ressent.
Même si je te concèdes que c'est souvent le sentiment d'une injustice faite
à soi qui est le début d'un engagement militant.
Pour autant il ne faut pas oublier les beautés de notre monde dont les amis,
le vin, l'humour, les femmes, la musique et la poésie
| Citation: |
| Chiron a
écrit: | | Quelle est belle notre
République, qui nous permet la chose fantastique de vivre nos intolérances
en bonne harmonie. |
C'est à mon avis une très belle définition de ce qu'est la république.
C'est une très belle forme de société organisée qui nous permet de vivre
avec tout le monde sans être en conflit perpétuel.
|
Attention tout de même: même si elle possède un sens, c'est une définition
complètement loufdingue
Mais je crois que cette phrase n'est valable que pour une république
comparable à la République française. Parce que les républiques
socialistes soviétiques n'étaient pas exemplaires en matière de libertés
individuelles. Quoique à y réfléchir, puisqu'elles ont été ainsi, c'est
sans doute que les russes ne tiennent pas à leurs libertés individuelles.
Donc au final, la République russe est sans doute une bonne chose pour les
russes .
| Citation: |
p.s. : t'as quel âge? |
Je suis désormais et depuis peu, plus proche de la quarantaine que de la
trentaine
| Ibie a
écrit: |
dégommer les traditions imbéciles, les idées reçues, les coutumes
assassines nous fait jouir.
|
Quand on y arrive ou quand on rêve d'y arriver, sans doute...
Mais je ne suis pas certain que cela soit la motivation principale.
| Citation: |
Avouons le plaisir, la joie — et parfois le bonheur — que l’on a à
affronter la bête. Observer la jubilation dans le trait d’un Cabu, d’un
Willem, d’un Gébé. Dans les petites phrases méchantes de Charb. Constater
une saloperie, et se retrousser les manches pour la dénoncer, lui nuire, la
faire reculer, ça donne un sens à notre vie.
|
La drogue de l'engagement et du pouvoir politique? Je crois qu'il est
dangereux de centrer sa vie sur un conflit. Que l'on se batte pour avoir les
moyens de réaliser ses rêves c'est normal. Mais cela ne doit pas pour moi se
transformer en n'avoir pour rêve que de se battre ou n'exister que par et
pour une lutte, même si elle est supposée finale .
Et si notre rêve est de se battre contre le monde entier, on risque
fatalement de finir ses jours à Saint-Hélène, dans la jungle en amérique
du sud ou attaché à une croix... Faut pas non plus imposer ses rêves au
monde si le monde ne les veut pas
| Citation: |
AVOUONS QU’ON NE SE SACRIFIE JAMAIS à une cause, à moins d’être un
curé ou un imbécile.
|
Tu fais paradoxalement très grand cas des curés, à supposer qu'ils se
sacrifient et à supposer deux catégories distinctes
| Citation: |
On tire une justification joyeuse de nos vies à tenter de mettre au monde
quelque chose qui nous plaît à la place de quelque chose qui nous déplaît.
|
Sans doute: faire le monde à son image, c'est bien naturel de vouloir imiter
son Père
| Citation: |
Résister rend heureux. C’est la soumission à l’inacceptable qui est
désespérante.
|
Là je ne partage pas ton avis. L'inacceptable pour moi génère de la
souffrance et un sentiment d'injustice. Ce que dicte l'honneur (pour moi le
sentiment de ce qui est juste ou non) est rarement joyeux et ne rend pas
heureux.
| Citation: |
Résister, c’est vivre.
|
Oui, si c'est au temps qui passe Mais pour moi, si la raison d'être est de résister,
on ne vit plus, on ne fait que survivre.
| Citation: |
C’est marrant. On s’y fait des amis de qualité.
|
C'est vrai qu'avoir été frère d'armes, cela créé des liens aussi
puissants que ceux de l'amitié. C'est certainement marrant en tant que
souvenir, mais pas forcément lorsqu'on le vit.
| Citation: |
Enivrons-nous, comme nous exhorte à le faire Baudelaire. De vin, de vice et
de vertu, à notre guise, mais toujours en résistant, en contredisant ce qui
nous est présenté comme naturel et fatal.
|
C'est vrai que refuser une chose peut amener à une meilleure compréhension
de cette chose, plutôt que de l'accepter d'emblée. Mais pourquoi accepter ce
que l'on trouve injuste ?
| Citation: |
Sans attendre de reconnaissance pour le bien que l’on fait, qui n’est
qu’une conséquence accidentelle du plaisir que l’on prend à satisfaire
nos désirs.
|
Parce que ta motivation à relever une personne tombée par terre dans la rue
vient du fait d'un désir ou d'une volonté de "faire le bien" ? 
Soeur Ibie, vous vous égarez
| Citation: |
L’air sinistre que prennent ceux qui défendent les grandes causes est la
preuve de leur hypocrisie curaillonne.
|
J'ai du mal quand même à voir un dirigeant d'une asso disons de lutte contre
la faim commencer une interview par une blague sur des grains de riz et des
sommaliens. Cela serait d'un certain mauvais goût
| Citation: |
La question de savoir si, alors, il faut dire « vive la misère et la
souffrance qui nous permettent d’avoir la joie de lutter contre elles »
n’est pas de mise.Pour conclure , je fuierai mes amis , quitterai mon homme
si ceux - ci aspirait à la perfection.
|
On peut quand même essayer de s'améliorer au fil des ans, comme un bon vin,
non ? Je peux comprendre qu'un mode pleinement heureux risque d'être
extrêmement ennuyant. Vous avez déjà vu un film ou un livre où les
personnages sont heureux du début à la fin, sans difficultés, dangers,
épreuves, peurs ?
Non et c'est bien normal: notre vie est faite de joies et de peines. Mais on
peut se battre pour diminuer et minimiser les peines en augmentant les joies.
Je crois que trop de souffrance dégrade les gens, les rendent égoïstes,
aigris et sans pitié pour les autres. Agir pour diminuer ces souffrances,
c'est non seulement agir pour eux, mais aussi pour soi car pour la qualité de
notre environnement.
| Citation: |
Notre république, je la garde telle qu' elle est ...
car Résister, c’est vivre. |
Pour moi résister, c'est survivre. De plus, j'aime notre république mais y'a
quand même des choses à y améliorer.
A plus et vous lire,
|
Turtle_Caesar
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Posté le: Ven Fév 17, 2006 18:28 pm Sujet du message:
Oui, et moi je rajoute: Vive la France !
Cordialement,
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